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Yersinia Pestis est le nom scientifique donné à la bactérie transportée par les rats, la même qui infecta les humains et causa ce que l'on a appelé la Peste Noire. Vous imaginez aisément les paysages d'horreur, l'odeur des morts pourrissants et la peur atroce qu'elle a engendrée. Quoi de mieux qu'une telle signification pour un premier album? Car Yersinia Pestis est également le nom de la première offrande de Torchbearer à ses fans.
Le groupe possède un véritable line up de rêve. Il faut évidemment connaître un minimum la scène extrême, car ses membres proviennent d'horizons aussi divers et variés tels Satariel, Solar Dawn, Quest Of Aidance et Scar Symmetry avec pour seul but de se faire plaisir et de divertir l'auditeur. Il ne leur aura fallu que deux années pour accoucher d'un nouvel album, Warnaments, qui ne manque pas de piment... Croyez - moi !

Cet album a été une véritable baffe en plein visage, un coup de canon dans les oreilles, une charge massive contre ma frêle enveloppe corporelle. Il faut dire que j'ai fait le casse-cou... J'ai introduit le CD dans ma petite chaîne, j'ai mis le son à plein volume et j'ai attendu à coté, monumentale erreur! Tout commence par le bruit de l'eau, puis survient cette sonorité, ce bip, un sonar sous marin... Puis le trou noir, j'ai été propulsé vers l'arrière et j'ai été obligé de ramper pour m'extraire de cette chambre, quoique... ce n'était plus une chambre c'était devenu un véritable chant de bataille. J'ai été obligé d'éviter les tirs ennemis, les bombardements, les fusillades... quelle aventure!

Tout cela pour vous dire que Torchbearer a axé son nouvel album sur un concept de guerre. La violence et l'arrangement de la musique le démontre fort bien, les differentes mélodies et les nombreux riffs le font ressentir, c'est belle et bien une ambiance de conflit qui plane autour de l'album. De plus la production est d'une puissance rare et enterre la majorité des groupes actuels! Ce second disque est d'une rare intensité et il me parait certain qu'une seule écoute est loin d'être nécessaire pour en tirer toute la substantifique moelle. Je n'ai moi même rien compris à la l'album au départ, tout me semblait tellement brouillon. En faite leur musique est d'une densité, d'une intensité et d'une complexité totalement hallucinante.
Torchbearer pratique un mélange entre trois des plus violents styles musicales existants: le death, le thrash et le black métal. Autant vous dire que ça défouraille sec. Sur la papier une telle fusion n'augure rien de très bon, tant certains courants sont antagonistes et semblent impossible à mixer, mais le groupe s'en sort les honneurs car il réussit à créer un son très personnel, il s'apprête à imposer un album haut en couleur et par la même occasion s'érige en outsider de talent.

La musique du groupe repose essentiellement sur une base rythmique incisive et d'une extrême violence, où les blast beats et la double grosse caisse restent maîtres. Cela confère aux compositions un tempo d'une rapidité à toute épreuve et aucune baisse de régime n'est à signaler, si ce ne sont les nombreux breaks tantôt acoustiques (The Blunted Weapon) ou plus symphoniques. Il faut dire que le travail de composition ne souffre d'aucune lacune et que chaque chanson possède une construction exemplaire. Tous les membres du groupe possèdent un bagage professionnel conséquent, ainsi leur expérience de la musique est immense et ils nous le démontrent avec brio tout au long de ces 9 chansons, toutes plus violentes les unes que les autres.
Le ton est donnée d'entré de jeu avec "Dark Clouds Gathering" & "Last Line Of Defence", de loin les chansons les plus violentes, elles ouvrent l'album avec une énergie folle et assoient sans sourciller la réputation du groupe: très violent, mais toujours mélodique. Car outre ces rythmiques incroyables, ces riffs taillés dans l'extrême, il subsiste cette ligne mélodique qui lie l'ensemble en une chanson toujours structurée et cohérente. L'album ne souffre d'aucun temps mort et malgré le fait que l'ensemble reste très homogène, chacune des chansons parvient à attirer notre attention.
Il m'est impossible de m'étendre sur chacune d'elles, mais j'aimerais insister sur la succession des pistes 3, 4, 5 et 6 qui symbolise pour moi le coeur de l'album. Car ces quatre compositions résument à merveille les forces de l'album. A savoir des chansons d'une violence inouïe ponctuées de riffs aux mélodies superbes et aux refrains trop efficaces telles "Swift Turnes Of War" et Battlespawn. Tandis que "Burial Waters, Deepsome Graves" (le meilleur titre de l'album) est bercé par une surprenante introduction au piano. Un titre ponctué de riffs bétons et de changements de rythme incessants, le tout porté par un refrain incroyable. Tout au long de ces quatre titres on retrouve également un instrumental symphonique d'une grande qualité, une ambiance guerrière toute droit tirer d'un film ou d'un jeu vidéo, vraiment bluffant. Evidement la fin de l'album est d'une qualité toute équivalente sur laquelle les bons riffs et les gros refrains sont légions! Je pense que le groupe a su construire des mélodies saississantes à base de riffs inspirées et évite ainsi de sombrer dans la redite.

Je tiens également à saluer la technique des musiciens, elle évite à l'album de sombrer dans le mauvais goût. Car l'album est en équilibre instable sur le fil de la perfection, et sans musiciens aussi talentueux, il aurait depuis longtemps sombré dans les méandres de la médiocrité et de la parodie. Or ici tout a été pensé au mieux dans l'intérêt de l'auditeur. La musique est très dense mais à aucun moment elle ne sombre dans la démonstration et jamais elle ne noie l'auditeur. Et pourtant... le batteur (Henrik Schönström) aligne les sets massifs et complexes tout au long de structures tantôt directes, tantôt très alambiquées. Cet album est une perle de métal technique, en témoigne la multitude de solos de guitares plus rapides et bien pensés les uns que les autres. Les deux guitaristes virtuoses (Christian Alvestam & Patrick Gardberg) font mouche à chaque fois et on en redemande. Les musiciens sont excellents, et le chanteur est redoutable. Tout au long de l'album Pär Johansson excelle en vocaux death gutturaux et alterne à ratio égal avec un timbre plus proche du black criard. Cette alternance apporte une puissance folle à l'instrumental et l'impact musical en est d'autant plus impressionnant.

Je pense être arrivé à la fin de la chronique. Il s'agit là d'une claque énorme en ce mois d'avril et sans aucun doute l'un des meilleurs albums de l'année. J'ai rarement écouté un disque aussi dense et la puissance dégagée tout au long est tout bonnement impressionnante. La débauche technique est à la hauteur des différentes chansons, courtes, intenses, toutes plus percutantes les unes que les autres avec pour point fort des refrains entêtants, une composition exemplaire et des musiciens irréprochables. Je ne peux que conseiller un tel disque, et s'il n'avait pas été si court (34 minutes) il aurait pu empocher la note maximale haut la main !

...TeRyX...

0 Comments 14 avril 2006
Whysy

Whysy

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