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On ne les aura pas vu venir les 5 new - yorkais du groupe 3. Formé dans les années 90 sur la côte est des Etats - Unis, le combo a très vite su éveiller la curiosité autour d'une musique originale ainsi que de prestations scéniques intéressantes et totalement folles. Au fil des années, le groupe prend de l'importance et parvient à signer, en 2005, un gros contrat chez Metal Blade. Ils ont alors  la possibilité de sortir une ré-édition de leur troisième album "Wake Pig". Un enrobage de douceur qui révèle un coeur de fraîcheur !

Il est très rare de trouver un groupe de la sorte signé chez un label spécialisé en métal extrême. En effet, 3 pratique une musique marginale. Je veux dire en cela, ne vous attendez pas à un disque de métal. Bien qu'il existe quelques influences parsemées de ci de là, 3 n'est tout simplement pas un groupe de métal. Nous avons là une formation qui évite tout cliché et qui a su, au fil du temps, créer et paufiner un style unique, très loin du métal, entre rock, acoustique et progressif.

Un style à part que l'on doit au bougre Joey Eppard à la fois producteur, guitariste, chanteur et principal compositeur de son groupe. Un homme qui a grandi au contact de Led Zeppelin, King Crimson ou Pink Floyd. Autant de groupes mythiques, et autant d'influences diverses et parfaitement intégrées. Des influences au bénéfice d'une musique originale, construite et accrocheuse. Il est vrai qu'à première vue, les chansons peuvent paraitrent simples, mais elles sont pour la plupart musicalement ambitieuses, incroyablement mélodiques. Ce qu'elles perdent en complexité, elles le gagnent en émotion.

Et l'émotion est sans doute le maître mot de ce Wake Pig. Une émotion qui nait dès le premier titre, et qui ne vous libère que bien longtemps après la fin de l'album. Grâce à de somptueuses mélodies, un rythme lent et une omniprésence de la basse, le groupe parvient à instaurer un climat de proximité. La musique se fait intimiste, proche de l'auditeur. On se laisse chouchouter par l'incroyable tristesse d'un Dogs Of War, on apprécie le feeling bluesy d'un Soul To Sell ainsi que l'innocente joie peinte par un One Way Town ou un Circus Without Clowns.

En un peu moins d'une heure, préparez vous pour un véritable voyage. Un voyage intersidérale avec "Alien Angel" et son refrain entêtant, un voyage planétaire avec les guitares péruviennes d'un "Dregs" , lui aussi porté par un refrain réussi. De plus, l'album est intelligement construit autour de deux instrumentaux déjantés. Tout d'abord "Bramfatura" (un énorme solo de guitare sèche) et "Where's Max" (un titre à tendance folklorique). A vrai dire, toutes les chansons sont réussies et je ne pourrais pas en citer une moins bonne que l'autre. Toutes possèdent des mélodies incroyables, des refrains enchanteurs et parviennent à transporter l'auditeur. Bien que certaines retiennent moins l'attention, l'enchainement des pistes est naturelle et aucune lassitude ne peut venir perturber l'état rêveur dans lequel vous vous trouvez.

Le songwriting se révèle être d'une perfection rare. Mais ce n'est pas tout. Joey Eppard nous a prouvé ses talents de compositeur et de guitariste, mais le point d'honneur ne va tarder : le chant. Il s'agit là de l'un des meilleurs chanteurs qu'il m'a été donné d'entendre. Une voix claire et limpide, tantôt fragile et tantôt très puissante. Elle est le parfait lien qui parvient à rendre l'album homogène, elle est la matière de nos émotions. Une manière de chanter originale, un timbre superbe, les adjectifs me manquent. Mais une voix pareille ne s'aprivoise pas facilement et ceci sera le seul bémol. Ajoutez à cela des paroles intelligentes, qu'elles soient polémiques (guerres / critiques) où plus spirituelles ou philosophiques, elles posent des questions, imagent des points de vue, et ne demandent qu'a être comprises. Ouvrez grand vos oreilles.

Nous avons là une ré-édition d'album. Le groupe s'est donc permis de reprendre certains aspects de leurs chansons. Outres des lignes de basses ou de chants ajoutés, on note deux inédits (One Way Town & Circus Without Clowns). Aidé d'une production toute en finesse, voilà un groupe que je conseille à tout amateur de rock progressif / acoustique assez ouvert d'esprit pour passer une heure hors du métal. Un disque reposant, et d'une beauté saisissante.

...TeRyX...

0 Comments 12 janvier 2006
Whysy

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