Vous recherchez quelque chose ?

Le retour tant attendu de ce grand groupe de rock, Anathema, est une nouvelle très réjouissante, et surtout après un «We're Here Because We're Here» d'excellente facture (c'était d'ailleurs l'album préféré de votre chroniqueuse en 2010). Qui dit retour, dit forcément une certaine attente de la part des fans. Cette fois-ci, pas besoin d'attendre très longtemps comme ce fut le cas avant, entre deux opus. Les britanniques arrivent seulement 2 ans plus tard avec «Weather Systems».

Anathema continue dans la lancée de «We're Here Because We're Here», toujours avec un rock atmosphérique porté par les émotions, et se caractérisant souvent par des montées en puissance au sein même des morceaux, qui terminent sur un final en apothéose. Un schéma qui, initialement, pourrait sembler répétitif sans la superbe maîtrise et le savoir-faire évident des britanniques qui continuent de nous envoûter grâce à «Weather Systems», aux mélodies, cette fois-ci, versant beaucoup moins dans la mélancolie qu'avant. Moins introspectif, beaucoup plus «joyeux» (s'il est possible d'en parler ainsi), dans des tons plus lumineux, on sent une nouvelle forme d'émotion apparaître chez notre combo, un petit quelque chose que l'on ne ressentait pas forcément en écoutant la musique de ces messieurs (et de la dame, Lee Douglas, dont nous allons parler).

Ces changements de thématique s'accompagnent également, justement, de l'accompagnement bien plus présent de la chanteuse Lee Douglas, et sa simplicité touche. Elle sera surtout présente sur «Untouchable – Part 2» et «Lightning Song», où elle s'en sort très bien, et sait se faire un atout sur la musique d'Anathema. Bien évidemment, on retrouve toujours Vincent Cavanagh, dont ce chant clair, touchant, est toujours aussi bon, et sait nous transporter. D'ailleurs, si l'on s'en réfère aux atmosphères, «Weather Systems» invite souvent au voyage, et la voix de Vincent, souvent réconfortante, chaude et berçante, est propice à l'évasion. Et c'est une envolée vers des cieux cléments que l'on ne regrettera certainement pas, tant la place laissée à la part émotionnelle est importante.

Le groupe garde, comme à son habitude, sa propre personnalité. On reconnaît du Anathema à des kilomètres, toujours avec cette empreinte et cette signature qui fait d'eux ce qu'ils sont devenus, mais qui dit identité, ne veut pas forcément dire manque de renouvellement, et ça, c'est quelque chose qu'ils aiment bien faire. En effet, outre les thèmes, la musique est assez différente de ce à quoi on pouvait être habitués, aussi. Même si la trajectoire ne change pas foncièrement par rapport au superbe «We're Here Because We're Here» qui marquait un retour triomphal et quasi-parfait, les changements sont assez nombreux pour que les britanniques ne soient pas taxés de se reposer sur leurs lauriers. Plus de parties acoustiques, plus de douceur, mais toujours autant de sensations, une balance parfaitement ajustée entre les éléments.

Une petite ombre viendra s'ajouter au tableau cependant, qui fait de «Weather Systems» un excellent album, mais qui ne vient pas rejoindre entièrement son prédécesseur au tableau de l'excellence. On aura le regret de constater de dispensables longueurs sur la fin, et des chansons beaucoup moins intéressantes, qui toucheront, certes, mais de manière plus superficielle. «The Beginning and the End» n'est pas aussi prenante que les autres, et semble, parfois, rester un peu trop en surface, bizarrement par son aspect trop … calculé, hé oui Manque de spontanéité. Si nous sommes habitués à de la musique profonde avec Anathema, ici, il manque cette part de rêve, d'émotion et de surprise qui intervient généralement à l'écoute des titres. Dommage, car tout l'opus est globalement intéressant, mais cet aspect plus bancal (un début magistral pour une fin un peu moins brillante) déçoit malgré tout.

L'aspect simpl(iste) de cette nouvelle offrande d'Anathema rebutera peut-être les adorateurs de «We're Here Because We're Here», et les quelques longueurs regrettables qui auraient pu être évitées empêchent donc «Weather Systems» de prétendre à être le meilleur album offert par les anglais. Cependant, il nous reste ici un très bon opus, qui marque une certaine volonté de changement (plus lumineux, voix féminine plus présente, léger changement de direction) plus affirmée, et une pièce de rock de très bonne facture. Encore une fois, Anathema est un groupe qui sait où il va, et arrive à nous emporter même dans ses aspects les plus dépouillés. Et ça, c'est quelque chose que l'on apprécie énormément. Enfin, pour le suivant, ils sont prévenus : ils n'ont pas intérêt à se louper. Mais pour ça, on leur fait vraiment confiance. Après tout, la déception est à chaque fois si bien évitée qu'il serait dommage de douter maintenant, n'est-ce pas ?

0 Comments 13 avril 2012
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus