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Après la volée de bois vert tombée sur le dos de Korpiklaani pour leurs derniers albums, auxquels on a reproché l'absence la plus totale de renouvellement, voire d'inspiration diront les plus sévères, la formation Finlandaise a médité son nouvel opus pendant deux ans. Deux ans pour réfléchir à ses erreurs, et reconquérir son public.

Le premier constat est rassurant : on écoute toujours du folk (Instruments traditionnels, mélodies accrocheuses, rythmes dansants ...) metal (riffs bien heavy sur certains morceaux, omniprésence de la batterie). Sans parler de l'habituel clip aux relents d'alcool. Cette fois ci, après la bière et ses pintes en bois, après la vodka, et après Let's Drink, c'est la Tequila qui s'y colle. Les tam tam, récurrents dans le titre, évoquent plutôt des tribus africaines que l'ambiance latino ... Mais on fera comme si l'enchaînement de mots comme "tequila", "Columbia" et autres "Argentina" suffisait pour ça. Le single est malgré tout très convaincant, et se démarque clairement parmi les chansons dansantes.
Il y en a effectivement d'autres, qui sont plus ou moins réussies. Ainsi la piste d'ouverture (Louhen Yhdeksäs Poika, mais vous conviendrez que c'est légèrement moins facile à retenir) s'en sort avec les honneurs, entamant l'album avec force arguments joyeux. De même la piste instrumentale, Vaarinpolkka, courte, efficace, et diablement entraînante.

Au contraire, si Päät Pois Tai Hirteen par exemple reste très agréable à écouter, elle n'apporte pas la fraîcheur du morceau d'ouverture, et fait un peu redite. De la même façon, Korvesta Liha commence à sentir l'auto-plagiat, et c'est dommage, les riffs d'introduction, rappelant l'aspect metal de la formation, laissaient présager le meilleur... avant de retomber dans la mélodie facile, et dans les mêmes changements de rythme que dans les morceaux précédents !

On trouve aussi un deuxième type de pièces, moins festives, plus sérieuses. La piste titre en est un parfait exemple : la composition se fait plus complexe, le rythme plus lent, et la voix de Jonne Järvelä est doublée de quelques choeurs. Comme une litanie à un esprit des bois, la chanson se développe, renforcée à la fois par les instruments folks, et par la voix rocailleuse du chanteur.

[Minute Culture Gé]


Jonne s'inspire, pour son chant, du Joik, un chant traditionnel finlandais, et plus précisément chamanique.

[/Minute Culture Gé]

Dans le même esprit, Surma développe des ambiances presque celtiques, et multiplie les changements de rythme. C'est un morceau qui s'avère assez surprenant, et un peu de changement ne peut pas faire de mal à ce groupe en mal de nouveauté.

Les Finlandais se permettent finalement le luxe de reprendre, en piste bonus, Iron Fist de Mötörhead, avec succès. On reconnaît la patte de Korpiklaani, qui a réussi à conserver l'esprit de la chanson en y ajoutant sa bonne humeur.

Même si on sent sur certaines pistes que le groupe tourne parfois encore un peu en rond, cet album montre qu'ils n'ont pas encore tout dit. Des pistes comme Ukon Wacka ou la fameuse piste d'ouverture Louhen Yhdeksäs Poika fonctionnent à merveille, et donnent le ton de l'album. A ce propos, le choix d'utiliser exclusivement le finnois, bien que révélant une volonté louable de revenir aux sources, rend le tout peut-être moins accessible, et participe considérablement aux impressions de déjà-entendu qui persistent ça et là.

0 Comments 18 mars 2011
Whysy

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