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S'il existe un terme qualifiant à merveille Cynic, c'est bien celui de groupe « Culte » ! Car avec leur seul et unique album « Focus », sorti en 1993, les américains ont activement contribué à l'éclosion du Death Metal Technique aux côtés d'autres combos mythiques tel Death ou Atheist. Donnant ses lettres de noblesse à la scène Progressive US, Cynic figure parmi les groupes les plus influents dans ce domaine ; rien d'étonnant, donc, à ce qu'il soit devenu l'une des références ultimes du genre, outre-atlantique.

En 2008, après un long hiatus de 15 ans, les américains décident de relancer leur carrière discographique singulière. Pari pour le moins risqué, car il faut admettre que le statut octroyé au groupe est en partie dû à cette singularité ! De ce fait, donner un successeur à leur unique album revient à l'amputer d'un de ses particularismes fondamentaux. Mais le risque s'avère tout de même calculé, puisque les membres de Cynic sont suffisamment intelligents pour ne pas se lancer aveuglément dans cette aventure sans s'être assuré, au préalable, que la qualité du matériel soit au rendez-vous...

L'identité musicale du groupe est toujours présente sur ce second opus et se reconnaît immédiatement. Mais les américains ne se sont pas contentés de reproduire à l'identique leur premier opus, et ils proposent une version 'actualisée' de leur univers, comme s'ils n'avaient jamais cessé de composer durant ces 15 dernières années... Ainsi, les gimmicks propres au groupe se retrouvent sur ce « Traced in Air » mais, en sus, le passé récent des musiciens (études Jazz, projet Rock Aeon Spoke, etc) transparait au travers des nouvelles compos.

Après la montée en puissance du titre introductif, véritable bouillonnement musical progressif tout azimut,  arrive le premier 'vrai' morceau de l'album qui nous amène en terrain connu. On retrouve ainsi la voix claire filtrée de Paul Masvidal qui confère au groupe ce côté robotique caractéristique. Un gimmick qui peut toutefois lasser ou irriter certains... Ces lignes de chant clair sont très largement majoritaires sur l'ensemble de l'album, et se voient ponctuellement accompagnées de growls (assurés par la jeune recrue Tymon) assez discrets sur les ponts et les refrains. Un pattern assez inhabituel, mais propre au groupe, là où la quasi-totalité des groupes « extrêmes » utilisent à l'inverse les chants death sur les couplets et réservent les passages clairs aux refrains...

Musicalement, le style 'Cynic' se montre toujours autant emphatique et jouissif! De rythmiques saccadées en riffs syncopées, les tempi rapides font preuve d'un groove sensationnel incroyable rarement atteint ! Entre envolées mélodiques à la vélocité hallucinante, plages atmosphériques planantes et démonstrations de violence musicale, les américains jouent de manière habile sur les ambiances et délivrent ainsi un Metal fusion associant intonations Jazzy et feeling hors-norme avec un talent indéniable dont seuls eux ont le secret.

Fait curieux et inhabituel dans ce style, le metal progressif des américains offre des compos étonnamment courtes (seul un titre dépasse les 6 minutes). Pas de morceaux fleuves, Cynic va à l'essentiel... Au rayon des nouveautés, citons notamment la présence d'un chant féminin judicieusement utilisé sur «The King of Those Who Know».

Fatalement, les comparaisons avec « Focus » vont aller bon train, et les sempiternels reproches et autres "c'était mieux avant" vont pleuvoir... Raisonnement futile et finalement inintéressant. Pour autant, si je devais me prononcer, je dirais que cet opus ne dépassera probablement jamais son prédécesseur : premièrement, parce que les groupes évoluant dans ce registre se sont multipliés depuis 15 ans, nuisant à la singularité de Cynic ; et deuxièmement, il me vient comme l'étrange sentiment que le groupe ne s'est pas donné complètement à fond, qu'il en a encore un peu gardé sous la semelle, et peut aller encore plus loin !

« Focus » avait été décrié et, pour certains, massacré lors de sa sortie ! Alors peut-être ne vaut-il mieux pas s'énerver ou s'égosiller inutilement pour ce nouvel opus (comme on peut le lire sur certains sites à l'heure actuelle)... Seul le temps nous dira s'il est digne ou non de l'héritage Cynic. Pour ma part, oui, mais j'en attends encore bien d'autres ! Ma déception la plus profonde viendrait, à l'avenir, si le groupe ne donnait pas une suite à cette reformation ; le gâchis serait alors immense, car après leurs tournées et ce nouvel opus, Cynic bénéficie d'un nouvel élan qui devrait le placer très haut ! S'agit-il donc d'un retour en grâce annoncé ou simple coup d'épée dans l'eau ? Wait and see...

0 Comments 13 février 2009
Whysy

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