Alors que le métal est déjà plus que lancé par la décennie des eighties, en 1992 on arrive presque à trouver des spécificités à certains pays. L’Angleterre étant la terre de la NWOBHM avec Iron Maiden comme figure de proue, l’Allemagne lance aussi depuis quelques années un mélange entre ce heavy et des tempos speed avec Helloween et aussi Blind Guardian. Outre atlantique on voit émerger là des formes plus complexes empruntant au prog rock des seventies avec Dream Theater. Mais que se passe-t-il en Finlande ? Cette terre jusqu’alors peu féconde en artistes métal va voir naitre en son sein une nouvelle étoile qui laissera derrière elle une myriade de disciples. Je parle de Stratovarius, qui revient avec son second album Twilight Time venant se faire justice après un premier essai très décevant.  Leur précédent album, Fright Night était beaucoup moins mélodique que cette nouvelle mouture repoussant bien loin les comparaisons avec Helloween. Le chant est toujours assuré par Tolkki qui se débrouille ma foi plutôt pas mal, nous réservant quelques bons moments. Son timbre aigu se marie très bien aux ambiances assez éthérées de ce Twilight Time.  Cet album nous gratifie de mélodies entêtantes et enchanteresses, qui de plus, sont dotées d’un son bien meilleur que celui de Fright Night il n’y a pas de doutes. La première piste, Break The Ice n’est pas transcendante mais demeure plaisante, le refrain n’y est pas très recherché et c’est bien la partie instrumentale, teintée d’influences orientales, qui fait l’intérêt de ce morceau. Rappelez-vous de cette façon de jouer, vous la retrouverez dans beaucoup, sinon tous les albums de Stratovarius. Puis vient The Hands Of Time qui contient des mélodies très agréables et entraînantes, on se surprend même à chanter le refrain. Puis vient Madness Strikes At Midnight plus sombre et mystérieuse, une chanson plutôt agréable avec encore un refrain entêtant. On regrette, cependant, que le chant de Tolkki ne prenne pas plus de puissance. Il faut dire qu’assurer le poste de guitariste et de chanteur dans un même temps ne doit pas être chose aisée. Puis vient un petit instrumental nommé Metal Frenzy qui n’est franchement pas incroyable, donc passons au titre éponyme, Twilight Time , on retrouve ce rythme de batterie simple, métronomique, qui deviendra l’un des traits principaux de Stratovarius. Le refrain est touchant et une fois de plus pas très recherché, heureusement Tolkki sait nous réconforter de sa petite guitare qui nous glisse quelques notes ravissantes. Vient ensuite The Hills Have Eyes avec son riff assez intéressant, type de riff que l’on ne rencontrera plus dans la période Kotipelto. Cette impression persiste, le chanteur bien que doué parait toujours trop faible. Out Of The Shadows , une mélodie gorgée d’espoir, Out Of The Shadow représente l’ancêtre de l’hymne Stratovarius entrainant et efficace. Puis pour terminer une petite ballade à la Tolkki, mélodies avec un peu d’écho, quelques violons, on saupoudre de cymbales et on a Lead Us Into The Light . Fort agréable, émouvante, et aérienne à souhait.  C’est avec Twilight Time que l’on voit s’ébaucher les contours du style de Stratovarius, rythmique métronomique, ambiances éthérées et aériennes ou bien heavy, soli du feu de dieu mais ici rarement intéressants et surtout la mélodie pour point focal, toujours prenante. Comme toute ébauche, elle reste relativement maladroite mais laisse entrevoir les futurs chefs-d’œuvre du maitre Tolkki qui ne resteront pas inféconds au plan national laissant naitre un métal presque qualifiable de finlandais.  Dreamer