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Vous voulez une découverte made in Ouest de la France ? Quelque chose pour vous combler alors que le soleil est de plomb (quoi qu'actuellement il pleut ici) ? Alors voilà du The Veil, groupe en provenance de Nantes, qui, en 2008, s'est lancé avec «Vestige», un premier EP. Voyons tout cela ensemble.

Musicalement parlant, The Veil se situe dans un courant à rapprocher de Samael, par la lourdeur des guitares, les ambiances sombres («Voodoom» ne ment pas), et, surtout, par ce côté electro et industriel omniprésent. Est-ce un mal ? Certainement pas, car la musique des français regorge de surprises et de petites touches qui rendent l'ensemble très prenant, des qualités misent en avant. Cet EP est diversifié, accrocheur, les refrains font succomber au charme de la musique délivrée et ne subissent en aucun cas les effets de la platitude parfois présente dans les groupes officiant dans un style similaire. Là, le rendu est travaillé, taillé tel un diamant, précis, concis et soigné, le tout pour un résultat qui reste tout à fait sobre. Les introductions des titres révèlent en grande partie cette touche de mystère dans laquelle le combo veut nous amener, littéralement nous plonger, surtout l'intrigante «Voodoom», faisant planer le voile du doute dès son amorce. D'ailleurs, The Veil possède une réelle identité, avec ces pièces fouillées et richement garnies qui ne manquent pas de piquant, mélangeant les styles, un peu de dark electro dans les références des compositeurs semblerait-il. En plus, ajoutez-y une production de grande qualité.

Mené par une vocaliste, les nantais se démarquent légèrement, cette veine industrielle n'ayant pas encore complètement et grandement touché le milieu dit «female-fronted metal», et outre un physique avantageux, la jolie Jensara Swann possède de quoi séduire avec ses cordes vocales, gracieuse comme un cygne, s'amusant à jouer de l'expérimentation, à varier son registre d'incursions convaincantes vers des notes très graves, jusqu'à des aigus de toute beauté, avec un côté théâtral, presque une actrice enfilant un masque à chaque morceau, tels des actes dans une grande pièce, en somme. Et au contraire de certaines, lorsqu'elle veut utiliser quelque chose de plus émotionnel, elle évite le mielleux, tout comme pour convaincre elle n'est pas obligée d'en faire des caisses, restant toujours plutôt naturel, avec un timbre et un grain de voix de toute beauté.

Il est l'heure du revers de la médaille, allons-y. Et cette section restera presque vide (oui, presque, quand même il ne faut pas exagérer). La basse n'est pas toujours très audible et cette absence est à combler. Les éléments electro peuvent aussi presque le pas sur le reste, parfois en faisant perdre de l'intérêt, comme sur «The End», morceau agréable mais où les effets indus peut parfois se faire trop envahissants, somme toute quelque chose de mineur, heureusement. Et puis, il subsiste ce titre qui laisse perplexe, «Still Waters», sans véritable intérêt par rapport aux autres, un peu le «il nous faut 5 morceaux donc remplissons», qui aurait pu faire «face-b», trainant la patte, ayant de la peine à suivre le mouvement, ne parvenant nullement à séduire, à plaire, hélas, surtout que les effets sur la voix de la chanteuse sont, ce coup-ci, un peu «too much».

Il reste donc le reste, avec une originalité certaine, une petite pointe de suspense et des surprises qui nous attendent, surtout chez «Voodoom», sombre et inquiétante, la meilleure, très nettement, aux ambiances variées, au rythme tout sauf linéaire, tout comme «The End», la conclusion plus longue mais agréable. Les hostilités sont elles ouvertes par «Labyrinth», où la frontwoman porte deux rôles, alternant entre un superbe chant grave et un superbe chant aigu, superbe comme le titre, qui entraine dans ce labyrinthe que l'on imagine sans peine, où l'on se perd, mais se perd de plaisir, car une fois qu'elle est terminée, on veut la réécouter, mais surtout pas jusqu'à l'usure, juste de manière mesurée, pour pouvoir continuer à toujours l'écouter en se faisant plaisir, le gâchis n'est pas de mise dans ces contrées, The Veil vaut le détour dans la saveur, et «The Undortow» en fait de même, dynamique, avec un côté glacial, oppressant, mais attachant, on se tait et on se délecte.

Trop court, ce «Vestige» l'est définitivement, et le sentiment qui revient inlassablement, c'est juste que l'on en veut plus, encore plus et toujours plus. Les français travaillent actuellement sur leur premier album, qui, espérons le, sortira sous le beau soleil de 2011, et bénéficiera de l'accueil qu'il mérite. Une bonne mise en bouche qu'est ce «pas assez long» 5 titres, que généralement on appelle EP.

0 Comments 18 juin 2011
Whysy

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