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Avec la tonne d’album qui débarque chaque jours dans le domaine du death métal mélodique, il vaut mieux être sûre de soi lorsque l’on s’embarque dans une telle aventure. Il ne suffit pas de s’appeler Nightrage, d’être à l’origine de trois albums plus ou moins bien reçus par la critique, et de faire preuve d’une haute estime de soi pour réussir à impressionner un publique de plus en plus las d’écouter la même musique depuis presque vingt ans… Alors lorsque l’on s’appelle Marios Iliopoulos et que l’on annonce la couleur de la sorte : « “Wearing A Martyr’s Crown” will take everyone back to the glory days of the Gothenburg Metal scene » ou même « “Wearing A Martyr’s Crown” will go down in Melodic Death Metal history! Without a doubt it is the comeback of the decade in the melodic death metal genre » encore vaut – il mieux assurer derrière ce qui n’est pas forcement le cas.

J’ai rarement vu autant de prétention lors de la promotion d’un album. Après tout il s’agit d’un procédé commercial comme un autre destiné à attiser l’impatience de ses victimes, en l’occurrence vous et moi ! Nightrage est davantage connu pour ses incessants changements de line up que pour la qualité de sa musique. A dire vrai seul son premier album « A Sweet Vengeance » est digne d’intérêt. A ce niveau « Descent Into Chaos » ne brillait pas par son inspiration, ni même « A New Disease Is Born » plus occupé à titiller les frontières du métalcore qu’à proposer une musique qui fasse date.

A ce petit jeu « Wearing A Martyr’s Crown » risque de surprendre son petit monde par un véritable retour au source. Ce nouvel album porte irrémédiablement la patte reconnaissable du death mélodique à la suédoise. Entre ces guitares mélodieuses et virevoltantes, cette brutalité entrecoupée de douceur : nous somme en terrain connu. Toutefois cette nouvelle mue musicale n’est pas salvatrice pour autant. Ayant totalement quitté les rivages –core de son précédent album, Nightrage se perd dans un death mélodique tout ce qu’il y’a de plus classique et se casse littéralement les dents. La critique de cet album pourrait être simple, car Nightrage après deux albums très moyens opte pour la facilité, à savoir revenir à l’album qui l’aura fait connaître. Ainsi « Wearing A Martyr’s Crown » ne sera jamais plus qu’un « Sweet Vengeance » -bis dans une version fade et peu inspirée.

Où se cache alors l’intérêt de ce disque ? Certainement pas dans les guitares ! Pourtant impressionnants dans leur maîtrise technique Marios Iliopoulos et Olof Morck peinent à faire décoller leur jeu en ne proposant que des riffs fadasses et des mélodies le plus souvent anécdotiques. Lorsque l’on sait que le death mélodique nécessite des guitares inspirées, on se dit qu’ici nos deux compères se gourent complètement en ne proposant qu’un ensemble puissant, mais dénué d’accroches. J’en suis amené au même constat en ce qui concerne les soli qui même s’ils sont très nombreux, virtuoses et tout ce qu’il faut ne possèdent absolument aucun feeling et ne semblent présents qu’uniquement dans le but de remplir un cahier des charges. Même constat encore une fois en ce qui concerne les guitares acoustiques : qu’il s’agisse des breaks ou des introductions les accords et mélodies manquent d’émotion et s’érigent à peine comme stéréotypes. D’ailleurs l’instrumental final « Sting Of Remorse » en est la preuve sur près de 5 minutes.

D’un autre coté la production assez inégale ne met absolument pas ces guitares en avant. Des guitares qui se retrouvent alors très en retrait dans le mixage, voire inaudible derrière un chant machiavélique et surproduit. J’avoue toutefois que la performance vocale d’Antony Hämäläinen, illustre inconnu dans le milieu, est absolument impressionnante car il possède une voix death très puissante et éraillée qui fait irrémédiablement écho à Tuomas Lindberg, présent sur les deux premières réalisations du groupe. Ce nouveau vocaliste dynamise en quelque sorte la musique du combo en bannissant les refrains clichés en voix claire et tout ce qui s’en suit. Le vocal reste donc exclusivement extrême si ce n’est une ou deux phrases chantées pour « Futile Tears » et quelques chuchotements de ci, de là.

« Wearing A Martyr’s Crown » est le genre d’album « poudre au yeux » qui va hypnotiser son auditoire par un début d’album en fanfare avec d’excellentes chansons : « Shed The Blood » – qui marque l’arrivé du chant de manière… brutale ! – « Collision Of Fate » ou « A Grim Struggle » qui possède un refrain intéressant et groovy. Malheureusement la suite de l’album est absolument sans saveur qu’il s’agisse de « Failure Of All Human Emotion » , « Mocking Modesty » , « Wounded Angels » , « Abandon » ou « Among Wolves » Nightrage ne fait que jouer avec les clichés du genre, remuer le passé pour ne sortir au final que des chansons poussiéreuses voire tout simplement… chiantes !

« Wearing A Martyr’s Crown » est différent c’est une certitude. Malheureusement il possède ce même degré de platitude que ses deux prédécesseurs. Il me semble que Marios Iliopoulos ne parvienne plus à retrouver son inspiration d’antan et que Nightrage soit condamné à rester un groupe de seconde zone. Dommage.

…TeRyX…

0 Comments 02 juin 2009
Whysy

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