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Appearance Of Nothing est une jeune formation Suisse, ayant à ce jour simplement une demo à son actif nommée Behind Closed Doors sortie en 2006. Le groupe s’est formé autour de son guitariste et chanteur Pat Gerber qui a su réunir quatre autres musiciens dans sa quête musicale.

AON, joue du prog métal influencé par les groupes les plus connus de ce style-là, Dream Theater, Symphony X, Vanden Plas et j’en passe quelques-uns. On retrouvera d’ailleurs certains plans de guitares se rapprochant beaucoup de ces groupes comme sur Out Of The Dark où le solo reprend un plan utilisé par John Petrucci dans The Glass Prison. On remarquera également la rythmique saccadée devenue légion dans le prog depuis le fondateur Of Sins And Shadows de Symphony X.  Autre type d’emprunt qui sautera aux oreilles, est le clavier sur Drifting Away se rapprochant de la mélodie du Hallowed Be Thy Name de la vierge de fer.

Au-delà de ces influences parfois un peu trop présentes par moment, que peut-on reprocher à AON ?
La production est excellente et orchestrée de main de maitre par Markus Teske de Vanden Plas. On retrouvera donc cette production très chaude, et mettant très bien en valeur le son des guitares. Les rythmiques restent relativement classiques pour du prog, rien de bien novateur, mais l’ensemble reste accrocheur et bénéficie d’un son bien tranchant. On regrettera que la batterie ne parvienne pas à plus capter notre oreille. Elle reste relativement en retrait donnant la mesure mais ne nous délivrant pas un spectacle admirable pour lui-même.

Si Pat Gerber et Omar Cuna, respectivement guitariste et bassiste, ne se destinaient pas au chant, les deux hommes s’en sortent avec les honneurs. On se réjouira à l’écoute de ces voix claires, ou flirtant avec le growl, et suffisamment nuancées pour rendre l’écoute de ce premier album tout à fait intéressante. On touche peut-être là à la marque identitaire la plus forte pour AON car on aura du mal à comparer le timbre des deux chanteurs à des ténors du genre. Les deux voix s’unissent à merveille et se complètent parfaitement. Ce jeu à deux voix rendra une composition comme Wasted Time plus solide, plus variée ; ce refrain exploitera, par ailleurs, de manière idéale cette possibilité.
Les voix seront mises pleinement à contribution lors de la ballade Wrapped In Silence, et ce que je viens de vous dire s’imposera alors à vous comme une évidence. Il en ira de même avec The Last Song.

En ce qui concerne les mélodies, là aussi on peut louer le travail de ces musiciens qui savent jouer avec les atmosphères. Le clavier est utilisé plutôt habilement, donnant parfois un je ne sais quoi de pompeux aux rythmiques grâce à d’habiles nappes, ou nous offrant quelques légères envolées.
Certaines mélodies à la guitare sonnent de manière tout bonnement excellente comme sur The Gamber où elle redonne un regain d’énergie certain à l’ensemble après un passage calme. Sur la plus agressive Lies Of A Memory, on se réjouira du soli Dream Theaterien qui nous attend, soutenu par une puissante rythmique au clavier.

Les transitions sont assez bien amenées, mais manquent parfois de prise de risque, de folies qui auraient permis au groupe de sortir du lot. Cela dit, les formats sont relativement courts, tournant autour des quatre, cinq minutes, rarement six. On n’est donc pas trop étonné de l’inexistence de parties expérimentales. On est ici dans un Prog Metal assez direct, facile d’accès comme peut le faire un Vanden Plas. On verra quand même pointer une légère recherche dans la partie instrumentale d’Out Of The Dark, influence DT oblige, qui devient d’ailleurs une évidente avec cet emploi de bruit de JT TV.
La trilogie Science Of Light finira, par ailleurs, par Reprise avec sa rythmique rappelant celle Metropolis Part I : The Miracle and The Sleeper. Vous me direz, il y a pire comme comparaison.

Vous l’aurez compris ce jeune groupe possède des atouts indéniables, une paire de chanteurs talentueux, un sens de la composition évident. Mais la formation souffre encore d’influences trop présentes et reste un peu facile pour véritablement laisser naitre une véritable identité, cependant en gestation. Cet album reste quand même un plaisir à écouter, l’ensemble est propre, pas d’énormes défauts, simplement des points à parfaire pour peut-être atteindre quelque chose de réellement indispensable. Soyez fou, écartez-vous de ces compositions trop classiques.

6,5/10

Dreamer

0 Comments 25 juillet 2008
Whysy

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