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Loits. Voilà un drôle de phénomène qui suscite les interrogations depuis de nombreuses années. Originaire d’Estonie, c’est en 1996 que le groupe voit le jour. Il aura fallu attendre trois années avant de voir les choses sérieuses arriver avec les premiers enregistrements studios. Nos cinq bonshommes sont très fiers de leur pays et se forgent très vite une identité propre. En effet, le groupe adopte une image militarisée avec uniformes de la seconde guerre mondiale, paroles vantant les mérites de leur mère patrie, la fierté de leur terre natale : autant de sujets portant à controverse. Le groupe ne tarda pas à inquiéter l’auditoire métal qui ne vit en Loits qu’un groupe de black métal national socialiste à l’idéologie détestable et xénophobe. Or c’est loin d’être le cas car depuis les débuts de l’affaire, Loits combat cette image qui pèse sur lui et se défend contre toute ces attaques. Ils sont même allés jusqu'à dévoiler lors d’un communiqué de presse la vraie raison de leur image, le vrai sens de leurs paroles afin qu’aucun amalgame ne soit possible. Ne mettant pas la parole de nos fiers estoniens en doute, c’est avec zèle que je m’occupe de cette promo, très satisfaisante par ailleurs. De toute manière c’est la musique qui importe, et d’autant plus si elle est bonne !

L’album dont je vais parler aujourd’hui est sorti il y a 2 ans, et pourtant je viens à peine de recevoir le disque promo. Je pense que l’on peut sincèrement féliciter la poste baltique, ainsi que l’excellent travail de promotion du label Ledo Takas. Trêve de plaisanterie et passons aux choses sérieuses. « Vere Kutse Kohustab » (en anglais : Obliged By The Call Of Blood) symbolise la seconde offrande du groupe, un groupe qui se doit de confirmer la bonne impression laissée par son premier album « Ei Kahetse Midagi ».

Au fil des années, Loits a perfectionné sa musique pour au final aboutir à un style personnel qui sonne comme le mariage entre le rock’n’roll et le black métal. Je conçois qu’il vous soit difficile d’imaginer ce qu’un tel mélange puisse donner.
A vrai dire, le groupe est parvenu à une synthèse réussie entre les riffs énergiques et mélodiques du hard rock et les saturations caractéristiques et puissantes du black métal. Nous obtenons des mélodies composées de riffs simples et entraînants  possédant tous un arrière goût sombre et maléfique. Des mélodies comme « Eesti Auks » restent très ouvertes et même les réfractaires au métal extrême devraient apprécier de tels accords. Toutes ces mélodies possèdent d’ailleurs un fort côté guerrier inhérent au style, sans jamais tomber dans le cliché ou dans le malsain. A aucun instant la musique du groupe ne se montre violente ou agressive. Même la rythmique se veut simple, tout aussi simple que les riffs ou les structures. Tout ici est fait pour ne pas perdre l’auditeur et lui compter les malheurs de l’Estonie de la seconde guerre mondiale sans jugement.

Les chansons sont courtes et ne possèdent que peu de variations. Le jeu de batterie se veut calme, n’utilisant que rarement les éléments extrêmes tels blast beats, double pédale… ici le mid tempo est roi. Cependant la composition s’octroie quelques folies. On remarque ainsi une forte présence acoustique sur « Soomepoiss » ou « Voitluslipp » et des apports folkloriques discrets sur « Eesti Auks » ou « Furor Aesticus ». La dernière chanson « Raiugem Ruunideks » possède un final à l’accordéon au coin du feu en guise de piste cachée, c’est très drôle. Les paroles sont en estonien et deux voix se partagent inégalement les textes. Comme tout groupe de métal extrême, nous avons majoritairement une voix black au timbre râpeux mais non violent, elle-même souvent accompagnée d’une voix claire, fragile apportant un contraste efficace.

Nous avons là un album marginal et original qui même s’il est loin d’être parfait, possède de nombreux atouts, il ne manque plus qu’à les développer. On aimerait alors des chansons moins linéaires et plus fouillées et des refrains qui puissent accrocher l’oreille. « Vere Kutse Kohustab » est un disque qui tire malheureusement un peu de longueur, et bien que les premières pistes fourmillent de bonnes idées, on ne peut s’empêcher de bailler aux corneilles en fin d’album.

…TeRyX…

0 Comments 27 mai 2006
Whysy

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