Je crois qu'il n'existerait pas un seul adjectif qui conviendrait pour qualifier au mieux la carrière mais surtout la musique de Evil Masquerade. Welcome To The Show fût la révélation chez la plupart d'entre nous, speed et joyeux, le groupe nous emmenait dans son monde de Circus Metal. Thatrical Madness moins accessible par son côté progressif mais tout aussi excellent, le groupe a su nous prouver que la diversité musicale est une notion très importante chez Evil Masquerade. Aujourd'hui sort le troisième album tout simplement intitulé Third Act. Et c'est sous la couleur de l'expérimentation que sera cet album, car il faut bien l'avouer, et après une multitude d'écoutes, que Evil Masquerade nous offre, certes un nouvel album, mais surtout une nouvelle musique, le tout assaisonné d'une ambiance plutôt malsaine qui amplifie ce sentiment de nouveauté. Third Act est un album tellement décousu qu'aucun titre ne se ressemble et que l'on a du mal à suivre le groupe dans ce nouvel univers et pourtant c'est ce qui fait le charme de l'album. On passera le titre éponyme qui ouvre l'album qui n'a que pour but de nous rappeler qu'initialement, EM est un groupe de speed néoclassique. Mais cela sera sûrement le seul titre facilement accessible puisqu'à partir de Black Raven Cry on tourne une nouvelle page de l'histoire du groupe. Envoûtant pourrait au mieux qualifier la musique de Third Act, tous les ingrédients sont là pour nous faire croire à un univers assez psychédélique mais sans pour autant rebuter l'auditeur, bien au contraire, on aime, j'aime, j'aime beaucoup et j'aime énormément. Les refrains, malgré la complexité de certains, sont tous aussi prenants que puissants , écoutez attentivement Black Raven Cry et Descended From The Grave, vous m'en direz des nouvelles. L'expérimentation est une part également importante de l'album, on surprendra, et ce, malgré la présence de Richard Andersson, d'entendre de nouveaux sons claviers, jusque là assez rares dans la musique de EM (Far Away pour exemple). Le chant est également poussé à son extrême et est mené par une voix de maître, celle de Apollo Papathanasio, que l'on ne présente plus. Jugez donc sa performance sur le titre The Dark Minstrel Plays (un titre avec une guitare assez Tierra Santa). On ajoutera également la présence de quelques sons électroniques, de rythmes à la limite du black et j'en passe et des meilleurs. C’est ce que l'on appelle un album riche et varié. J'y retrouve même un peu de Queen, pour vous dire...  Le point fort est que même si la musique du groupe évolue au fur et à mesure des albums, l'identité initiale du groupe et bien présente par les jeux de batteries assez remarquables de Dennis Buhl, les solos de Flymann ainsi que le son assez propre aux Danois.  Evil Masquerade ne tombe pas dans le piège plutôt assez classique de la redondance et sait à chaque fois innover et c'est sur ce trait que nous sommes en droit de féliciter le groupe. Innovant sans pour autant dénigrer leur musique. Le travail est soigné, les orchestrations utilisées avec parcimonie et intelligence.  Une musique assez inhabituelle mais pour un album exceptionnel, et malgré le rendement assez impressionnant du groupe (un album par an) la qualité n'est est pas affectée, bien au contraire. On sent entre chaque album qu'une nouvelle étape est franchie et à chaque fois avec brio. Ca sera donc une nouvelle fois la note maximum pour ce troisième, largement mérité. Ne vous arrêtez surtout pas à la première écoute, vous louperez énormément de choses, croyez moi. Evil Masquerade est un groupe intelligent et vient de nous pondre un album intelligent. Un de mes albums 2006. Duck