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Quelques siècles en arrière…. Une vallée sort à peine de la brume du matin que déjà une brise la traverse…. Au creux de cette vallée, une forêt encore endormie est emplie de chant… Des chants de druides, marchant lentement sur un chemin de terre… Ils invoquent du fond de la terre, leurs dieux…Serait-ce Epona, Taranis, ou Lug ? Nul ne le sait, mais on ne peut que rester silencieux devant cet instant mystique, magique… et oublié. C’est dans cette atmosphère que débute Vên (qui signifie « joie »), le premier EP d’Eluveitie, sorti deux ans avant Spirit sous Fear Dark Records après une première édition auto-produite. Ecoutons les premiers travaux du groupe, dont la réputation n’est plus à faire dans le monde du Folk metal aujourd’hui.  Le groupe a déjà pris l’habitude de nous offrir une intro magique, qui nous plonge directement dans le monde celtique des siècles passés. Une ambiance de procession précède une mélodie folk entraînante avec flûte et vielle, accompagnées de guitares lourdes. Cette intro est moins bien réussie que celle qui figurera dans leur album Spirit, mais on retrouve les mêmes idées de dépeindre dès l’intro leur style. Le premier morceau n’est autre que la première version de Uis Elveti, où peu de changements sont à signaler dans l’ensemble. Les mêmes riffs, les mêmes instruments folk à la nuance près, seules les guitares très « black underground », les chœurs et le chant marquent la différence, car mal ou sous mixés. C’est donc ces facteurs qui empêchent à cette première version d’exprimer la puissance et l’efficacité que l’on aura sur la version de Spirit, pour notre plus grand plaisir ! Passons ensuite à Orô, une interlude très posée, voire sombre, avec pour seul instrument de la cornemuse, sûrement pour faire écho à la chanson suivante nommée Lament. Cette ambiance où seul cet instrument magique retentit est clairement empruntée aux airs traditionnels irlandais, souvent pour accompagner des thèmes sombres qui invitent au recueillement. Mais cette atmosphère fait place à une guimbarde et une flûte qui redonnent le rythme et préfigurent la piste suivante. Lament est sûrement l’un des meilleurs morceaux de cet EP. Reprenant la mélodie de l’interlude avec un accompagnement guitare/batterie bien rapide, cette chanson doit son énergie à la mélodie au violon et flûte que l’on retrouve tout le long du morceau, inspirée des « reels » (type de mélodie irlandaise) d’Irlande. Ce morceau est également le plus black, avec du blast et un chant crié tout le long, en opposition aux autres morceaux où certains chœurs étaient présents. Druid continue dans la même lignée que Lament avec un côté plus festif mais toujours aussi black, avec quelques touches heavy. C’est sans surprise que l’on retrouve des chœurs d’hommes qui laissent imaginer un rassemblement de druides pour une fête religieuse, vénérant les êtres de la terre. Cet EP se termine avec Jêzaïg, une instrumentale mi-tempo dont l’énergie vient de son air folk entêtant et de ses guitares bien lourdes. On notera l’impro de flûte au milieu du morceau pas tout à fait maîtrisée, mais c’est peut-être là son charme !  Pour conclure, Eluveitie nous dévoile avec Vên les idées qui donneront plus tard Spirit, et le succès que l’on connaît. Il est dommage que le mixage soit à désirer, et ce sont les guitares et la batterie qui en pâtissent le plus. Le chant black est encore assez maladroit et parfois hésitant, les airs folks sont déjà bien maîtrisés et bien présents, malgré quelques défauts sur Jêzaïg, ou Uis Elveti. En somme, cet EP peut intéresser les fans du groupe ainsi que les amateurs de folk black metal qui ne sont pas rebutés par les défauts de mixage d’un groupe encore amateur à l’époque.

0 Comments 21 septembre 2007
Whysy

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