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Pensionnaire du label Lion Music, Seventh Wonder essaie de faire peu à peu son trou dans la foisonnante scène métal progressif actuelle. Entreprise débutée en 2001 avec notamment Become sorti l’an passé, album on doit l’avouer assez moyen, handicapé par une production soporifique et un manque certain d’originalité et de mordant. La bonne volonté ne suffit plus dans un genre élitiste par nature, les standards de créativité et de production ont connu une sérieuse inflation ces dernières années. Et ça, les suédois semblent l’avoir compris.

Il suffit juste d’écouter les premières minutes de Waiting In The Wings pour s’en rendre compte. Fini la production croisée aux antidépresseurs, le son prend un sérieux coup de jeune. Beaucoup plus percutant et incisif, le son des instruments, notamment la batterie où des efforts conséquents ont été apportés, apporte quand même un confort d’écoute très appréciable, et évite d’avoir les paupières lourdes au bout de deux titres, pathologie diagnostiquée sur l’album précédent.
Et sincèrement, cette progression sensible au niveau de la production, on apprécierait de la constater également sur le fond de l’album. Après plusieurs écoutes, Waiting In The Wings s’avère être un album relativement agréable à écouter, mais qui souffre encore de défauts structurels qui brident encore les suédois. En premier lieu, le vocal de Tommy Karevik est quand même assez stéréotypé, assez linéaire sur l’ensemble de l’album, il n’arrive pas à apporter une réelle valeur ajoutée dans les chansons, et par conséquent notre attention se retrouve plus focalisée sur la partie instrumentale.

Alors c’est vrai, c’est bien foutu, ça sonne bien, les refrains sans être directs, sont plutôt intéressants et accrocheurs. Mais ça n’empêche pas de ressentir au bout d’un moment une impression de déjà vu au niveau des structures des morceaux, on a le sentiment que le groupe a du mal à construire d’autres bases musicales, reste un peu toujours sur les mêmes schémas musicaux sans arriver vraiment à en sortir. Par exemple lors des solos instrumentaux, on retrouve souvent la double caisse, le synthé et la guitare sur un rythme identique. Ce qui peut être secondaire dans d’autres styles est cependant prépondérant en métal progressif : arriver à déstructurer, à s’affranchir de ses schémas de jeu en laissant une place importante à l’improvisation et à la créativité est un impératif pour un grand groupe de prog.

Malgré une maturité plus grande, Seventh Wonder pêche encore sur cet aspect, mais montre des signes encourageants. J’en veux pour preuves les arrangements sur l’ensemble des albums, beaucoup plus travaillés et même présents, qui apportent un plus indéniable. Plus globalement, c’est plus fluide, c’est meilleur techniquement parlant, les solos percutent plus, les parties instrumentales explosent bien, on sent assez nettement que le groupe a plus d’expérience et élève le niveau depuis l’album précédent.

On reste au final bien loin du psychédélisme jazzy d’un Liquid Tension Experiment, de la force de percussion d’un Symphony X ou encore de la folie créatrice d’un Beyond Twilight. Malgré tout, Waiting In The Wings est un album de prog agréable à écouter et à réécouter, intéressant au niveau musical, avec des titres forts comme l’original The Edge Of My Blade, qui confirme les progrès du combo suédois. Malheureusement, malgré son accessibilité, cet album reste trop limité, trop conventionnel pour être un grand album de métal progressif. Seventh Wonder a fait des efforts, on le voit et on l’entend, mais doit faire face à des problèmes de fond, notamment au niveau des structures des morceaux, qui handicapent la portée de cet album sur le long terme. Un album que l’on appréciera sur le moment.

0 Comments 15 octobre 2006
Whysy

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