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On peut distinguer deux périodes distinctes dans la discographie d’Anathema. La première comporte deux albums, « Serenades » et « The Silent Enigma », et ouvre la carrière du groupe sur un doom/death metal avec en majorité une voix gutturale. La seconde est composée de tous les albums qui ont pu voir le jour par la suite, dans l’ordre « Eternity », « Alternative 4 », « Judgement », « A Fine to Exit », « A Natural Disaster », et nous expose une musique mélancolique, plus rock dans son approche et avec des passages acoustiques de plus en plus marqués. Serait on en train de rentrer dans une troisième et toute nouvelle ère pour les britanniques avec ce dernier cru, « We’re Here Because We’re Here » ?

On ne peut pas répondre assurément à cette question mais force est de constater que la musique d’Anathema change, évolue. A l’image de la pochette, cet album se veut lumineux de par sa musique mais également de par ses paroles. L’album s’ouvre sur « Thin Air » au premier couplet assez révélateur « Love, is free, in time, in peace, and now, is here, this time, this dream ». Des textes qui prônent la paix, l’énergie et l’amour de la vie. L’ambiance générale de l’album se veut chaude et chaleureuse à part peut être « Universal » qui reste un brin mélancolique avec son côté « score movie ». Musicalement, le groupe propose des titres assez éthérés, aérés et se rapproche de plus en plus de ce qu’a pu faire Pink Floyd. Les arrangements et le piano sont omniprésents et portent des mélodies envoutantes à souhait. Bref, Anathema a fait évoluer son rock atmosphérique et si le prochain album du groupe reste dans la même musicalité, nul doute que « We’re Here Because We’re Here » soit le début d’une nouvelle ère sobre, saine et mélodique.

L’album est plutôt easy-listening mais n’en souffre en aucun cas avec le temps. On s’approprie très facilement les mélodies qui restent touchantes même après une multitude d’écoutes. Des titres comme « Universal », « A Simple Mistake » se découvrent même encore au fil des printemps. La structure des morceaux est résolument la même, à savoir une mélodie plutôt contenue au départ, portée par des arrangements et un piano, tantôt doux, tantôt soutenu, qui explose vers la fin à l’aide d’une guitare et d’une section rythmique sans artifice mais terriblement juste. Cet aspect crescendo est clairement présent sur « Universal », « A Simple Mistake », « Dreaming Light », « Angel Walk Among Us ».

Vincent Kavanagh est comme à son habitude, simple, touchant et juste. Le côté gaie de l’album le fait aller peut être un peu plus vers les aigues qu’à l’accoutumé. Lee Douglas, en guest par le passé notamment sur « A Natural Disaster », intègre officiellement le groupe avec cet album. Et elle ne fait pas qu’acte de présence puisqu’elle seconde Vincent sur la quasi-totalité des morceaux. Elle apporte une dose de fraicheur et une certaine chaleur aux compositions (qui n’en manque déjà pas). Les mélodies de « Summernight Horizon » et de « A Simple Mistake », par exemple, sont sublimées par la belle. Une autre personnalité, de marque cette fois, apparait pour la première chez Anathema : Steven Wilson au mixage. Même si son arrivée coïncide étrangement au début d’une nouvelle ère pour les britanniques, ce n’est en aucun cas son travail qui donne cette nouvelle couleur au groupe. Son boulot est plutôt discret et sa patte ne déteint pas trop sur la musique hormis « Get Off, Get Out » qui rappelle sur certains points Porcupine Tree.

Que dire de plus ? Un album beau, envoutant et magique, extrêmement touchant et qui sait trouver le juste équilibre entre parties calmes et parties plus rythmées. Du pur Anathema en fin de compte mais avec cette touche lumineuse qui tranche avec la mélancolie omniprésente des anciens albums. Une manière de se renouveler qui fait mouche et qui annonce le meilleur pour la suite qu’on espère jalonnée d’un rayon (de soleil) d’album de cette trempe.

Doryan.

0 Comments 21 décembre 2010
Whysy

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