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Alors là ils m’ont bien eu, les bougres…
Sur leur pochette, un clavier voguant droit sur une belle spirale bien galactique.
Sur le bandeau, en haut, un nom de scène qui nous renvoie à une sonde spatiale bien connue.
Et un titre d’album on ne peut plus évocateur : UNIVERS.
Alors j’imagine un space opéra cuit à point, arrosé de sauce Ayreon, farci aux champignons hallucinogènes puis nappé d’une rissolée de synthés.
J’avais tout faux, bien sûr. Exit, la cuisine extra-terrestre. Bonjour la cuisine… La cuisine quoi, d’ailleurs ? Vais-je risquer le mal de crâne à tenter de les classer dans un style ? Et même si j’y parvenais, c’est bien un autre épisode migraineux qui me guetterait. Car, si vous êtes aussi fort que votre serviteur au terrible jeu du Blind Test, vous passerez comme moi votre temps à vous dire :
« Foutretourniquet, tout ceci me fait bien penser à quelque chose… mais à quoi ?? »

Et c’est tout à coup une évidence. Ces trois garçons et ces deux filles s’amusent à brouiller les cartes. Utiliser des codes du prog sans vraiment faire du prog, nous balancer une ligne mélodique du genre mille fois entendue dans le heavy speed teuton ou italien sans vraiment faire du heavy, nous placer une ambiance gothique sans faire du gothique ou une ritournelle à la limite de la pop, sans faire de la pop, se la jouer rock, sans faire du rock….. Voilà une partie du cahier des charges de ces cinq jeunes gens, semblant vouloir pratiquer très sérieusement une sorte d’humour mélodique en multipliant les fausses pistes. Et en ce qui me concerne, je me suis bien volontiers égaré dans leur univers musical. Bien aidé, il faut le dire, par un superbe chanteur à la voix caméléon, qui peut aussi bien vous régaler d’un organe chaud et grave façon 69 EYES ou HIM ou vous placer un chant clair au timbre très agréable mais se la péter aussi , pourquoi pas, à la manière du grogneur de VIRGIN STEELE. Alors cela donne par exemple l’entraînant PULSE 04 à l’intro de guitares autant heavymélodique que survitaminée.

Le chant clair alterne avec un chant growleyant juste ce qu’il faut, puis une volée de « ohohohohoh » forment un prélude à l’imprévu final en forme de déchaînement schizofrènétique de grattes tandis que Daniel se prend pour le hurleur de PRIMAL FEAR. Un hennissement de guitare clôt joliment ce morceau de bravoure, offrant alors un saisissant contraste avec la délicate intro de la belle ballade FALLING qui suit juste après. Puisque je parle de guitare, sachez que les gratteux sont deux, un monsieur et une madame, et que cela réussit plutôt bien à l’habillage cordes des compos de VOYAGER. Tour à tour doux ou violents, Simone et Mark sont parfaits , tout simplement, et nous distillent régulièrement des soli lumineux. Cependant que notre chanteur multi organe s’emploie à l’aide de ses claviers à apporter épaisseur et inventivité. Le tout servi par une production au top.

Pour qui aime les musiques métissées « cross over », sachez donc que VOYAGER réussit le difficile grand écart entre la mélodie plutôt facile à mémoriser et une technique ébouriffante autant qu’esthétique à l’oreille. L’ensemble nous promet même une belle durée de vie, puisque malgré des jours et des jours d’écoute intensive, je ne m’en lasse toujours pas.

0 Comments 18 décembre 2007
Whysy

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