Mesdames et Messieurs, bienvenus ! Ce soir, nous allons parler d'un groupe qui revient après une longue absence ! Et...euh non ce ne sont pas les Beatles monsieur au fond, bien essayé, non, je veux vous parler de... de... non non, c'est pas pour le suspens, je retrouve plus mon petit papier c'est tout... ah, voilà ! C'est Mind Odyssey !

*silence de mort*

Euh... Mind Odyssey, cela ne vous dit rien ? Allez, un groupe avec le gratteux de chez Rage, 4 albums de 1994 à 1999, pas impérissables certes mais bien progressifs et cyber comme il faut... non ? Un  Best-Of sorti l'année dernière...avec un nouveau morceau que l'on retrouve sur ce nouvel  album, le belliqueux « Raven & Swan »... non plus ? Soit, et bien puisque vous vous en foutez je ne vous parle plus et je fais mon exposé pour moi.

Alors voilà, après 10 ans d'absence, Mind Odyssey revient à la charge avec un tout nouvel album à la superbe pochette, Time To Change It, et ses 10 munitions qui n'attendent que d'être décochées. Pourquoi un retour me direz-vous ?

*attend désespérément une quelconque réaction*  

Oui, pourquoi un retour; après tout, leurs précédents albums n'étaient pas exceptionnels et souffraient d'un chant approximatif et d'une production un peu sèche, même si certains morceaux sortaient du lot, je pense notamment à « In The Dark », « Robotman » ou encore « Evolution » et...

« Eh msieur ! Un homme robot ça se peut même pas ! »

Disons... que... dans le metal progressif on peut, et...et on peut donc se demander ce qui les a poussés à pondre à nouveau, mais à vrai dire, je n'en ai cure, ce qui est important c'est ce nouvel album, ce qu'ils ont à dire aujourd'hui !

Et mes aïeux ! Quel début d'album ! Ce Riding & Ruling ! Quelle baffe ! C'est direct, efficace, avec un son monstrueux, sans trop d'artifice, des claviers pas trop omniprésents, juste ce qu'il faut pour secouer la tête. Et n'allez pas croire que le groupe brûle ses starters d'entrée de jeu! Tout au long de l'album les bombes sont présentes.
En réalité, on observe une alternance entre les morceaux purement metal, les chansons impaires et ceux comportant plus de nuances et flirtant avec le rock, les paires donc. Ce procédé est assez ingénieux, puisque du coup, on ne risque pas de s'ennuyer à l'écoute de 2 titres trop semblables d' affilée.

Il faut aussi que je précise que le groupe a revu son style et a quelque peu délaissé l'aspect « plans improbables purement prog' » à la Dream Theater et « ambiances futuristes » pour se concentrer sur un metal plus direct mais laissant tour de même place aux mélodies. Et croyez-moi, c'est un bon pari car l'efficacité s'en retrouve gonflée, sans que pour autant l'identité du groupe soit jetée aux oubliettes.
Il faut écouter ces refrains imparables dans I Want It All, Raven & Swan et surtout l'inquiétant et monstrueux Storm Warning pour saisir le sens de la phrase précédente, tant ces chansons avancent en écrasant tout sur leur passage !

Mais n'allez pas croire que les autres sont faibles ! A part Final Fight qui s'avère être un chouïa moins percutant que ses confrères « metal », les autres jouent plus sur les ambiances, en témoigne le superbe Time To Change It , qui laisse ses claviers aériens s'exprimer pleinement pour notre plus grand bonheur, tout en gardant le son lourd des guitares pour une efficacité maximale. Alors, il est vrai que les morceaux typés « rock »,à savoir Enemy Daggers, Face In The Rain et Higher Ground marquent moins les esprits mais contiennent leurs lots de soli débridés et des belles mélodies qui maintiennent la cohérence de l'album et en font un modèle d'efficacité qui s'achève en beauté avec la « power-ballade » très réussie Under The MoonLight et sa guitare hispanisante.

Et franchement, si je devais reprocher quelque chose au groupe, ça serait la trop grande ressemblance des refrains, systématiquement chantés par des chœurs, alors que l'on aimerait profiter plus de la voix de Mario Lemole, bien plus à l'aise qu'avant.
Mais, franchement, ce n'est qu'un détail, alors jetez-vous sur cet album ! Il est disponible depuis le 27 février 2009 !

*une fois son discours terminé, l'orateur se retire et prend une pause bien
méritée en coulisse*
" Bon Marcel, tu peux rayer l'amicale grind-core de nos lieux de rendez-vous, ils sont plus assez réceptifs..."