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Avant d’attaquer cette chronique il faut faire un très court préambule en deux parties: dans la première on verra qui est ce combo Therapy ?, dans la seconde on débattra sur l’importance d’un live dans la discographie d’un groupe.

Therapy? est un combo irlandais (Irlande du Nord) actif depuis près de 20 ans dans le panorama assez vaste de la scène metal, rock alternatif, indie et punk. S’il y a un groupe qui impose le respect dans des milieux parfois si fermés celui-ci est bien Therapy? Ce combo reste underground même s’il s’est taillé la part du lion dans la presse spécialisée à la sortie de Nurse en 1992 et surtout de Troublegum en 1994. Andy Cairns (chanteur / guitariste) est le seul rescapé de la formation du début (une formation à trois pour la plupart du temps).

Dans les années 80/90 les groupes metal qui proposent des « lives » sont assez rares. Aujourd’hui grâce à / à cause de la montée en puissance des nouvelles technologies celui qui ne propose au moins un live tout les 2 / 3 ans apparaît comme ringard. En ce faisant les sorties dispensables se cumulent (la multitude des concerts des Maiden en est une preuve). Loin d’engendrer un débat ou une polémique, il y a des concerts qui restent toutefois  indispensables : Made in Japan (Deep Purple), Live after death (Iron Maiden), Alive in Athens (Iced Earth) ce sont des exemples parlants.

Therapy? renoue avec cette tradition des ‘lives’ indispensables. D’abord dans la discographie du groupe ce We're Here to the End est le premier ‘live’ en 20 ans d’histoire. Ensuite il y a derrière un travail d’orfèvre : l’album a été enregistré sur trois soirées de concert (le 29, 30 et 31 mars 2010) au Monto Water Rats de Londre et sur 40 morceaux il y en a 4 qui ont été écartés. Les titres Lonely, Cryin' Only et I Am the Money ont été mis à la poubelle à cause de la prestation du groupe pas brillante et Ten Year Plan et I Told You I Was Ill ont été écartés en phase de mixage. Tout ceci pour dire le soin apporté à la quantité et à la qualité.

Quantité puisque on a à faire à 36 morceaux en 2 cd. Qualité car tout les titres qui figurent sont tirés de tous les albums du combo. Qualité encore car la prestation de Therapy? est bluffante: on est sur nos rotules à entendre une telle manifestation de force, de vitalité, d’échange avec le public. On s’y croirait presque.  Andy Cairns ne cesse pas de dialoguer avec le public et on entend bien que tout le monde s’éclate: les artistes et les fans. La guitare est déchainée, la voie bien en place, la basse de Michael McKeegan ronronne et porte les morceaux, Neil Cooper cogne ses fûts comme un métronome fous.

Que du plaisir. Pourquoi ce concert est incontournable ? Premièrement le caractère de ‘best of’ qu’il recouvre est indéniable : 36 titres piochés dans la discographie entière. 21 titres viennent des premiers albums jusqu’à Infernal Love (1995). Bien 7 titres sont tirés de Troublegum.  Le premier EP Babytheeth est mis à l’honneur avec 5 morceaux sur 7 ; les albums Suicide Pact You First et Semi-Detached sont représentés par un titre et si on se tourne vers le passé plus récent du groupe il y a trois morceaux tirés de One Cure Fist All et quatre qui mettent en valeur le dernier studio album Crooked Timber.

Deuxièmement le coté arrangement ou "lifting" si vous préférez, est incontestables : la où il y a avait les 2 guitares aujourd’hui il y en a qu’une mais qu’est ce que ça "groove". Tout les titres y passent : vitaminés, rapides, habités. Rien que le tube d’antan Diane (cover du groupe Hüsker Dü)  sort de ce lifting encore plus puissant. A l’époque (Infernal Love) le titre était joué avec des violons et un tempo assez lent qui laissait place à l’introspection et à la méditation (Diane Richards copine de lycée du batteur Grant Hart (Hüsker Dü) a été victime d’un tueur en série et Grant s’est inspiré de ce fait divers pour cette chanson). Aujourd’hui la version live possède une approche punk qui laisse présager la sauvagerie du tuer et rend une deuxième jeunesse au morceau.

Troisièmement le rendu du concert est indéniable : ici il n’y pas eu de passage au mixage. Plusieurs groupes n’hésitent pas à la sortie d’un concert à retoucher, voire à ré-enregistrer en studio des morceaux, afin que le résultat soit plus que parfait. Dans cette production rien n’a été gommé et on entend, on « vit » le public déchainé qui n’arrête pas de chanter à tue tête et qui connait les paroles par cœur. On est happé par une telle prestation qui impose le respect.

Le bémol de l’album néanmoins : la voie d’Andy Cairns n’est pas toujours au top, elle est aussi un peu en arrière par moments par rapport aux instruments ; parfois on entend moins la basse, parfois le son de batterie est brouillons. Néanmoins ce We're Here to the End s’inscrit dans la discographie de Therapy? comme une pépite qui fera le plaisir du fan ainsi que du néophyte qui désire s’initier à ce groupe. Ces morceaux se laissent gouter et savourer sans aucune indigestion : voici votre régime équilibré pour secouer la tête et taper du pied !



Wanderer

0 Comments 25 janvier 2011
Whysy

Whysy

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