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HateSphere est un groupe qui est arrivé dans la cour du death/thrash avec le nouveau millénaire. C'est en 2001 que la carrière du combo débuta et depuis ce moment l'enchainement des albums s'est fait sans relâche, à croire que la formation s'est dévouée corps et âme à la création de musique extrême. Les danois ont cependant réétudié le cas du semi-échec de 2007  : Serpent Smiles And Killer Eyes et reviennent en ce début 2009 avec To The Nines à la fois puissant et mélodique. J'ai dit étudié ? C'est vrai que deux ans d'attente semblerait être un peu juste pour une remise en question d'un point de vue artistique...

En fait, To The Nines est à l'image de sa production plutôt musclée et surprenant par son ton américanisé. Le style des nordiques est en lien avec le nom évocateur de son label : Napalm Records c'est-à-dire qu'il embrase tout et donne sacrément l'impression de puissance puisque nous aurons un chant survolté et rugueux de Joller et une détonation à la batterie mise en avant et venant presque éclipser les guitares. C'est donc sur cette dualité que repose en définitive le secret de HateSphere. En effet, les leads vocaux caverneux réalisent presque la totalité du travail et emmènent les mélodies sur les bas-fonds de la violence et de la brutalité, la double caisse omniprésente réalise une destruction en bonne et due forme. Sur « Backstabber » par exemple, on est propulsé dans un flot musical enivrant et abrasif, prouvant ainsi la valeur de la formation dans le domaine. Le groupe s'attèle pendant toute la durée de l'album à ce style sans faire de concession et ne transigera sur aucun morceau.

Cependant, la musique de HateSphere s'enlise dans un death/thrash conventionnel et sans surprise car comme je viens de le souligner, les guitares restent gravement en retrait et ne servent que de médiateur ou de remplissage. Les Danois ont opté pour l'option de forme extrême et c'est sans doute ce qui pêche sur To The Nines. Les riffs de guitares sont accablés par leur linéarité, les soli restent trop ponctuels et les breaks quasi-inexistants ou utilisés à mauvais escient juste pour un effet de style. De toute manière, les guitaristes ne doivent pas voler la vedette aux deux stars prédéfinies! Et lorsque les instruments à cordes se permettent de dépasser la limite qui leur avait été fixée, on lève les bras au ciel en criant hourra, un peu de fraîcheur ! C'est donc avec aisance que je peux vous citer les morceaux comportant une véritable harmonie où on a réellement la sensation que les chansons sont exploitées au maximum. Cette liste pourrait se composer de « Backstabber », « Cloaked In Shit », « Clarity » ou encore « The Writting On The Walls ». Si on observe la place que ces titres occupent dans la tracklist, on s'aperçoit que ces morceaux sont placés plus ou moins en début d'album. Mais qu'en est-il des autres parties de l'album ?

Rares sont les bons morceaux sur To The Nines, ce n'est pas un jugement mais un constat. Sans être mauvaise langue, la musique de HateSphere souffre de défauts récurrents et le groupe se plonge dans un style déjà visité un bon millier de fois sans en apporter une amélioration ou une touche de personnalité. Les quelques chansons qui relèvent le niveau sont tout de suite étouffées dans une homogénéité puant le réchauffé. Ce ne seront pas les pauvres soli ou les riffs génériques qui pourront sauver les Danois car la puissance est une chose mais la maintenir en est une autre. Étant donné que les morceaux montrent des lacunes et un manque d'inspiration évident To The Nines se dévoile au grand jour et devient insipide, plat et basique. Ne montrant ou démontrant aucune qualité si ce n'est l'art de la copie, cet album pourrait être comparé à une bouillie musicale sans âme et sans réelle direction artistique.

J'y vais peut-être un peu fort mais cet opus ne nous éclabousse pas par son génie, le chant certes bien interprété reste peu charismatique et même impersonnel, les mélodies convenues se complaisent dans cette consensualité et la production ne contient pas de pièce maitresse ou de variation venant fédérer l'intérêt de l'auditoire. HateSphere se lance dans un océan de solitude, rame seul dans un miasme musical pendant une durée insuffisante de trente quatre minutes et se retrouve au final à boire la tasse rapidement. J'ai dit que To The Nines illustrait le nom de son label mais il est aussi à l'image de sa cover : la musique délimitée dans un genre est bien marquée mais reste vide et monotone sur le plan musical.

- ĦÐ -

0 Comments 24 février 2009
Whysy

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