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Si une partie d’entre vous a aimé la face la plus sombre de Pearl Jam et si mettre les mains dans le cambouis ne vous a jamais effarouché alors The Bulletmonks sont pour vous.
Tout nouveau venu de la scène Hard Rock version stoner-postgrunge maîtrisé et pêchu, les Allemands présentent un Weapons of mass destruction qui pourrait plaire à  Dick cheney

Composé vraisemblablement dans les bars enfumés de motards en périphérie des grandes métropoles rhénanes, ce disque développe un son gras et puissant, structuré autour de riffs massifs. Nous avons affaire en effet à un hard rock plus ou moins stoner,  plus ou moins déjanté (regardez ce panzer-gastéropode en couverture et ce titre, We're all Fucked!!) parfois poisseux, souvent rugueux, mais toujours indispensables. Les  guitares sont  efficientes et efficaces, on ne peut que saluer l’effort des musiciens, Tyler Voxx et Dangerous Dan, tant l’album est imprégné de ce caractère massif, écrasant sans être étouffant. Loin des subterfuges de studio, on sent une qualité d’écriture toute naturelle, immédiate sans être désincarnée.

Les influences les  plus évidentes s’étalent d’ACDC à  Pantera (I Am) en passant surtout par MOTORHEAD . Les titres privilégient le Hard Rock lourd , celui qui tâche, pour une ambiance garage-vintage garantie. C’est roots et ça groove, et ça fait irrésistiblement mouche. Les mélodies suintent  chaque seconde d’une ardeur houblonnée mais on ne tombe à aucun moment dans les trips usuels du Hard rock : pas de sonorités sudistes ou country, ni de thématiques motards trop affichées, et vous aurez beau chercher longtemps vous ne trouverez aucun hymne aux vingt quatre heures du Mans. Non, les clichés semblent avoir été mis au placard (bon ok y’a quand même des bruits de bouteilles et de voiture à l’américaine vieille école) et le rendu d’ensemble est assez moderne pour le genre, le groupe n’hésite même pas à passer l’un de ses titres à la moulinette émasculante  de l’exercice acoustique (No gain just pain en quasi-bonus track, il l’est vrai).

Les références citées, envahissantes je vous l’accorde, sont bien digérées dans l’ensemble et Weapons Of Mass destruction est aussi éloigné d'un hommage qu'un jeune pop de la fête de l'Huma. La production et les compositions sont résolument contemporaines, on trouve des titres frais comme I Am, My world's A Show et le frontman apporte vraiment une plus value intéressante. La voix « grohlo-vedderrienne » (ce néologisme est la première référence qui me vient à l’esprit pour décrire cette gouaille rageuse) de Tyler Voxx marquera irrésistiblement l’auditeur car elle sait littéralement se déchirer, s’érailler pour diversifier la gamme des mélodies vocales. On entend même un rire sur Hang On Lord ou des intonations à la System of a Down (toute proportion gardée bien sûr !).

Cependant amis lecteurs, une légère monotonie en fin de parcours se fait néanmoins ressentir : la pesanteur  inhérente au genre est bien moins présente que dans moult albums du style mais elle pourra heurter les non amateurs du genre. Si les écoutes s’enchaînent agréablement on ne peut tout de même distinguer de véritables hits à trépaner les olmèques indécis. Un Queens of The Stones Age a toujours su magnifier les mêmes caractéristiques musicales par l’ajout d’un morceau plus évident, tubesque, dont la mélodie se mémorisait immédiatement. Nous ne pouvons pas trouver ici, même en No pain Just pain et We're all Fucked de telles pépites. Enfin,quelques morceaux bancals (downtown is dead) mais pas à jeter totalement (la guitare toujours au top) complètent les maigres réticences qu’occasionnent une telle écoute. Ces petits détails seront vraisemblablement gommés dans leur deuxième effort.

Quoiqu’il en soit je valide ce premier album en shampouinant à coup de palmes les amateurs de néo métal.. Pour essentiellement trois raisons :
1) Ce hard rock musclé et enthousiasmant
2) La voix de Tyler Voxx  qui me rappelle mon amour de jeunesse pour Eddie Vedder
3)              L’escargot entre grâce aux The Bulletmonks dans le panthéon des animaux métalliques et il le mérite.

0 Comments 01 août 2009
Whysy

Whysy

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