Il y a une quinzaine d’années, la Finlande était l’un des pays phares en matière de Power. Dorénavant, peu de groupes venus du grand nord brandissent l’étendard… et ce n’est pas ce « Verge » qui va redresser la barre, du moins pas dans le style évoqué ! Stoppons tout de suite les jeux de mots salaces ! Verge en en anglais veut simplement dire « tendre vers » !

Cardiant, c’est une histoire un peu compliquée, un premier album officiellement sorti uniquement au Japon. Un deuxième disque autoproduit et passé complètement inaperçu (Je l’avoue, je n’ai pour ainsi dire pas écouté une note de cette rondelle)… Et voici donc le troisième album du combo, signé chez Inverse Records ! Entre temps, le groupe a tenté sans succès l’Eurovision et composé le thème d’une équipe locale de Hockey sur glace !

Que retenir de ce troisième album de Cardiant ? Les premières écoutes sont assez déconcertantes, l’album se scindant vraiment en deux parties. Les premières pistes demandent à être apprivoisées, on navigue très souvent dans un esprit Hard FM, des mélodies pop, et une ambiance mielleuse qui n’est pas sans rappeler le dernier Sonata Arctica «Stones Grow Her Name ». L’intégration de Outi Jokinen au chant (backing et lead sur plusieurs pistes) renforce cette impression, et le titre « Heaven’s Calling » en est illustration parfaite. Les mélodies sont assez poignantes et frôlent le mélancolique. « Ever Since » même s’il peut paraître convenu dans son contenu fait mouche avec les lignes de piano (omniprésent sur ce disque) et les duos de chant masculin/féminin, ainsi qu’un break bien pensé et un final joyeux contrastant avec l’aspect sombre développé tout au long du morceau… Assurément le temps fort du disque !

Cette facette, même si elle est à mille lieues du très bon « Midday Moon » en terme stylistique, a le mérite de soulever l’intérêt et il serait intéressant de voir ce que cela donne sur un album entièrement pensé comme les 5 premières pistes… Car oui, Verge est un album et non pas un E.P, et bizarrement, alors que les 5 premiers titres donnent une bonne impression, et ne peuvent laisser insensible l’auditeur avide de mélodies touchantes, les 5 suivants sont d’une platitude consternante. Le groupe récite les gammes du Power, les morceaux s’enchaînent, ressemblant à une parodie de basse qualité des groupes légendaires de l’époque… « Beat Of Heart » ne sert absolument à rien, aussitôt écouté, aussitôt oublié ! La suite n’est qu’une accumulation de clichés. Seul « Stranger In Me » réveille un peu l’auditeur avec ce refrain efficace jouant à nouveau sur l’association vocale masculine et féminine ! Ne nous leurrons pas, ce n’était qu’un sursaut pour repartir vers des contrées balisées. Inutile d’évoquer le titre de clôture, « While The Ice Is Cold », par peur d’être grossier ! Le titre vous aura mis sur la voie, c’est une Power ballade, inutile et ennuyeuse !

Au moment de faire le bilan, il m’est difficile de porter un jugement tant cet album est bâtard, grandiose avec quelques une des mélodies les plus poignantes que j’ai pu entendre récemment, puis si convenu par la suite… A mon sens, l’esprit révélé au début du disque doit être poussé à son paroxysme, en insistant sur ce qui fonctionne le mieux :

- L’association vocale entre Erik Karhatsu et Outi Jokinen, un duo incroyablement complémentaire qui vient gommer les imperfections de monsieur.
- L’utilisation du piano (oui un piano et pas des samples…) avec un bon mix final qui lui fait la part belle! Quasiment chaque titre possède une ligne directrice au piano très attrayante !

Enfin bref, « Verge » à des hauts et des bas… et bon ou mauvais, les fans réclamaient un nouvel album de Cardiant, avec « Verge », ils se turent…