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La sortie du deuxième album solo de Tarja est un événement de cette année métal 2010. Que l’on continue de l’aimer ou que l’on se soit désintéressé d’elle depuis Nightwish, il est difficile de le nier.

Avec cette sortie, un lot de questions surgit immanquablement.
La plus importante étant de savoir si l’orientation de «My Winter Storm» allait être maintenue, d’une façon ou d’une autre : la voix sublime de celle qui a incarné l’explosion du métal symphonique allait elle continuer à surprendre son public, comme avec son premier album ?
«What lies beneath», de ce point de vue, on peut le dire tout de suite, est bien plus classique. S’étant démarquée de son passé, Tarja peut désormais revenir aux oeuvres dramatiques qu’elle affectionne, aux tristes ballades métal romantiques qui ont fait sa renommée. «What lies beneath» est donc un album de métal symphonique, alors que «My Winter Storm» était difficilement classifiable, entre métal, rock, et expérimentations quasi indie.

Pour «What lies beneath», Tarja, qui s’est beaucoup impliquée dans l’écriture, est revenue vers des horizons plus métal. Cependant, ce retour du «heavy» (essentiellement par des guitares plus présentes) ne sacrifie pas pour autant aux exigences de diversité qui étaient celles de l’artiste pour ce premier album solo. Métal, mais, toujours touchant. Et pourtant, jamais mièvre, jamais dans la facilité. On le comprend dès le premier titre, puisque «Anteroom of Death» est un excellent prologue, au clavecin machiavélique, avec une collaboration d’un membre de Van Canto.
«Falling awake» et « I Feel immortal», les deux premiers singles, sont de purs morceaux de métal symphonique, portés, incarnés, rendus indispensables, inénarrables grâce la voix de Tarja.
Tous les morceaux sont excellents, de toute façon. À de nombreuses reprises, Tarja améliore encore ses idées grâce à des invités de poids, offrant un écrin de plus grande valeur encore à son timbre unique : «Dark Star», duo avec Phil Labonte, ; «Falling Awake» est transcendé par la guitare de Joe Satriani, exécutant un solo génial, bien qu’à peine court.
Les morceaux plus calmes (l’extraordinaire ballade «The Archive Of Lost Dreams», à faire pleurer les pierres) ou plus simplement tristes, romantiques («Underneath», «Crimson Deep») cohabitent donc avec des titres marqués par les envolées lyriques sur refrains couplées aux guitares («In for a kill», catchy et cinématographique). Les choeurs ne sont pas étrangers à la réussite des titres, notamment sur «Rivers of Lust».

Finalement, rien de surprenant à cet album : des refrains diablement entraînants, une mélancolie sourde, une esthétique léchée, une production sans faille, une conjonction de grands talents, un orchestre symphonique et son choeur, au service d’une voix reconnaissable entre toutes. C’est plutôt ce que l’on attendait pour le premier album solo. Tarja, en ayant certainement voulu se couper de ce qu’elle avait fait avec Nightwish, avait utilisé son premier essai solo comme terrain d’expérimentations en tout genre. Elle revient dans le plus pur style du genre, rappeler à de nombreuses prétendantes au titre que celui de Reine du Goth Métal lui demeure pour l’instant incontestable.
Si je ne mets pas la note maximum, c'est que je suis certaine que Tarja se surpassera encore la prochaine fois.

NB : Pour les mordus de la belle, on conseille l’édition double, on trouvera en supplément une video de Tarja s’exprimant à propos de l’album, et trois chansons, dont une reprise de Whitesnake, "Still of the Night".

0 Comments 07 octobre 2010
Whysy

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