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L’entendez-vous ? L’entendez-vous cette corne qui vous appelle dans la brume ? L’entendez-vous l’orage qui s’approche ? L’entendez-vous le chant qui s’élève du fond des âges ? L’entendez-vous, enfin, l’appel de Falkenbach ?

Voilà six ans que Vratyas Vakyas, l’homme qui se cache derrière Falkenbach s’est tu. Voilà six ans que nous autres, pauvres fans abandonnés, rongions notre frein en silence et trompions notre ennui en réécoutant encore et toujours nos vieux albums. Voilà six ans que nous espérions. Et puis la nouvelle est tombée. Notre patience allait être récompensée. Hauts les coeurs ! Ressortez vos bateaux, dépoussiérez vos bottes et vos fourrures, faites prendre l’air à votre épée, vous allez en avoir besoin... L’aventure Tiurida est à nos portes !

Avant de laisser tourner pour la première fois Tiurida, on ne peut s’empêcher de se dire que l’attente c’est traître. On se forge des idées dans sa tête, on anticipe trop et bien souvent on est déçu en écoutant le résultat. On hésite alors un instant et puis on se dit que s’y on n’essaie pas on ne saura jamais alors on prend son courage à deux mains et on appuie sur “play”.

D’entrée qu’on se rassure, Vratyas n’a rien perdu de son talent de musicien, ni de conteur. L’univers qu’il a créé prend forme dès les premières notes. Dès que la chanson d’introduction résonne dans nos platines, nous voilà instantanément transportés loin, dans le temps et dans l’espace, exactement là où Vratyas Vakyas veut nous emmener. Nous nous retrouvons, en fait, au même endroit où nous avions laissé l’artiste allemand quelques années auparavant. Et ce qui nous avait enchanté dans le passé fonctionne encore aujourd’hui. Une fois encore, tout le lyrisme et la poésie de Falkenbach nous enveloppe. Il y a qu’à écouter “Where His Ravens Fly...” ou le titre bonus “Asaland” (en fait un ré-enregistrement du titre présent sur la démo Læknishendr sortie en 1995) pour se laisser convaincre de la beauté des mélodies. L’auditeur n’a qu’à fermer les yeux et son imagination fera le reste.

Mais réduire Tiurida à un album d’ambient un tantinet gentillet serait incomplet. D’abord, parce que c’est faux et ensuite parce que Vratyas Vakyas a su composer, une nouvelle fois, un disque profondément varié et très riche qui surprend à chaque écoute. L’album oscille entre le calme et la contemplation et les moments plus dynamiques, plus exaltés dans lesquels Vratyas se lâche et où la musique prend réellement toute sa puissance. “In Flames”, qui est sans doute le morceau le plus abouti de Tiurida et le plus complet, est un parfait exemple de cette modulation des rythmes. Notre ami allemand n’a rien n’est laissé au hasard : l’écoute de cet album laisse un sentiment de parfaite maîtrise qui plane encore longtemps après que les dernières notes des instruments se sont éteintes.

Sur l’univers de Falkenbach, nous n’avons aucun contrôle, nous nous contentons de nous laisser porter au fil des ambiances inspirées qui se trouvent à chaque recoin du disque. Ainsi, “Sunnavend” baigne dans une vague nostalgie et achève Tiurida dans une relative douceur alors que le titre bonus réveille les dernières forces guerrières de l’auditeur avant de déposer les armes définitivement... Jusqu’à la prochaine fois en tout cas. Le nouvel album du one-man band allemand est donc une vraie réussite, sincère et humble à la fois. Vratyas ne nous trompe pas et nous propose des titres toujours aussi bien ficelés du début à la fin. Les solos qui savent taper juste sans tomber dans la surenchère (“Time Between Dog And Wolf”) se mêlent aux mélodies exaltées qui avaient déjà fait mouche par le passé. C’est la même recette qui est appliquée ici et c’est à nouveau pour notre plus grand plaisir. Hélas, la fin de Tiurida arrive bien trop vite. Le navire touche le rivage. Le voyage est terminé, il est temps de ranger nos rêves et de retourner à la réalité.

Alors, hardis vikings, courageux guerriers, téméraires voyageurs, ou simples lecteurs, avez-vous entendu l’appel de Falkenbach ? Mais plus important encore, des hauts sommets enneigés aux champs de bataille dévastés en passant par vos salons douillets où la vie vous a placé, bref où que vous soyez, proche ou éloigné, êtes-vous prêts à y répondre ? L’aventure n’est finalement distante que d’un CD...

Nola

0 Comments 28 janvier 2011
Whysy

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