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8 ans ... 8 longues années pour aboutir, finalement à la sortie de "Time". Pardon, de "Time I". Après l'éponyme "Wintersun" en 2004, la suite des évènements n'a pas été joyeuse pour le bon Jari Mäenpää, qui est allé de problèmes en problèmes, jusqu'à voir son album découpé en deux. "Time" est donc devenu "Time I" et "Time II", et en 2012 sort finalement "Time I". Et, comme dirait l'autre : « c'est pas trop tôt ! ». Alors on a hâte d'écouter le brûlot, vu toute l'attente, on le veut cet album, on voudrait le chérir ! On l'écoute ... et là, ça ne vient pas.

Non, non et trois fois non (histoire que vous compreniez bien), "Time I" n'est finalement pas le digne successeur de son illustre prédécesseur "Wintersun" du groupe Wintersun (qu'une fois encore on fasse de la répétition). Mais pourquoi ? Quel est le problème ?

Déjà, "Time I" succède à un excellent opus, et ce n'est pas évident de suivre une très bonne sortie. Mais on va planter le décor pour se faire une idée : "Time I", sur ces 5 morceaux, comporte une intro + une interlude, ce qui nous laisse la place pour seulement 3 titres, globalement. Et évitons le suspens : l'intro, comme l'interlude, ne servent pas à grand chose. Ca y est une partie du problème est posée. On a clairement l'impression d'avoir le droit à un certain foutage de gueule finalement, tant commercialement qu'artistiquement. Comme si l'opus se posait davantage comme un EP que comme un vrai album (car il faut avouer que trois morceaux, c'est court). Mais ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué : il faut bien sûr analyser ces trois pistes !

«Sons of Winter and Stars» est une tuerie, mes bons amis. Le genre de titre bien épique qui vous renverse littéralement. Si le brûlot ne comporte quasiment aucun solo, au grand désespoir des amateurs de la dame guitare, la partie de gratte n'est pas mauvaise du tout, très variée, au service de l'atmosphère. Malheureusement, la production n'est pas terrible, noyant la gratte et la batterie sous la masse des synthés über-massifs qui deviennent plus énervants qu'autre chose. Mais ne boudons pas sur ce premier morceau, réellement convaincant, qui nous impose dans la tronche un Wintersun en grande forme où l'ami Jari nous lâche un chant, tant clair que growlé, toujours aussi performant, convaincant, bref, séduisant. Et on se dit que le reste, ça va être de la bombe. Car les ambiances sont épiques, prenantes, on ne s'ennuie pas une seule seconde à l'écoute de «Sons of Winter and Stars» !

Et là c'est le drame ...

On arrive sur «Land of Sorrow and Snow» au nom toujours aussi hivernal, mais malheureusement, quelque chose ne convient pas. C'est banal, c'est un peu plat, on est dans l'attente désespérée d'une montée en puissance mais, à notre grand désespoir, celle-ci ne vient jamais. On reste sur notre faim devant une piste qui laisse littéralement de marbre, promettant de belles choses, ces choses qui ne seront jamais là. Attention, chers amis : ce n'est pas mauvais. C'est simplement très décevant. Si le tout reste correctement joué, seules les "démonstrations" (et encore) techniques nous permettent de garder un peu de bonheur chez Wintersun.

Et «Time» souffre du même problème : le premier titre «Sons of Winter and Stars» semble avoir tout donné, et résultat, on ne retrouve plus la magie de cette première piste sur les deux autres. Alors oui, c'est joli, le clavier fait des petites incursions atmosphériques bien aimables, mais n'est-on pas en mesure d'en demander davantage à Wintersun ? Le groupe est capable de faire beaucoup mieux, et semble presque s'être négligé.

Ce qui arrive à une bien triste conclusion : "Time I" est semi-bon. Manquant d'audace et de moments forts, ce premier jet de "Time" est plutôt décevant, laissant l'auditeur sur sa faim. Dommage car «Sons of Winter and Stars» nous montre que les finlandais sont inspirés quand ils le veulent, mais Wintersun ne marquera pas le coup cette année. Et pourtant, on aimerait qu'ils l'aient fait ...

(PS : non, la note de cette chronique n'a nullement à voir avec les 8 ans d'attente mais UNIQUEMENT avec la musique !)

0 Comments 28 octobre 2012
Whysy

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