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"Venturia", jeune espoir de la scène française se livre au jeu des questions/réponses à l'occasion de la sortie de son nouvel album, "Hybrid". Entretien avec Charly, fondateur du groupe, prolixe, sincère et très professionnel !





Bonjour ! Pour commencer, comment ça va ?

Bonjour Sarah,
Tout va très bien, je te remercie. Très heureux qu’Hybrid voit enfin le jour et de pouvoir en parler.


Question de rigueur, peux-tu s’il te plaît te présenter toi et ton groupe, Venturia ?

Je suis Charly Sahona, guitariste, claviériste et membre fondateur de Venturia.
Je suis merveilleusement entouré de musiciens et de personnes extraordinaires.
Le groupe est également composé de Diego Rapacchietti à la batterie, cela fait déjà plus de 10 ans  que nous nous connaissons et que nous faisons de la musique ensemble et que nous développons Venturia.
En 2000,  Thomas James Potrel est venu nous rejoindre à la basse .
Ce fut au tour de Lydie d’intégrer le groupe en 2004 au moment où nous avons pensé à la formule de 2 chanteurs ; je travaillais déjà avec elle depuis quelques années.
Marc Ferreira est un chanteur New-Yorkais d’origine brésilienne , il a rejoint le groupe au moment de l’enregistrement du 1er album « The new kingdom » en 2005.


Qu’est-ce que tu dirais aux personnes qui ne connaissent pas ton groupe pour leur décrire ta musique et leur donner envie de l’écouter ?

Venturia est une belle concrétisation musicale où se mêlent nos passions, l’énergie, l’amour, et tout ce qui forme l’être humain en fait.
Plus concrètement, la musique de Venturia est un mélange de heavy metal, de pop, de prog, de musique électronique, et de classique . Que les personnes qui ne nous connaissent pas encore se rassurent : nous faisons cette recette de façon très cohérente, un peu comme dans un film. Un film d’action n’est jamais uniquement basé sur l’action, il y a les protagonistes que l’on découvre, comment ils interagissent, les histoires d’amour…
Je pense que la musique de Venturia peut aussi bien plaire aux amateurs de riffs et de heavy, aux fans de belles mélodies, aux mordus de virtuosité qu’ aux curieux qui cherchent de la nouveauté dans ce style.





En quoi réside la personnalité de ton groupe, selon toi ?

Chaque membre du groupe a une identité musicale très forte avec une culture qui lui est propre et nous nous  rejoignons pour faire la même musique. Nous sommes tous très investis dans Venturia et nous sommes tous fans les uns des autres. Cela contribue au fait que Venturia a une personnalité évidente. Le fait que nous incluons divers styles parfois improbables dans cette musique renforce notre caractère j’imagine.


Même si vous vous efforcez d’avoir votre propre style, je suppose que vous avez tout de même des influences, des sources d’inspirations au niveau musical. Quelles sont-elles ?

On ne s’efforce pas d’avoir notre style, on fait les choses comme on le sent.
Oui, bien sûr, même si on ne ressemble pas trait pour trait à un groupe en particulier, je peux te citer d’où vient l’influence de tel ou tel passage.
Personnellement, j’apprécie tout ce qui est fait avec talent et je n’écoute que des albums très récents, même si j’ai toujours le même respect pour ce qui m’a bercé dans mon enfance ou mon adolescence, j’aime la nouveauté en fait.
Pour répondre plus précisément, j’aime les groupes de metal comme Dream theater, In Flames, Slipknot, Meshuggah, Lacuna coil, Strapping young lad. J’adore la pop anglaise, Muse (mes préférés), Keane et Coldplay. Et bien sûr en musique classique, j’ai la plus grande admiration pour les compositeurs tels que Rachmaninov , Debussy, Bartok ou Ravel.


Votre second album, « Hybrid », va voir le jour le 12 septembre prochain. Comment vous sentez-vous par rapport à ça ? Anxieux ? Soulagés ? Impatients ? Autres ? (rires)

Tout ça en même temps (rires). Anxieux, car on se demande toujours quelle va être l’opinion des gens et surtout de ceux qui ont aimé le 1er album. Soulagés, car l’album est prêt depuis plusieurs mois et il ne sort que maintenant. Impatients, certes pour les raisons évoquées auparavant et parce qu’il nous tarde de nous produire en live et de penser au prochain album.





J’ai lu dans votre biographie que cet album aborde des sujets relativement profonds, parfois même forts. Pourquoi ce choix ?

Je sais bien que les paroles en musique ne sont pas le plus important, il faut que les mots puissent sonner pour que la mélodie n’en soit que plus efficace, et ça, on fait en sorte de s’y tenir.
Cependant, je n’ai pas envie de coller des mots juste parce qu’il faut trouver quelque chose à chanter. J’ai besoin qu’il y ait du sens dans ce que nous chantons.
Pour ma part, car Lydie, Marc et une amie à nous ont aussi écrit, j’aime traiter de sujets plutôt orientés vers la psychologie. Puis j’aime aller plus au fond des choses et faire une certaine introspection, c’est ma psychanalyse en fait ( rires). J’aime écrire de façon assez  abstraite pour ne pas être trop explicite car on s’appuie très souvent sur la vie personnelle.
Mais le sujet fort de cet album concerne le titre « Why ? This women’s life » qui traite de la pratique barbare de l’excision des petites filles africaines.
C’est un sujet qui touche énormément Lydie.
J’ai écrit la musique de ce titre sans avoir aucune idée des paroles, j’avais fait en sorte que Lydie y explore toutes ses qualités de chanteuse et donne tout de son émotivité. Je lui ai proposé de participer à l’écriture des paroles.
Parmi les sujets traités, il y avait celui-ci dont nous avions déjà parlé auparavant. Dans son texte d’origine, elle y dénonçait l’injustice et l’horreur de la barbarie envers les enfants.
La chanson est constituée de deux parties : la première évoluant dans un climat doux et  sensuel dans le style trip-hop, la seconde quant à elle, est emportée, révolté, tragique.
Nous avons donc décrit dans la 1ère partie la vie d’une petite fille qui grandit de façon douce et harmonieuse jusqu’au jour où elle a l’intuition angoissante que sa vie ne sera plus jamais la même. Dans la seconde partie, Lydie y pousse un cri du cœur et dénonce ce crime.


Musicalement, vous officiez dans un metal progressif assez riche et résolument moderne, mené de plein front par deux chanteurs, dont Lydie, la chanteuse à la voix claire. Vous faites d’une pierre deux coups ! Le chant féminin et le duo homme/femme, c’est assez rare pour ce style ! D’où vous est venue l’idée de cet assemblage ?

Au moment de l’enregistrement du 1er album fin 2004, notre 1er chanteur a décidé d’arrêter l’aventure, personne ne s’y attendait, donc ce fut la panique. J’avais déjà demandé à Lydie d’enregistrer des chœurs. Et  plus je jouais sur scène en sa compagnie plus je voyais l’évidence sous mes yeux. Je lui ai donc demandé si elle serait d’accord pour également chanter des parties en lead.
Son accord et son enthousiasme nous ont emportés dans un nouvel élan créatif.
Nous avons donc dû tout réarranger pour 2 chanteurs car à la base tout avait été écrit pour un seul.
Cet assemblage est devenu une évidence : c’est  désormais la marque de fabrique du groupe.


Selon toi, quels sont les points forts d’« Hybrid » ? Ses points faibles ?

A ce jour, je ne lui vois pas de points faibles (rires). Il faut dire que l’on s’est donné les moyens pour prendre le temps de ne rien laisser passer. On a mis plus d’un an d’écriture et d’arrangements, et 4 mois d’enregistrement et de mix. Rien n’est resté imparfait. Cependant il était primordial de préserver le côté émotionnel et la fraicheur des premières prises.
Ses points forts : Je trouve l’écriture des titres bien meilleure, tout comme les arrangements. La performance de chacun aussi est au dessus de celle du 1er album. La production est très réussie et puis, on a eu l’opportunité de réaliser un cd bonus pour ce premier tirage, il contient 4 titres live, un making-of, un titre inédit et une galerie photo.


Par rapport à votre premier opus, « The New Kingdom », comment considères-tu « Hybrid » ? Est-ce le digne héritier de son prédécesseur ? Marque-t-il plutôt une évolution musicale de la part du groupe ?

Incontestablement, oui. Certains titres de « The new kingdom » dataient déjà au moment de l’enregistrement. Pour « Hybrid », tout fut écrit et réalisé entre fin 2006 et 2007. On a eu l’occasion d’expérimenter avec plein de nouveaux logiciels alors que nous n’avions strictement rien pour « The new kingdom ». De plus, tout fut pensé pour les voix de Lydie et Marc alors  que pour l’album précédent, il fallait réadapter.
Oui, je pense que cet album est le digne héritier de son prédécesseur,  nous n’avons pas pris un virage à 180 degrés. L’approche musicale du groupe est la même, tout y est meilleur, même si nous sommes tout de même très très fiers du 1er opus…





Vous êtes en partenariat avec Lion Music depuis votre premier album. On connaît pourtant la difficulté que rencontre un groupe français pour se trouver un label. Comment en êtes-vous arrivés à signer chez eux ?

L’industrie du disque a pris une telle claque avec le téléchargement sur internet que les labels sont très frileux pour les nouvelles signatures. Nous sommes donc tout de même satisfaits d’avoir un label qui croit en nous.
J’ai été en contact avec Lion music au moment de la réalisation de leur album hommage au guitariste Shawn Lane. Un ami à moi avait eu écho de ce projet et avait tout de suite pensé à moi pour faire une reprise de celui qui fut mon maître à penser. J’ai donc envoyé des extraits mp3 de mes démos instrumentales et je fus retenu parmi les prétendants.
Lasse (le boss du label)   a souhaité me rencontrer alors qu’il venait en France pour le Midem de Cannes. Nous avons fait connaissance, je lui ai bien sûr parlé de Venturia et lui ai laissé une démo de 3 titres. Quelques jours après, il m’a fait savoir que notre démo lui avait beaucoup plu et qu’il serait éventuellement d’accord pour nous signer une fois un 1er album réalisé.
Ce fut le début des choses sérieuses pour le groupe après plusieurs années de labeur.


Bon maintenant que l’album est sorti, quels sont vos projets ? Une tournée est-elle prévue ?

Pour commencer, nous allons faire une 1ère date le 21 novembre au Nouveau Casino de Paris avec le groupe « Lacrimas profundere ». Il nous tarde de nous produire en live et de partager ce moment avec le public. La tournée se fera en 2009.


Avez-vous d’autres projets en parallèle (autres groupes, collaborations, clips… etc.) ?

Venturia ne nous permet pas de vivre à ce jour, il nous faut donc subvenir à nos besoins et nous collaborons pour divers artistes ou autres projets musicaux car nous sommes tous professionnels dans le milieu. Concernant le clip, ça devait se faire, mais ce sont les crédits qui n’ont pas suivi. Cependant, je reste optimiste et pense pouvoir le réaliser bientôt.
On va faire en sorte de pouvoir concrétiser la tournée, puis enregistrer et filmer un live, et enfin se focaliser sur le nouvel album.
J’ai également écrit pour réaliser un album solo que j’espère pouvoir enregistrer début d’année prochaine.


La fin de l’interview approche, c’est donc l’heure de ma question favorite ! Si tout était possible, je dis bien tout, avec qui rêveriez-vous de partir en tournée ? De collaborer ?

Personnellement,  je pense que jouer avec Dream theater serait une superbe opportunité pour Venturia. Sinon, pour le fun : participer à un projet avec Joey , le batteur de Slipknot , Jordan Rudess au clavier, Christina Aguilera au chant et Victor Wooten à la basse me plairait énormément.


Je te laisse le mot de la fin !

Merci à toi Sarah pour tes questions et aux lecteurs de s’être intéressés à cette interview et au groupe. Au plaisir de se croiser en tournée .


Merci de ton attention et du temps que tu m’as accordé ! Bonne continuation pour la suite !


~ La Dame à la Licorne ~

http://www.myspace.com/venturiamusic

http://www.venturiaofficial.com/

0 Comments 12 septembre 2008
Whysy

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