Vous recherchez quelque chose ?

La belle histoire entre Alkemyst et le Metal français a commencé il y a près de cinq ans et pourtant j'ai l'impression que c'était hier que se présentaient à mes oreilles ébahies les accents troublants de «Meeting In The Mist» : le premier opus ô combien marquant des ardéchois d'Alkemyst ! A l'époque le disque avait été décrié par une partie de la presse soit disant spécialisée qui n'avait pas su (pas voulu ?) voir l'originalité et la force de caractère de ce jeune combo appelé à un avenir radieux au sein de la petite scène Française de Metal Mélodique. Mais de nombreux métalleux avertis dont je fais partie ne s'étaient pas trompés sur la qualité de ce premier disque, qui plaçait d'ores et déjà la barre très haut.

Il aura pourtant fallu cinq longues années aux musiciens d'Alkemyst pour transformer l'essai et confirmer les énormes attentes qu'avait suscité «Meeting In The Mist». En effet celui-ci malgré toutes ces qualités m'avait un peu laissé sur ma faim, la faute à une production un peu faiblarde et à quelques petites erreurs de jeunesse qui empêchaient les compositions d'atteindre la totalité de leur potentiel. Cinq années c'est long, mais avec Alkemyst les choses sont toujours un peu plus complexes que pour les autres groupes. En effet les français ont dû faire face pendant le processus d'écriture du nouvel album à de nombreux obstacles : changement de maison de disque, problèmes personnels, manque de disponibilité et agenda surchargé des différents membres du groupe... j'en passe et des meilleurs ! C'est finalement chez Nightmare Records en 2008 que peut enfin sortir le deuxième essai des Français intitulé «Through Painful Lanes» ! J'ai enfin de dire ouf... car un peu plus et nous serions passés à côté de quelque chose d'énorme.

La première chose qui frappe c'est la cover du disque, à mille lieues du fantastico-féerique qui était de mise sur «Meeting In The Mist» on a affaire ici à un style beaucoup plus déroutant. La pochette met en scène des formes éthérées fuyant vers le coeur d'une forêt évanescente. On pourrait s'attendre à retrouver un registre musical proche du progressif (genre que Alkemyst avait plus qu'effleuré dans son premier disque), mais c'est en fait vers un Heavy/Speed Metal plus direct que semble se diriger le combo. Un léger virage qui va pourtant faire toute la différence...

J'ai pour ma part essayé de prendre un peu de recul pour juger «Through Painful Lanes» en essayant de faire abstraction du bonheur de retrouver Alkemyst en aussi bonne forme malgré les tuiles. Mais j'ai beau tourner et retourner la chose sous tous les angles j'en arrive toujours à la même conclusion, qui se confirme d'ailleurs à chaque écoute : nous avons affaire là à une véritable tuerie, à un album qui fera date dans l'histoire du Heavy Metal français et qui permet selon moi à ses auteurs de s'imposer au sommet de la scène Heavy Mélodique française.

La grande force d'Alkemyst est de ne jamais sombrer dans la facilité, tout en évitant de se perdre dans les méandres de compos trop alambiquées. Les titres de ce disque sont tout autant de brulots et de tubes qui marquent l'auditeur. Je citerai en particulier le démentiel «Restless Show» qui fait voyager l'auditeur au fil de ses variations : d'une subtile ouverture au piano à une déferlante de riffs décapants pour arriver à un refrain fédérateur et vibrant. Mais aussi la sur-puissante «Enter The Carnival» portée par des riffs ingénieux et extrêmement efficaces. Sans oublier la title-track qui clôture l'album sur une véritable leçon de Heavy Metal.

Quand Alkemyst compose, tout semble simple et évident, alors que de nombreux compos préfèrent réutiliser des idées déjà mille fois usées, Arnaud Ménard et ses confrères mettent un poing d'honneur à toujours innover et chercher en permanence la petite étincelle qui fait l'originalité. Les compos sont également sublimées par le timbre unique de Ramon Messina (le chanteur de Secret Sphere). Loin de ses excès de style dans le premier disque, il franchit ici un palier et nous livre une prestation absolument divine : je me permettrai de citer la superbe ballade «Everlasting Farewells» et la mid-tempo «When The Morning Comes» comme autant d'écrin à son incroyable talent.

Difficile de rendre justice à un album qui vous transporte dans une chronique écrite. Les émotions sont nombreuses à l'écoute de ce disque et je ne sais trop comment les exprimer sans les déformer. Toujours est-il que pour moi «Through Painfull Lanes» représente sans conteste la grande révélation Heavy/Speed de l'année 2008. Le plaisir est grand de voir Alkemyst surmonter la malchance et les difficultés pour avancer malgré tout, et pour l'instant le combo ardéchois réalise un sans faute que je peux que saluer ! Je préciserai enfin pour finir que la production, point faible du premier album, est cette fois-ci irréprochable, ce qui représente une magnifique performance pour un disque autoproduit... Et si «Through Painfull Lanes» marquait le début d'une belle histoire pour Alkemyst, je le souhaite et en attendant de les voir en concert soyez nombreux à abonder dans mon sens et à acheter ce magnifique deuxième disque ! Un grand bravo !

SMAUG...

P.S : Je présente mes plus sincères excuses au groupe pour la parution tardive de cette chronique. Les raisons en sont ma double incapacité à organiser mon temps et à bâcler mon travail. Cela n'était ni très respectueux, ni très professionnel et je m'en excuse derechef.

0 Comments 28 septembre 2008
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus