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Jamais le doom ne me touche autant que lorsqu’il revêt ses formes les plus douces, où, sans transiger sur la lourdeur des guitares et la lenteur des tempos caractéristiques du genre, il s’affiche dans des apparats mélodiques qui rendent la mélancolie plus prenante encore, et la musique tellement bouleversante…


Le groupe danois Saturnus est de ceux-là, de ceux qui savent atteindre l’alchimie parfaite entre rythmiques plombées et mélodies aériennes, capable de plonger l’auditeur dans un état second, de rêverie…

« Veronika decides to die » succède au déjà très bon « Martyre », paru en 2000, soit il y a 6 ans. Si certains ont pu oublier le groupe, qui n’est connu que des purs amateurs du genre, ce très bel album devrait permettre à beaucoup de les découvrir. Car ce troisième opus, basé sur le roman du même nom (écrit par Paulo Coehlo), est vraiment la bonne surprise doom/death atmosphérique de la fin d’année 2006.

La formule utilisée ici est cependant des plus simples : des guitares typiquement doom, avec des rythmiques s’étirant inlassablement, des solos aux mélodies évidentes mais pourtant magnifiques (la magistrale ouverture que constitue « I long» me semble le meilleur exemple), un peu d’acoustique (superbe conclusion de « To the dreams ») et pas mal de piano pour aérer et diversifier l’ensemble, une basse bien audible, une batterie jouant beaucoup sur la résonance des cymbales… Et un chant alternant entre tendres et tristes narrations (la superbe ballade « All alone », accessible à tout amateur de musique au sens large, et pilier central de l’album), et death… assez particulier, mais dépourvu d’agressivité.

Il arrive que le groupe s’avère moins convaincant sur certains passages (les premières minutes de « Pretend » et de « To the dreams » s’avèrent lassantes, malgré une accélération bienvenue du tempo, car le chant n’y est pas très agréable et les mélodies moins efficaces), mais l’ambiance de l’album est vraiment d’une mélancolie des plus douces, des plus tranquilles. « Veronika decides to die » porte bien son nom. Peut-être le personnage dont il est question a-t-il décidé de cesser de lutter contre la mort, mais son dernier regard sur l’existence est d’une rare beauté, chargé de tristesse, mais pas sombre ou dépressif pour autant.


Ainsi, tous ceux qui n’ont pas peur d’un peu de chant death, et d’un album au rythme perpétuellement calme et lent peuvent se retrouver dans cet album, qui j’en suis sûr, pourra aussi bien convaincre des non-métalleux ayant soif d’évasion ou désirant se laisser aller à la nostalgie. Malgré ses quelques longueurs (« Embraced by darkness » n’est pas mauvaise, mais n’apporte pas grand-chose), l’album constitue une excellente ambiance sonore, capable d’inspirer pléthore de sincères émotions, d’authentiques sentiments. Pour les plus sceptiques, il suffit d’écouter « I long », « All alone », ou même « Murky waters », petites perles scintillantes, pour vous en convaincre. Vraiment, voici une très belle œuvre, à découvrir…  


Gounouman

0 Comments 14 février 2007
Whysy

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