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L'autre fois un pote m'a sorti une blague : "Tu sais comment on appelle un type qui traîne avec un musicien ? Un batteur." Et je lui ai répondu : "Non Jean Aurélien, les batteurs sont des musiciens comme tout le monde, tu leur dois respect." Sur quoi mon interlocuteur vexé a tourné les talons et m'a jeté un téléphone Nokia usagé en plein visage avant d'aller commander un cornet de frites dans un fast food bien connu (quelle sottise je vous jure). Toi, jeune éphèbe, tu doutes encore de l'utilité de ces gens de l'ombre dont les bruits des futs entrent dans le fond sonore de tes oreilles sans que tu t'en rendes compte ? Tu n'as pas la moindre idée de qui est Hellhammer et tu crois que Dave Lombardo est un vendeur de jus de fruit sur la 18ème avenue à New York ? Toi non plus tu n'aimes pas Jean Aurélien comme prénom ? Il est encore temps de nous rattraper, et pour ça le troisième volume de Drum Nation est sorti rien que pour toi.

Ce condensé de batteurs en tout genre est né de l'initiative de Peter Morticelli (fondateur de Magna Carta Records) afin de remettre en place les gens qui semblent trop souvent oublier que le batteur est à l'origine de la rythmique des morceaux et ce dans 95% des groupes. On a donc affaire ici à une galette de 12 titres démonstratifs qui nous font vibrer au son des charleston, caisse claire, double pédale et tout ce qui est imaginable niveau matériel batterie. Un condensé de morceaux instrumentaux qui mettent en valeur douze batteurs de talent. Attention il ne s'agit pas de plus d'une heure de solos de batterie mais bel et bien de morceaux musicaux. Parmi les batteurs présents on peut noter Jordan Mancino (As I Lay Dying), Jeremy Colson (Steve Vai) ou encore Michael Justice (Unearth). Qu'est-ce que ça donne au final ? Un album très hétérogène mais surtout très metal, on passe d'un morceau gros heavy metal à l'américaine à un morceau limite électronique en faisant un détour par un morceau plus calme. Roulement de toms, changements de rythmes, contre temps, tout y passe et les messieurs se lâchent à grands renforts de baguettes et de coups de pédale. Cette fois-ci l'instrument est mis au même plan que les autres. Malgré tout on reste toujours très technique, pas de rythmique facile dans cet album, les amateurs de prog seront servis. Sortez vos caissons de basse parce que Drum Nation Vol. 3 ne s'écoute pas sur une petite chaîne hi-fi ou au casque dans le metro.

Les points faibles de cette compilation ? Peut-être l'absence de chant mais les amateurs de guitar hero comme Patrick Rondat seront servis. On regrette toutefois que ce genre de compilation soit réservée à un public de connaisseurs car malgré tout pour apprécier la technique il faut en être impregné. On déconseillera donc cet album aux simples amateurs de musique en envolées lyriques. Cette galette est un vrai régal pour les batteurs voire un défi à ceux qui auraient envie de nouveaux challenges.

Après avoir écouté ce disque avec attention il est évident que l'on ne ressent pas la même chose vis à vis de cet instrument et il est dommage que l'on ne retrouve pas la même initiative pour d'autres instruments telle la basse trop souvent oubliée. Une compile très bien conçue et très bien jouée mais qui ne trouvera son public que parmi ceux réellement intéressés par la technique ou la batterie. Que Jean Aurélien reste dans son ignorance aujourd'hui de toute façon le monde ne l'a pas attendu pour avoir de bons batteurs qui ne se contentent pas de taper (à l'instar des marteaux piqueurs) mais de générer un son encore subtil et agréable à l'oreille. Chapeau bas.

0 Comments 13 novembre 2006
Whysy

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