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Aube d’affrontement dans la vallée…Les cohortes, silencieuses, se tiennent, masquées par la brume. Mais voilà que la marche vers le combat commence… Bravement, les soldats dominent leurs peurs, murmurent silencieusement une prière aux dieux anciens qu’ils s’en vont fièrement défendre, pour la dernière fois peut-être…C’est toute l’intensité du fracas des armes qui nous est retranscrite ici. Angoisses, rages, fureur, haine, douleur, jusqu’à la mélancolie de l’achèvement du supplice et des derniers instants sur terre…


Avec « Kivenkantaja », mes vikings finlandais préférés avaient vraiment réalisé une pièce maîtresse, que j’ai très longtemps jugée indétrônable. Tout y était équilibré, et au bout de seulement trois albums, le groupe semblait avoir atteint une maturité parfaite. Seulement, une évolution était souhaitable, afin de ne pas devenir redondant et prendre le risque de décevoir… Vous en rêviez ? Moonsorrow l’a fait.

Cet album est d’une puissance, d’une intensité phénoménale. La charge qui arrive sur vous au grand galop vous étreint, vous transperce et ne vous relâche qu’après une heure inoubliable… Car si Moonsorrow s’est engouffré dans la brèche d’un metal plus extrême, plus black, plus froid, plus violent, il n’a rien perdu des qualités enchanteresses qui nous avaient si bien convaincus autrefois. Depuis les pures embardées black de la 10ème minute de « Karhunkynsi », jusqu’aux hurlements déchirés qui filent le frisson de « Pimea »… On alterne sans cesse entre ces évocations violentes, et ce délicat charme champêtre, aux saveurs et couleurs différentes des albums précédents. Un morceau comme « Kaiku », entièrement folklorique et laissant la part belle aux apaisants bruitages et aux mélodies traditionnelles, s’avère bien représentatif de ce charme forestier, présent dans tout l’album.

Si « Kivenkantaja » était l’album de la confirmation, « Verisäkeet » prend un peu les auditeurs à contre pied. Au lieu de s’adoucir et de ralentir le rythme, Moonsorrow propose un soubresaut de violence salvatrice, toujours mélancolique, mais surtout plus poignant que jamais. C’est une merveilleuse surprise, et chaque titre contient son lot d’excellents moments. Les transitions entre les morceaux sont subtiles et délicates, et certaines mélodies sont assurément parmi les plus belles écrites par le groupe (la sublime « Jotunheim », et ses délicats passages acoustiques).

Avec « Verisakeet », Moonsorrow, qui n’a jamais sonné aussi violent et aussi pur à la fois, passe un cap, franchit une étape. Bien sûr, on retrouve toujours ces riffs puissants et accrocheurs, ces intermèdes folk, ainsi que ces majestueux chœurs graves qui nous avaient tant séduits sur les opus précédents, mais les guerriers finlandais vont plus loin, rendent leur musique moins accessible qu’auparavant. Même si le résultat est grandiose, on pourra regretter l’absence d’hymnes comme l’étaient « Kylan päässä » ou encore « Jumalten kaupunki ». Le format des morceaux est assez rebutant… Et ce n’est rien encore par rapport à l’album suivant, qui verra Moonsorrow s’éloigner encore davantage de la facilité…


Quoiqu’il en soit, «Verisakeet » s’avère bel et bien un album incontournable, moins accessible que les précédents, jamais évident, mais d’une intensité peu commune, et d’une force et qualité intrinsèque rares. Un indispensable aux amateurs de viking/pagan Metal, et un nouvel album « coup de cœur » en ce qui me concerne, à ranger auprès de « Kivenkantaja » dans un écrin d’excellence.


Gounouman

0 Comments 11 septembre 2007
Whysy

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