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Encore un groupe de la Klonosphere qui tombe dans mon escarcelle ! Plus besoin de présenter le label français au nom révélateur et onirique, attaché à présenter des groupes novateurs et enragés. Chaque nouvel album est l’occasion d’une découverte, d’une extension de l’univers musical de tout un chacun.  Memories of a Dead Man ne fait pas exception à la règle puisque les parisiens offrent un mélange d’ambiant et de hardcore détonant qui trouve sa résonance dans cette seconde décennie du 21ème siècle.

Après un premier EP éponyme en 2008, un premier album Beyond The Legend en 2009, et un second EP Maze en 2011, Memories of a Dead Man ressort ses formules à base de riffs groovy et des titres très mélodiques pour composer son Vitriol. Avec un nom pareil, il est presque évident de s’attendre à un disque acerbe, à ses titres acérés et à des paroles aiguisées, en gros à un disque écrit à la sueur du front, plein de rancœur et de violence. Aucune raison d’être déçu dans cette impression puisque le groupe de Paris s’emploie sans relâche à déverser son fiel tout au long des 11 morceaux de l’album.

Vitriol est acide juste comme il faut. Memories of a Dead Man slalome entre des mélodies lourdes, des riffs modernes, et des instants plus posés. Le rendu est plutôt agréable à l’oreille. Certains morceaux sont particulièrement réussis ; dans ces moments-là l’alternance des effets met en lumière la rage contenue, maîtrisée, des compositions. « Good Mourning Child » s’illustre ainsi comme une pièce maitresse de Vitriol, au même titre que « Tonorrow At Dawn... » qui parvient à pénétrer les carapaces les plus réfractaires au genre par des lignes musicales intelligentes. « An Ode to Myself », avec son côté délicieusement misanthrope qui se ressent dans la musique, apporte une autre pierre rageuse à l’édifice Memorien.

Comme pour ne pas faire mentir la Klonosphere, Vitriol regorge de mélodies plutôt originales, quelques fois décousues  comme sur « On the Heights of Despair » mais pas déplaisantes pour autant. Memories of a Dead Man a su produire un album mélangeant les influences et les rythmes sans proposer quelque chose d’incohérent. Ainsi, « Leave Scars », qui oscille entre le nerveux et le plus calme, zigzague pour trouver sa propre identité. Le titre surprend avec son côté Muse qui débarque sans prévenir. On aurait pu trouver ça incongru si on n’avait pas été dans un album comme Vitriol. Ici, cet écart fait simplement office d’une nouvelle figure de style.

Au rayon des petits défauts, on peut remarquer le chant quelques fois un peu irritant même si globalement il faut avouer qu’il convient bien au ton de l’album.  On aurait aimé « Inri » sans rien par-dessus les instruments par exemple. Il subsiste toujours une petite résistance au chant de type hardcore mais Vitriol s’en sort étonnamment bien de ce côté-là. Même les allergiques ont une chance d’aimer. De plus, le chant féminin donne un coup de pouce aux chansons et les rend plus poétiques. Ce qui ne gâche rien.

Au milieu des (très) bons morceaux se cachent des titres plus anecdotiques. Si « Insomniac Animal” parvient à tirer son épingle du jeu, notamment grâce à son refrain lubrique et rentre-dedans, « Trismegistus King » ou « Under the Cross » sont,  à mon avis, plus accessoires. Sans gâter l’écoute, ils se fondent simplement dans la masse musicale si bien qu’on pourrait passer à côté.

Finalement, au delà de petites chipoeteries inévitables (ou presque), Memories of a Dead Man a su composer un album hybride, ou plutôt protéiforme, qui s’appuie sur une base musicale solide et fraîche. Extrêmement cohérent tout en jouant avec un côté chaotique certain, Vitriol sait brouiller les mélodies tout en restant agressif pour les besoins de la cause. Gentiment corrosif, ce second album des parisiens est tout à fait recommandable pour qui veut découvrir de l’ambiant qui ne s’assume pas. Un dernier petit conseil cependant, montez le son ! Vitriol s’écoute à plein volume. N’ayez pas peur de vous brûler les oreilles !

Nola

0 Comments 25 avril 2012
Whysy

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