Vous recherchez quelque chose ?

Et voilà encore un de mes favoris débouler cette année avec une grosse surprise. Avec Metamorphosis, le combo danois m’avait fortement étonné, je pensais la flamme éteinte avec le départ de Henrik « Kral » Andersen compositeur originel dans un premier temps, on avait ressenti le dommage collatéral sur The Architect of Life. Et puis vint le moment des frères Sandager de quitter le navire, laissant la place vacante au chant et aux claviers... Tout semblait tendre vers la fin du groupe et sans crier gare le revirement arriva, la grâce de Dieu et la résurrection. René reprend le flambeau au chant et sans essayer d’imiter son prédécesseur il fait honneur à Mercenary.

Le groupe restera toujours gravé dans mon coeur. C’est en première partie d’un concert que j’avais pu aborder la musique des Danois. Le coup de foudre musical sur la sortie de 11 Dreams, les musiciens avaient entamé une tournée et lorsqu’ils sont montés sur les planches et ont démarré « Into The Sea Of Dark Desire » j’ai été complètement happé, mes yeux et mes oreilles n’ont pas su décoller du spectacle qui nous était offert. Une fabuleuse fresque musicale à mi-chemin entre un death violent et un power progressif s’emparait de mon esprit et c’est cette image que je conserverais à tout jamais. Désormais, le groupe a évolué, mais il maintient sa marque et son style qui résulte de la fusion de deux genres. Through Our Darkest Days semblerait être selon les interviews récentes, l’authentique création de Mercenary nouvelle génération, Metamorphosis étant encore encrassé par les anciens spectres... Paroles mesurées relatant la vérité, coup médiatique pour jeter la lumière sur cet opus... Nous ne saurons pas le fin mot de l’histoire...

Mais ce que je peux vous dire c’est que cet opus reste complètement dans la lignée du précédent album. Les atmosphères sont respectées sans se diluer dans des essais improbables d’étirements musicaux sans réelle portée. Non bien au contraire, les musiciens construisent un album direct et efficace sans essayer d’en faire de trop. Les riffs de guitares touchent en pleine zone vibratoire et les refrains s’emparent inexorablement d’un groove qui feront qu’appuyer la structure musicale (« A Moment Of Clarity »). La formation parvient une fois de plus à imbriquer plusieurs dynamiques dans son album et avec le développement de ces phases, l'envie de s'attarder un peu plus se fait ressentir. Les breaks sont invoqués à nouveau pour casser un flux musical qui pourrait lasser (« Starving Eyes »). Les chants virevoltent dans une gerbe étincelante de mélodies pénétrantes. Cela est peu surprenant puisque lorsqu’on a l’habitude de la musique de nos Danois, on sait parfaitement que la devanture musicale est toujours propre et soignée.

Through Our Darkest Days ne déroge pas à la règle, le côté mélodieux omniprésent laisse place à une verve énervée et virulente de riffs ramenant le pied du death dans le giron musical créé. Mercenary n’abuse pas de cette tendance et n’en extirpe pas les entrailles comme pourrait le faire Soilwork par exemple, puisque les incursions violentes restent assez discrètes et sporadiques. Un riff combattif par-ci, des growls par-là, mais la musique du combo resplendit par ses variations et l’aspect joyeux et sirupeux comme sur « Dreamstate Machine ». Les instrumentistes préfèrent dévoiler un apparat musical étoffé et bourré en intensité ou en émotion comme peut en témoigner « Holding on To Serenity ». C’est vrai que le morceau final dénote avec le début puisque plus édulcoré et revêt une couche veloutée qui apaise l’écoute en fin d’album.

Si les précédents opus se montraient plus incisifs et bien plus complexes de par une approche mélodique plus construite, et les possibilités vocales de Mikkel Sandager qui ne sont pas égalées par René Pedersen. Néanmoins, le groupe s’ajuste et définit une musique moins prétentieuse qui s’écoute agréablement. Les musiciens usent de leurs savoir-faire pour élaborer des petits instants de feeling mémorables et dont les passages resteront en tête (« Generation Hate »).

Un opus encore réussi grâce à une efficacité et une délivrance sans faiblesse des chansons. L’inspiration écrasante de la composition perfore l’album la rendant de ce fait imparable.

0 Comments 28 juin 2013
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus