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Si vous aimez et ne jurez que pour les premiers albums de The Haunted (The Haunted ou Made me do it), si vous vous êtes écorchez les doigts en essayant de jouer le riff ravageur d’un titre tel que 'Trespass' (l’une de plus belle composition en metal extrême) et vous avez acheté cet Unseen alors on peut comprendre votre désarroi. Alors cet album est carrément à jeter à la poubelle ou bon comme sous-verre ou pour caler une porte. Aux oubliettes le thrash-death, le melodic death ou le swedish melodc death ou … vous avez compris le message.

The Haunted continue le virage entrepris avec Versus et le virage abouti à 180 dégrée de turbulence. Pas de solos, pas de riffs techniquement ravageurs pas de growl, pas de grunt, plutôt du chant 'survitaminé' et plutôt clair. Mais de quoi est-il fait alors cet Unseen ? Post-rock ? Post metal ? Post moderne ? Inclassable ? Peut être qu’il s’agit ici de ce que l’on peut nommer du « groove metal ». Ce groove présent du début à la fin, qui vous prend aux tripes, qui vous donne envie de siffloter la mélodie, d’attendre le titre qui suit pour voir s’il est à la hauteur de celui qu’on vient d’écouter et qu’une fois l’album terminé vous oblige à appuyer sur « play » pour l’écouter encore une fois.

La nouveauté de The Haunted est ce groove. Ça beat. Et si vous pouvez lire ‘ça beat’ à voix haute et esquisser un sourire vous avez sans doute l’ouverture pour donner à cet album sa chance et vous laisser subjuguer. Le titre Disappear donne une bonne idée de l’album : riff minimaliste, voix bien habitée, une bonne recherche de la mélodie sans tomber dans la facilité, un bridge super accrocheur d’empreinte Smashing Pumpkins et le coup d’un final en accélération juste ce qu’il faut pour que ce titre ne passe jamais à la radio. Cerise sur le gâteau, on ne peut que saluer le travail à la batterie de Per M. Jensen. Ça change de la double pédale à tout va ou de blast beats à répétition. Ici chaque accent, chaque touche est maitrisée et surtout subtile.

The Haunted fait du metal bien ficèle, à la Prong mais moins ‘industrial’ que le dernier Power of the Damager, à la Therapy? mais un poil plus brutal, touchant par moment à Tool. Certes une certaine violence et force sont au rendez-vous (The Skull, Motionless, Never Better) mais elle n’est jamais sans le pendant d’une certaine recherche mélodique et envie de surprendre l’auditeur. La force de cet album réside dans la prestation hors norme du chanteur Peter Dolving  qui se révèle à l’aise dans plusieurs registres et timbres (le calme d‘ Ocean Park où le chant criard de The city montrent une étendue de son talent). Surtout l’intérêt de Unseen se trouve dans sa subtilité, son travail d’orfèvre, sa production parfaite, l’accomplissement d’un groove que l’on puisse identifier et s’approprier. Cet album révèle son étendue et ses arrangements à force d’écoutes et même si les morceaux sont relativement courts on ne peut pas les apprivoiser d’un trait. Suivant les écoutes on décortique toute l’originalité, l’étendue et la finesse de cet œuvre à multiples facettes.

Reste à voir comment The Hanuted pourra encore surprendre avec son prochain album mais on est sûr que les frères Björler (ex At the Gates), moelle du groupe, ont encore plus d’un tour dans leur sac.


wanderer

0 Comments 05 janvier 2012
Whysy

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