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Tous les grands cultivateurs de citrouilles, des Etats-Unis ou d’ailleurs, s’accordent à penser que toutes les courges n’ont pas la même valeur. D’après des études scientifiques poussées dans les meilleurs laboratoires, il semble désormais avéré que certaines espèces d’entre elles sont nettement plus savoureuses que d’autres. Ainsi la citrouille époque 1988 Hansen/Weikath est-elle infiniment plus réputée chez les fins gourmets que la beaucoup plus commune 1995 Deris/Weikath, ou l’infecte Kiske/Grapow qui empoisonna un grand nombre d’innocents au début des années quatre-vingt-dix.  Il en va des citrouilles comme des fossiles ou des vestiges archéologiques, il y a des espèces disparues qu’on regrettera éternellement. Ainsi tel le mammouth ou la villa Gallo Romaine du bassin d’Arcachon, l’antique citrouille « années quatre-vingt » avec son zeste de jeunesse, son arôme d’énergie et l’incroyable sensation de renouveau qu’elle apportait, est restée dans le coeur des scientifiques comme « la » meilleure citrouille de tous les temps. Bien que son goût ne soit pas forcément des plus raffinés, et qu’elle ne soit pas exempte de petites imperfections, elle s’est imposée avec l’épreuve du temps et de la nostalgie comme une référence en la matière. Étude culinaire d’un produit du terroir bien de chez nous (enfin presque, y a juste à traverser le Rhin) :  Il faut pour cela revenir en 1985, à cette époque quasiment préhistorique, la conception de citrouilles n’en était qu’a ses balbutiements, point alors de techniques de pointes mais seulement le talent patient de quelques passionnés. Les marchés étaient envahis par des produits métallico-culinaires beaucoup plus attirants et les grandes fermes n’avaient ni le temps ni l’argent de se consacrer à la nouveauté. C’est pourtant deux jardiniers teutons nommés Hansen et Weikath, en perçant bêtement des trous dans une de ces énormes courgettes un soir d’Halloween, qui allaient mettre au point par miracle la citrouille type Walls Of Jericho et bientôt inonder un marché avide de leurs produits.  Qui aurait pu imaginer à l’époque le succès de ces deux énergumènes dans un paysage métallique largement stigmatisé par des standards bien implantés. Les Judas Priest, Iron Maiden et autres Accept paraissaient indéboulonnables, et pourtant les « citrouilles de l’enfer » allaient s’imposer grâce à un style définitivement novateur, et un culot comme il n’en existe plus de nos jours, s’assurant la pérennité de leur production pour les millénaires à venir. Il fallait du talent pour oser se jeter dans la cour des grands avec une production aussi mauvaise que celle de ce premier disque, il fallait de la folie à Kai Hansen pour parvenir a toucher l’auditeur en chantant aussi faux sur ce disque, il fallait de la rage a Michael Weikath pour créer une telle atmosphère avec une aussi faible diversité de riffs et de leads. Tout sur cet opus semble artisanale, amateur, imparfait, et pourtant tout fonctionne a merveille dans une alchimie improbable.  Car une telle conception du Metal est unique (ou du moins le fut elle à l’époque). Cette manière propre a Hansen et Weikath de réaliser des édifices immenses avec le minimum de moyens, de mettre en place des titres cultes en si peu de temps et de notes, et d’imposer des rythmiques furieuses sans avoir l’air d’y toucher. Malgré un nombre incalculable de défauts de jeunesse «Ride The Sky», «Reptile» ou «Metal Invaders» sont déjà des tubes en puissances, avec des refrains d’un style nouveau qui s’imposeront comme la marque du Heavy 90’s. «Heavy Metal (Is The Law)» vient donner ses lettres de noblesse à l’inévitable côté clichesques des citrouilles alors que «Gorgar», «Metal Invaders» et le petit thème d’introduction apportent une touche d’humour teintée de qualité pas désagréable. Malgré un «Phantom Of Death» ennuyeux, long et peu personnel, et quelques grosses erreurs de compositions éparses, le disque s’impose comme une vraie référence et «How Many Tears», «Guardians» feront date dans la discographie des allemands, ce premier disque gardant encore, vingt an après, une place de choix dans les set-list du groupe.  Walls Of Jericho est un album de légende. Bien que vieillissant assez mal du fait d’une production aléatoire et d’un manque de maturité évident, il garde tout de même pour les fans un cachet irremplaçable. Non seulement grâce à son énergie terriblement contagieuse, mais aussi pour son côté pionnier empreint de nostalgie. La suite de la carrière d’Helloween sera autrement plus brillante, mais Walls Of Jericho restera a jamais pour beaucoup la citrouille de notre coeur!  SMAUG...

0 Comments 18 mai 2006
Whysy

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