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Les années passent. Ce qui nous semblait si nouveau autrefois, si frais et excitant, finit avec les années par se transformer en quelque chose de classique, mais aussi d’un peu déjà-vu. Nombre d’entre vous acquiesceront en pensant à un style musical particulier, que ce soit l’Hard rock, le Heavy ou encore le Power symphonique. Au risque d’en offusquer certains, il faut bien avouer que ce dernier, après la gloire des débuts, n’as pas connu que des beaux jours avec la flopée de groupes ayant décidé d’adopter le style. Ne vous y méprenez pas, il existe certainement encore bien des figures emblématiques qui continuent de performer, et de nouveaux groupes qui parviennent à actualiser le style de manière à ne pas sombrer dans le plagiat. Il faut par contre bien avouer qu’il existe maintenant nombre de groupes moins inspirés et ce, sur tous les continents. Vous me voyez venir. Forgotten tales est un de ceux–ci.

Je dois d’emblée dire que la chose me peine un peu. Forgotten Tales est un groupe qui porte une place particulière dans mon cœur de Metalhead Québécois. Originaire comme moi de la vieille capitale, le groupe a marqué la maigre scène Power de Québec par leurs reprises des grands succès du genre, puis par deux albums et plusieurs premières parties de grands noms passant par Québec, entre autres Nightwish, Gamma Ray, Edguy et Hammerfall. Inutile de dire qu’il était de mon devoir de chroniquer ce troisième album de mes compatriotes, distancé de son prédécesseur, All the Sinners, par pas moins de 6 ans. Il en est coulé de l’eau sous les ponts en 6 ans, et il faut bien avouer que si mes goûts personnels en terme de métal ont beaucoup évolué, la musique de FT, elle, ne l’as pas vraiment fait.

Forgotten Tales jouent un Power sympho qui est toujours resté relativement classique, à l’exception du style lyrique de sa chanteuse Sonia Pineault, qui ne peut pas être comparée au stéréotype de la soprano véhiculé par Nightwish et consorts. Sonia possède une voix plus chaude, une interprétation qui se rapproche plus de celle des chanteurs masculins (Lione, Matos, Kotipelto). Par contre, et même si elle possède une technique vocale supérieure à la moyenne, on a souvent l’impression qu’elle passe un peu à coté de la note, particulièrement en tentant de monter vers un registre plus haut. La composition est assurée quant à elle par le guitariste Martin Desharnais, qui a d’ailleurs peu à envier aux grands du shred moderne. Ses solos sont toujours aussi rafraîchissants et  savent prioriser la mélodie sans verser dans le branlage de manche. Le solo de Diviner est d’ailleurs, à mon humble avis, un de ses meilleurs. La composition des pièces est par contre différente, et il semble que les 6 ans séparant All the Sinners et We Shall See the Light aient eu leur effet. Angels Eyes joue bien son rôle de clôture, avec son solo très positif et ses chœurs masculins et féminins appuyant la voix de Sonia. Keepers of the Field est par contre bien moins marquante, son refrain étant d’une platitude consommée, tout comme celui d’Howling at the Moon.

L’aspect symphonique est assuré par Frédérick Desroches aux claviers, et un autre bémol doit être souligné ici. Les sonorité symphoniques utilisés n’ont que peu évolué depuis le premier album, The Promise, dans un monde où la qualité des arrangements symphoniques est d’une importance capitale. Ceux-ci ne parviennent ici pas à donner l’impression que l’on entend plus qu’un simple clavier. Les sonorités utilisées sont souvent les mêmes – Faux ensemble de violons, clavecin -  et finissent par agacer par leur répétitivité. J’accorderai toutefois à Fred que ses arpèges sur The Reaper ou sur le break d’Howling at the Moon sont assez réussis.

Forgotten Tales est une formation importante à Québec en ce sens qu’elle est le seul groupe de Power d’importance au sein d’une scène surtout peuplée de groupes plus extrêmes. Ils ont eu la chance avec les années de jouer avec plusieurs grands noms, mais leur musique est personnelle et l’accent est clairement mis sur ce qu’Ils aiment jouer, et non sur ce que le marché moderne veut entendre. L’album n’en est pas mauvais pour autant, et pourrait bien plaire à ceux qui recherchent un Power Sympho véritable et relativement ‘Old Scool’. Par contre, l’aspect désormais très standard de la musique fera en sorte que cet album sera probablement bien moins remarqué que ses prédécesseurs qui, à mon avis, paraissaient sur une scène mondiale plus permissive qu’elle ne l’est maintenant…

0 Comments 14 mars 2011
Whysy

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