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Courage, Courage... Petit TeRyX, ce soir tu t' attaques à une véritable montagne de la musique extrême mélodique. Les Vosges? Que nenni, L' Hymalaya! Equilibrium est encore une jeune groupe plein de piquant qui sort à peine son premier album après moults démos acclamées et réussies. Une jeune formation allemande loin de faire partie de ces vieux groupes dégonflés remplis de papys bidonnants et grincheux. Une fois de plus dans le monde de l' extrême mélodique nous avons droit à une superbe pochette fantaisiste, colorée et aguichante.

Hé oui, Equilibrium est jeune et rempli de talent. Pour faire simple, le groupe pratique un métal hybride empruntant autant au black métal qu'à la musique folklorique sur fond de batailles vikings et autres chevauchés sauvages dans les montagnes embrumées des froids pays scandinaves. Pour les connaisseurs, de nombreux grands noms s' illuminent à l'écoute de ce Turis Fratyr... entre autres Ensiferum, Bal Sagoth où même Finntroll pour les passages festifs (et il y en a un paquet).

Mais commençons par le commencement. L'album débute simplement, par une douce introduction mélodique qui annonce franchement la couleur. Une couleur étincelante et des compositions menées tambour battant par un clavier très en avant. De très nombreux instruments se retrouvent donc samplés (des cuivres, des violons, de la flute, voire même des accordéons), il n'y a aucun doute possible, le clavier est le maître gouverneur ici. De ce fait, Equilibrium se retrouve au coeur d'un métal incroyablement symphonique et virevoltant où la mélodie à outrance est le maitre mot. Malheureusement, on frise parfois l'overdose et ce clavier sonne comme une superproduction hollywoodienne... trop de ci, trop de ça... et au final on perd l'essentiel à savoir l'émotion. Car au beau milieu de ce déluge de notes il arrive bien souvent que l'on se perde et le groupe n'arrive pas à faire naître de réelles émotions dans sa musique (si ce n'est sur la dernière minute de Widers Hallen où le chant féminin parvient à sublimer un magnifique final atmosphérique, on en redemanderait).

Vous ne mettrez pas longtemps avant de vous rendre compte que Equilibrium privilégie l'efficacité à l'émotion, et croyez moi, on est servi! Le groupe puise ses influences au coeur du black mélodique, cela signifie un tempo ultra speed tout au long de l'album. Double pédale à foison, blast beats dévastateurs, vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer et la moindre baisse de tempo, sans être un soulagement, permet de reprendre ses esprits. Evidemment les breaks sont nombreux, le plus souvent mis en valeur par ce clavier toujours très en avant, on peut alors sans problèmes apprécier les jolies mélodies. Vocalement, il ne faut pas avoir peur de la grosse voix. En effet, on ne dénote ici aucune voix claire (si ce n'est de temps en temps quelques vocalises féminines). On assiste à un interminable duo voix black / voix death sur fond de mélodies folkloriques. Deux voix pas forcément impressionnantes, elles ont le mérite d'être bien intégrées à l'ensemble. Le fait que la totalité des paroles soit en allemand renforce la cohérence de l'album et l'impact des voix s'en retrouve décuplé.

Il ne faut pas omettre que l'on a affaire au premier album du groupe. Un album qui dure un peu moins d'une heure, et pour un premier essai, il faut dire que le songwriting se révèle assez fabuleux pour nous tenir en haleine de bout en bout sans que notre attention ne faiblisse. Toutes, je dis bien toutes les compositions possèdent les qualités nécessaires pour plaire, que ce soient les mélodies, la rapidité, les structures (pas forcément compliquées, elles se révèlent accrocheuses... même pour les titres qui dépassent les 8 minutes). Je pourrais vous citer Wingthors Hammer qui ouvre dignement l'album, ou la rapide The Sturm, voire même le festif Met (où accordéon et guitare éléctrique sont unis pour le titre le plus folklorique de l'album) les très longues et incroyablements réussies Widars Hallen & Tote Heldensagen voire Nordheim dont l'introduction est assez sublime. Je dois avouer que même si le clavier est trop utilisé, les mélodies qu'il déploie sont uniques et franchement superbes, il suffit de jeter un coup d'oreille aux instrumentaux Heimdalls Ruf & Wald Der Feiheit où même Im Fackelschein (le chant de la pluie...). Equilibrium nous convit à un voyage loin, très loin de la France dans une contrée vierge et sauvage, où les collines rencontrent la brume, où l'air est humide et le soleil timide... superbe. A travers sa musique le groupe peint des paysages d'une beauté folle, tantôt d'un calme apaisant, tantôt perdus dans une violente tempête, mais toujours majesteux.

Pour ce premier album, Equilibrium a su tirer les leçons de ses démos. Bien sûr, l'ensemble n'est pas exempt de défauts, mais le groupe possède d'ores et déjà une identité propre. On touche au sublime, et les rares défauts seraient cette omniprésence du clavier qui cache des guitares massives pas super originales, mais les superbes mélodies font vite oublier cette imperfection. Heureusement que la production est bonne et empêche l'ensemble de sonner trop brouillon. Je suis conquis, et j'attends le prochain album de pied ferme !

...TeRyX...

0 Comments 11 décembre 2005
Whysy

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