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« - Allô Houston, ici Apollo 22, vous nous entendez ?
- Oui, Apollo 22, quel est votre rapport de la situation actuelle ? Approchez-vous de la planète Norion ?
- Ben justement, je crois qu’on s’est complètement égaré, on a du dévier de notre trajectoire, parce qu’on vient déjà d’atterrir sur planète baignant dans une atmosphère étrange. On peut voir un bâtiment en face qui parait habité par des autochtones… Attendez, il y a du mouvement ! Ils essaient de communiquer avec nous. J’espère qu’ils ne sont pas hostiles, et si tout va bien je vous ferais suivre l’analyse de cet échange dans peu de jours…
- Ok, mais faites attention ! Ne courrez pas de danger ! »

Deux jours  plus tard …
[bip] « Un message est arrivé : Rapport de l’équipe Apollo 22 »


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Suite à notre échange voici les conclusions de notre entretien avec nos hôtes :

A ce stade de notre exploration, nous avons fait connaissance avec une tribu indigène qui semble avoir les mêmes coutumes que les êtres humains. Ils sont intéressés à leur environnement, ils ont développé une économie et ont des hobbies. Par contre, ce sont apparemment de grands sédentaires car ils ne voyagent pas mais en revanche, pour pallier à cet attachement, ils ont développé le coté imaginatif et à ce titre ils pratiquent l’art et la musique. D’ailleurs en tant que grand mélomane, j’ai voulu connaitre un peu leur musique locale. J’ai demandé au chef de me faire découvrir leur musique, et il m’a sorti un album intitulé Weird Constellations.

Il semblerait que les extra-terrestres ont un penchant pour la musique complètement décalée qui s’inspire vraiment de tout, que cela soit des sonorités ethniques, des atmosphères technoïdes, des passages bestiaux à tendance black métal ou à contrario des breaks planants très progressifs dans leur domaine. Les musiciens parviennent à combiner les différentes ambiances et créer un mega melting-pot musical ouvrant tous les horizons annexes au métal classique connu jusqu’à présent. L’enrichissement de la structure mélodique est donc fabriqué de toute pièce sur le tissu mélodique avec des liaisons et ponts permettant de passer d’un univers à un autre. Ainsi on comprend mieux pourquoi l’album a été appelé « Weird Constellation ». Il faut voir cet opus comme une nébuleuse très diffuse dans laquelle plusieurs autres éléments interagissent et rentrent en collision pour susciter la stupéfaction. En effet, les mélanges sont carrément audacieux voire expérimentaux pour le coup. Des chansons comme « Fake » mélangent habilement death mélodique, House et musique plus progressive. D’autres comme la balade « Guess, I‘m Dying » surmontée d’un chant suave accompagné d’une guitare sèche se montrent plus uniformes.

Néanmoins, sur cette approche d’un autre type, nous avons aussi découvert que certains mélanges peuvent s’avérer intéressants même si aux premiers abords ils peuvent sembler antithétiques. C’est pourquoi je qualifierai d’avant-gardiste cet album car on en a pas entendu deux pareils.  « The Angel Of the Dark River » introduit un chant féminin très lyrique mais est vite rattrapé par des cris et une structure plus désorganisée. Ceci dit, la diversité de cet album et sa variété permettent d’alléger l’écoute et deviennent une richesse. Lorsque nous avons demandé comment s’appelait la formation qui produisait autant de  bizarrerie, Fader, apparemment le responsable de la tribu alien, nous a répondu : Damned Spirits’ Dance. Nous avons demandé dans un second temps la possibilité d’écouter à nouveau, et plus on prêtait l’oreille, plus on découvrait des subtilités et moins nous étions surpris par les arrangements. A force d’écoute, je pense qu’on passe outre l’apparence dilué de Weird Constellations et on ne se préoccupe plus de l’orientation musicale. Le plaisir de découvrir comment la musique passe d’un mouvement à un autre devient une sorte de jeu dans lequel on se prend très vite. On essaie de reconnaitre les environnements qui s’enchainent ma foi dans une facilité tant la structure est bien pensée. Les liaisons entre les sphères musicales sont souvent établies soit par l’incursion de nappes de claviers, des rythmes changeants lors de longs breaks ou encore par des chants posés froidement mais qui permettent de faire un virage à 180 degrés.

Sur le plan technique, nous n’aurons pas beaucoup de choses à redire puisque cet album ne se prête pas à une démonstration. Le but est de mixer des morceaux et non de faire une prestation hyper transcendante. On notera quand même au passage la justesse des growls de Sinox, la fluidité des guitares et du synthé et ça s’arrête là.
Il faut comprendre que les musiciens cherchent à surprendre et surement à se démarquer par la même occasion, et je dois avouer que ça fonctionne très bien. Sacrun ajoute à tout cet univers une couche d’exotisme et de mysticisme au-dessus de la pellicule déjà atypique enveloppant les mélodies (« TSS », « Raven »). Cet album est un peu comme le mélange sucré-salé en cuisine, « Black Savage » à titre d’exemple confronte des harmonies cristallines aux aspérités plus rugueuses comme le suggère le titre de la chanson. L’électronique « Weird Constellations » est plus épileptique et se frotte aux flutes folks ce qui donne naissance à un interlude doué en extravagance. En parlant de singularité, on peut souligner les chants  clairs sur « ...So Much to Say... So I Rather Tell None » qui ressemblent à s’y méprendre à ceux de Devin Townsend.

Vous l’aurez compris Houston, les mélodies de Damned Spirits’ Dance sont pilonnées par des registres aussi extrêmes que médians, mixés dans un déluge d’incongruité mais qui sont pour le moins attirants voire créant le sentiment d’addiction.  Sans vouloir me faire passer pour Nostradamus, je pense que l’on peut dire que ce Weird Constellations est l’album de métal hybride le plus intéressant dans sa démarche et le plus fantaisiste de cette décennie. Et pour ces raisons, on doit accorder de l’importance à ce véritable OVNI sans précédent. Pour ma part, je me rends compte qu’en présence de cet album je continue à voyager, nul besoin de quitter la planète bleue. Je rentre sur Terre dès que je finis d’étudier cette pièce car j’éprouve le besoin d’en savoir encore plus.
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- ĦĐ -

0 Comments 18 août 2009
Whysy

Whysy

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