Vous recherchez quelque chose ?

Mesdames, messieurs, l'instant est grave. Les italiens ont décidé de mettre de l'eau dans leur vin (au demeurant bien agréable en bouche) et font désormais fi des voix de castra agrémentées de soli de synthé, au profit de rythmes et de mélodies folkloriques. C'est pourtant nos amis scandinaves qui étaient jusqu'ici les porte-étendards de ce type d'exercice. Tout au plus, le vent froid du Nord descendait tous les quatre ans pour inspirer Blind Guardian, mais jamais cette brise folklorique ne s'était aventurée si loin dans le Sud de l'Europe. Enfin, je vous dit ça, moi, ce sont des généralités. Même Rhapsody a déjà versé dans le folk médiéval de temps à autres, mais il me fallait une intro.  Unum! Vous m'avez bien entendu (ou lu), c'est le titre du nouvel opus des gaillards de Vexillum. Oui, moi aussi, ils me font penser aux camps romains qui entourent le village d'Astérix, mais qu'importe. Vous savez l'importance que j'accorde, en premier lieu, aux pochettes d'albums. Si elles sont jolies, je suis plus enclin à donner sa chance au disque. Il faut dire que ça fait bien sur l'écran de mon smartphone, et comme ça mes voisins se disent : "oh, je ne sais pas si ça sonne bien, mais en tous cas c'est bien joli!" Bref, tout ça pour dire que cette pochette d'Unum est tout de même assez laide. Et pourtant! L'habit ne fait pas le moine. Unum est définitivement un bon album de power folk, dans la lignée des meilleures productions d'Ensiferum et autres Blind Guardian.  D'ailleurs, hop, effet de transition, Hansi Kürsch participe à l'album et signe ici de très belles lignes de chant, comme à son habitude : "Time has coooOOOooome!" Ce n'est d'ailleurs pas le seul invité puisque Limb Music a tout de même réussi à leur avoir Chris Bay de Freedom Call (le seul, l'unique!) mais aussi Maxi Nil (ex-Vision Of Atlantis) et Mark Boals (dont on me dit dans l'oreillette qu'il officie pour ce grand fou de Malmsteen).  Alors, oui, les guests font bien leur travail, mais qu'en est-il de Vexillum eux-mêmes? Eh bien ils en font du bon boulot, c'est le moins que l'on puisse dire, du début à la fin de l'album, sans réel temps mort, ils nous servent un très bon power, assez easy listening, saupoudré de guitares acoustiques pour faire bonne mesure et de flûtes diverses et variées. Mentions spéciales à The Sentenced, Lady Thief et The Hermit, qui en plus de se suivre, constituent le cœur de l'album, et sont parmi les meilleurs morceaux qu'il m'ait été donné d'entendre en 2015. Alors, certes, on est loin de la perfection de l'Elvenking de l'an passé, qui a placé la barre très haut pour le genre, mais le chant est de qualité, les mélodies sont variées, intéressantes, et originales, et la section rythmique n'a pas à rougir devant les canons du genre. Le groupe se paie même le luxe de proposer une chanson en italien, bien sympathique et qui dénote clairement du reste des compositions.  Pour conclure, chers amis, je dirais que cet Unum n'invente rien, qu'il ne prend pas spécialement de risques, mais que c'est de la bonne musique, qui met de bonne humeur et qu'on chante à tue-tête après quelques écoutes. C'est tout ce qu'on demande à un "petit" groupe de power metal tel que Vexillum. Et je dis petit, mais j'ai bon espoir que leur prochain album soit un chef-d'oeuvre, car il y a clairement du potentiel, et encore une fois, l'utilisation des guests et si intelligente que ça frise l'indécence. Même Arjen devrait s'en inspirer, tiens.

0 Comments 09 mars 2015
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus