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Celui qui n'a jamais entendu parler de Tankard ne connait rien au métal, ne le prenez pas mal mais comment avoir ignoré ce groupe qui incarne depuis 26 ans tout le concept enivré du métal?! Attention, petite mise en garde préalable : il ne faut pas confondre la formation avec Tankwart (= "pompiste" en Allemand) dans lequel on retrouve tous les membres honoraires du combo d'aujourd'hui. Nos Germanophones venant de Frankfurt am Main déploient leur musique autour du concept de la beuverie et des grandes fêtes endiablées. Pour la petite histoire, Tankard signifie « Choppe » et les quatre valeureux musiciens s'en vont parcourir le monde sur cette grande idéologie dipsomaniaque avec sous le bras leur musique sentant la bière, le whisky et le vomi. Le quartet sillonne les routes du Thrash métal depuis la plus belle des années : 1982, autant dire que ce ne sont pas les années de débauches et de beuveries qui auront fatigué nos compères et c'est avec encore plus de volonté et de force que le groupe revient au devant de la scène en cette fin d'année avec ce Thirst.

Le titre de l'album n'aura donc pas été choisi au hasard étant donné que la production se veut rafraichissante et désaltérante pour tout assoiffé de musique. Pour le coup c'est réussi, les morceaux apportent un vent frais de mélodies surmontées par des refrains entrainants et fédérateurs. Les teutons sont peut-être des alcoolos notoires mais toutes ces années passées pour la bonne cause du métal a su leur apprendre comment composer des morceaux digne d'intérêt. Toute la production embaume la joie et les émanations d'alcool s'évaporant de Thirst se cristallisent sous forme d'airs festifs. Il est certain que Tankard sait comment amuser la galerie et tourner les choses à la dérision, j'en veux pour preuve « Myevilfart ». Il faut être sacrément chtarbé pour proposer un morceau sur l'histoire d'un pet qui fait mal au nez, néanmoins le résultat y est car on ne peut pas s'empêcher de laisser s'échapper un rire au ton grave utilisé sur le refrain ! Il est vrai que le timbre de Gerre, ressemblant à s'y méprendre à celui de Rob Halford, arrive à fixer l'essence de chaque titre décuplant ainsi l'attractivité musicale (« When Daddy Comes To Play »).
Par ailleurs, les morceaux réjouissants s'emparent facilement de l'auditorat de par leurs caractères easy listening, et puis la bonne humeur qui s'en dégage est plus que convaincante car c'est avec un léger sourire que l'on appréhende cette compilation bourrée de second degré. Et pour la peine, je dédicace « Stay Thirsty! » à Bonnebouille, et aussi à tous les gens fâchés avec le thrash métal puisque le refrain mémorisable et bon enfant sera parfait atout pour les réconcilier avec ce mouvement musical.

Mais voilà, on en a vite fait le tour puisque finalement on se rend compte que certains groupes ne sont pas taillés pour les enregistrements studio et Tankard fait partie des génies de la scène sans aller au-delà. Il n'y a pas de doutes, si on veut aller s'éclater entre potes il faut aller voir les Allemands en live, mais je ne pense pas que les albums fassent autant d'effet. J'entends par là qu'on se lasse vite des morceaux sur Thirst le côté facile est à double tranchant. Comme il devient aisé de retenir les morceaux, on s'étonne dans un premier temps à les chantonner, mais après on oublie vite et c'est le second effet kisskool, on ne retourne pas sur l'album, à moins d'être un très très grand fan.

On remarquera au passage que nos voisins germaniques prennent les choses à l'envers. Ce n'est pas une critique négative juste un constat, car d'ordinaire le style thrash est voluptueusement mélodique, bourré d'effets, les saturations s'accrochent aux structures musicales et les musiciens démontrent une véritable prouesse technique. Or là, c'est moins le cas, l'ambiance prend le dessus sur la partie technique, les musiciens n'étalent pas une habilité débordante, et de toute manière il est évident que Tankard ne recherche pas les complications et n'élargit pas le spectre mélodique, car même bourré il faut être capable de s'identifier à leur musique et de chanter leurs hymnes ! Les chansons se suivent et se ressemblent d'un point de vue mélodique, on ne peut pas faire plus basique. Au lieu d'avoir un groupe qui avance dans des mélodies surchargées en riffs, nous aurons un simple quatuor animé par la passion du poivrot et rassemblant un maximum d'individus biérophiles sur un minimum d'espace pour aller se taper le cul par terre sur des titres super entrainants (« Octane Warriors »). Pour conclure, Thirst est un album sympathique qui se laisse facilement écouter sans prendre la tête, et constituera un joli cadeau de Noël pour les amateurs.


- ĦÐ -

0 Comments 13 décembre 2008
Whysy

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