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Mon coup de coeur de l’année 2010 est de retour! Un an après la sortie de l’excellent Appalachian Incantation qui m’a permis de découvrir l'univers enfumé du groupe revoilà donc les américains de Karma To Burn avec une nouvelle offrande, leur cinquième, sobrement intitulé V. Un an de gestation cela peut paraître court mais après un break d’une dizaine d’année on suppose que le groupe en a sous la pédale en terme de compositions et d’idées créatives. Suffisamment pour être le digne successeur d’Appalachian Incantation?

Fondamentalement rien n’a changé chez Karma To Burn et c’est tant mieux, leur Stoner n’a rien à envier à leur papa spirituel de Kyuss. On se retrouve donc en terre connue lorsqu’on écoute V, en supposant avoir déjà écouté leur discographie avant bien sûr. Pour les retardataires je rappelle que le groupe nous offre un Stoner Metal à grosse majorité instrumentale qui nous emporte dans les déserts arides des Etats Unis. Au millieu de tout ça vous rajoutez quelques chansons avec le chanteur de Year Long Disaster, Daniel Davies, ainsi qu’un reprise de "Never Say Die" de Black Sabbath. Mélangez le tout et laissez reposer un bon été sous le soleil de la Vallée de la Mort.

Comme je l’ai dis précédemment Karma To Burn n’a pas changé ses fondamentaux, les riffs binaires rentre dedans succèdent aux montées en puissance caractéristiques du groupe depuis son come back. Le CD s’ouvre pourtant sur un titre qui fait presque office d’introduction tant elle fait pâle figure par rapport à la suite et notamment "Fifty" qui la suit et qui se présente indubitablement comme la chanson la plus réussie du présent effort, puissante et précise avec ses riffs psychédéliques et sa rythmique implacable. Elle est représentative de tout ce qui fait la force et la qualité de Karma To Burn, la simplicité et le feeling du Blues Rock alliée avec la puissance des riffs Heavy Metal.

Mais j’ai quand même un peu menti en disant que rien n’avait changé chez Karma To Burn, pas tant au niveau du fond mais plutôt de la forme. En effet le son a pris un sacré coup de pied au derrière, en bien et en mal c’est selon. Pour tout dire je ne suis pas fan du traitement des guitares dans cet opus qui sonnent moins rentre dedans que dans l’opus précédent. Par contre la grosse satisfaction de V c’est le son de la batterie et notamment de la caisse claire qui offre par des vrais moments de bravoure qui insuffle une puissance supplémentaire à la rythmique du groupe. M’en est témoin ce travail sur “Fifty” où je me suis surpris à hurler dans ma voiture seul au volant “P**** mais c’est énormeuh” ou encore sur “Forty Nine” qui donne furieusement envie de taper du pied.

Alors bien sûr les autres instruments sont encore bels et bien présent mais ce renfort apporté par Rob Oswald est une des bonnes idées de ce cinquième opus. La basse de Rich Mullins légèrement plus en retrait que précédemment montre quand même le bout de son nez avec des breaks sortis tout droit d’un film de Western (“Forty Eight”) et William Mecum livre toujours des riffs aussi caractéristiques qui charment avec une facilité déconcertante l’auditeur. De plus la présence de Daniel Davies et se guitare permet au groupe de rajouter un solo aux compositions où celui ci apparaît (“Jimmy D”). Même si, je l’ai déjà dit et je le répète, les chansons chantées dans Karma To Burn sont loin d’être l’attrait principal du groupe et ne tiennent pas la distance avec les chansons “classiques” du groupe. Par contre la reprise de Black Sabbath est une très bonne surprise qui clôt l’album de la meilleure façon qui soit. Cette dernière proche de l’original est la preuve, si tentait qu’il y en avait besoin d’une, que c’est la bande à Iommi qui a insufflé le souffre créateur au genre.

Mais l’album possède quelques écueils qui fait que V est tout simplement moins bon que la cuvée 2010. Le morceau introductif par exemple qui passe presque pour de la roue libre au regard des compositions qui la suive, “Forty Seven” n’est pas le meilleur moyen en tout cas pour une entrée fracassante comme le groupe nous avait habitué. D’une manière générale l’album est moins homogène que Appalachian Incantation où quasiment toutes les pistes en avaient sous la pédale.

Moins direct que son précédent album de part le choix du son de l’ensemble V n’en reste pas moins un album de qualité qui charmera à coup sûr les amateurs du genre et même au delà. Mais au final V est moins abouti que Appalachian Incantation en terme de composition et de qualité de l’ensemble. Le changement de production et mastering y est également pour quelque chose même si la batterie donne un coup de fouet aux compositions. Bref je chipote Karma To Burn nous livre un album de qualité qui ne sera pas loin de la tête dans sa catégorie à la fin de l’année. Une nouvelle réussite pour un groupe à la discographie impeccable.

Balin

0 Comments 23 septembre 2011
Whysy

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