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Cette année 2008 me donne l'impression d'être maudite. Toutes les grosses sorties se sont avérées décevantes ou pas vraiment à la hauteur. Je sens ce millésime encore plus monotone étant donné que nous sommes déjà en Mai et presque la moitié de l'année s'est déjà égrainée. Dans ce lot d'anéantissement moral, seuls des groupes qui étaient encore inconnus se sont révélés au grand jour, je parle notamment de groupes français comme Destinity. La nouvelle arrivée dans le périmètre du métal français s'appelle Minushuman. Le groupe affiche une cover macabre avec un artwork représentant une maison abandonnée et perdue au milieu des broussailles. La seule touche de couleur est pour la main ensanglantée frappant le nom de la formation et le titre de l'album. Le message est lancé, Watch The World Die s'annonce lugubre et sert de dénonciation. L'Homme au cœur de la tourmente, l'Homme super prédateur et destructeur de son environnement. Ainsi la bêtise humaine est décriée, le combo souhaite partir de ce triste constat pour construire son album.

Minushuman officie dans un style hybride à la croisée d'un dark métal et d'un thrash mélodique. Ces influences sont variées et permettent de créer des émotions négatives. En effet, au travers de ses titres on ressent l'énervement, presque un dégoût pour la nature humaine. Les musiciens ont œuvré en ce sens. Les lignes de basses sont très marquées et exagérément prononcées. Des titres comme « All Keeps Falling Down » ou « Time Zero » appuient le sentiment de mal-être avec le travail étourdissant à la batterie. Les guitaristes effectuent un ouvrage des plus exceptionnels : des riffs martelants et entêtants sont de la partie, les soli sont novateurs et ils imperméabilisent les lignes mélodiques (« Failure »). L'ensemble de la structure instrumentale semble verrouillé et part dans un sens bien aiguillé par une ligne de conduite.

Outre cette orientation indémontable, la structure musicale est enrichie d'une panoplie de breaks majestueux transcendants et des broderies de samples attirent l'attention sur des morceaux bien précis (« Liquid »). D'autres morceaux comme « Round Circles » comportent de grands moments instrumentaux et en s'amplifiant elles vont aller chercher un chant exaspéré et animé par la rage. Tandis que les lignes de chant sont effondrées par un constat peu flatteur de la nature humaine, des bourdonnements mettent l'auditeur mal à l'aise lui faisant prendre conscience que lui aussi fait partie de ce système défaillant. Bref, Watch The World Die est un album entrainant et parfaitement écrit mis en relief par des enchainements sauvages et assoiffés de violence (« 6th Mass Extinction »).

Qu'en est-il des chants? Nous avons vu que dans certains morceaux, les lignes vocales adhérent à l'atmosphère. Cédric Molse donne dans un chant désespéré avec un aspect sombre. Les leads vocaux oscillent entre un growl bien ténébreux et un chant plus ouvert mais crié. Mais il a aussi un jeu d'acteur, il est celui par lequel les sujets sont abordés : la religion dans « Empire », l'environnement dans « Liquid »... Bref, vous l'aurez compris, en plus de faire de la bonne musique, les Français sont aussi doués de réflexion sur plusieurs thèmes plus ou moins tabous dans notre contemporain. Les messages prennent possession des morceaux et l'adhésion arrive sur le titre éponyme « Watch The World Die » lorsque le refrain est repris à l'unisson. Récoltant ainsi plusieurs voix, le titre bénéficie d'une sorte d'aura et s'avère être le morceau fédérateur de la production.

S'imposant comme un album détonant et bourré de qualités, Watch The World Die positionne de ce fait Minushuman comme une référence dans un style bien particulier. La production orientée puissance et les arrangements tournés sur le mélodique rendent cet album hallucinant et époustouflant. De plus, les rythmiques effarantes restituent à cet opus une attractivité hors du commun.
Cette année n'est pas celle des groupes s'étant déjà illustrés par le passé mais celle des Français il ne peut en être autrement !
A vous procurer au plus vite !


- ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 03 mai 2008
Whysy

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