Vous recherchez quelque chose ?

Duo israélien de rock/metal, EarlyRise débute sur la scène avec «What If». Je suis convaincue que peu de monde ici en aura entendu parler, et c'est donc un bon moyen de vous présenter au combo.

EarlyRise c'est un rock frais et énergique qui ne se prend pas la tête et qui fait du bien par où il passe. Le problème c'est qu'il souffre du même défaut que beaucoup d'autres groupes, à savoir : c'est bien fait, on a du plaisir sur le moment et une fois que c'est fini, on se rend compte que finalement, rien n'a été retenu. Manque de longévité et d'instants marquants donc, ce qui est dommage, car leur musique sait prendre de multiples facettes, entre une teinte metal par instants ou des accents pop soutenus, impossible de dire qu'on est face à un groupe qui ressert la même chose à chaque fois. Sauf qu'au bout de 13 titres, on commence à être un peu lassés et les titres moins efficaces, plus dispensables creusent comme un gouffre béant qui n'aide pas à faire décoller l'oeuvre. On aurait très bien pu se passer d'un «Falling to the Ground» qui n'apporte rien ou d'un titre éponyme «What If» sans grande conviction ni originalité, même si l'originalité dans ce milieu il faut être pointilleux pour la rechercher.

De plus les influences se font parfois ressentir, entre Paramore et Evanescence. La voix de la chanteuse ressemble d'ailleurs étrangement à Hayley Williams, coïncidence très certainement mais qui peut troubler parfois. On pensera aussi à Flyleaf dans la voix, bien qu'Orly ne pousse pas de growl contrairement à Lacey et se montre globalement plus convaincante que l'américaine, largement même. Cette chanteuse fait beaucoup dans la réussite de l'album et il n'aurait pas été sûr qu'il soit aussi bon sans elle, même si la charmante Orly Lari gagnerait à étendre son registre pour rester un peu moins linéaire. Cependant avec ce joli timbre de femme-enfant et ses intonations tantôt puissantes, tantôt mélodiques, elle ne démérite pas, et accomplit son boulot comme il se doit. Elle réussit quand même à se faire très touchante, en particulier sur la magnifique «Wasteland», le titre à écouter en priorité sur cet opus car il est sérieusement le meilleur. Une vraie beauté, avec ce petit timbre de voix très sensuel, des frissons. Et que dire de «China» ? Là encore une belle preuve de la dose d'émotion intense de mademoiselle. Mais ce serait idiot de s'arrêter sur ces titres moins énervés, sur «Become Mad» par exemple, il faut bien avouer qu'elle s'en sort à merveille. Aucun doute sur le fait qu'elle est un atout pour le groupe.

Sauf que les faiblesses de ce «What If» ne tardent pas à se ressentir. Outre sa longueur et ses longueurs, tout semble bien trop dense pour qu'on puisse vraiment tout apprécier à sa juste valeur. Ce n'est pas quelques petites touches electro par-ci par-là qui viendront vraiment diversifier les structures qui, hormis les ballades, se ressemblent. Même si l'écrin de la linéarité n'est pas celui qui vient nous déranger dans le cas présent, il serait bon d'entendre quelque chose de différent, qui puisse sortir du lot sans rester dans le trop classique. Et dans un milieu si bouché, la concurrence se révèlera bien rude pour les israéliens qui malgré de très bonnes choses tout au long de l'album, nommées «Junkie», «Over», «Shell» ou «Old Friend», mais les ballades «Goodbye», «Memories», «Falling to the Ground», «China», il y en a trop. En enlever deux ou trois pour lasser un peu moins serait un geste bien perçu. De plus, on se retrouve devant un criant manque de personnalité par moment et ce malgré toute la bonne volonté dont fait preuve le jeune groupe. On passe un très bon moment mais force est de constater que ce n'est pas assez.

Pour le prochain album, on souhaitera à EarlyRise de gagner un peu de maturité car «What If» pourrait être encore meilleur sans quelques erreurs de débutant. Mais la fraicheur de l'oeuvre fait du bien par où elle passe. Vite écouté, vite oublié, mais sympathique début.

0 Comments 04 juillet 2011
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus