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On pourra dire que ces Danois thrasheux se seront faits discrets et pourtant la formation est aussi vieille que moi. Je n'avais jamais eu l'occasion de m'approcher de près ou de loin de leurs albums.  Il faut quand même dire qu'ils n'ont pas inondé le marché musical puisque qu' on ne compte que cinq cds à leur actif et notons que le dernier en date a été produit il y a dix ans de cela. Je compte bien réparer cet oubli après 26 ans d'existence avec ce When Death Comes, qui tel le phénix, refait naitre le groupe de ses cendres. Effectivement, tout ce long silence aurait-il été mis à profit pour créer une œuvre  portant les meilleures mélodies et rythmiques thrash ?

Ce qu'on peut dire c'est que Artillery s'emploie dans une musique facile d'approche aux sonorités rugueuses et rythmées par des refrains poignants. Les chansons comme « Upon My Cross I Crawl » ou « Rise Above It All » sauront vous convaincre de par leurs intenses mélodies étudiées dans un seul but : emporter un public prêt à toutes les folies. Et d'une manière générale, la majorité des morceaux s'embrasent dans un foisonnement de riffs, de soli dantesques et de mélodies efficaces. Les influences sont surement la cause de tout ce résultat, « 10 000 Devils » est un titre qui s'affiche avec des attraits proches d'un « Aces High ». L'écriture de ce titre fera inexorablement penser à Iron Maiden tant celui-ci coule de facilité d'exécution,  de mélodies accrocheuses et de légèreté.

Mais qu'on ne s'y trompe pas ceci sera le seul exemple de ce genre, puisque bien évidemment Artillery officie bel et bien dans un thrash métal pulsé par des batteries endiablées et des shreds à la guitares (« Sandbox Philosophy »), ce qui ne rend pas plus difficile d'accès mais donne tout le caractère musical au combo. La base mélodique s'appuie sur des sonorités bruyantes, les thèmes abordés recouvrent des sujets militaires entre autres, mais sont menés par des chants possédant des ressources cachées. Søren se positionne sur plusieurs registres, car ses vocalises qui sont ordinairement placées sur un chant crié, parviennent à osciller entre de brefs growls sur les passages beaucoup plus vigoureux et le chant suave en début de titre.
Par ailleurs, le frontman reçoit du renfort pour accentuer les parties belliqueuses et guerrières de l'album. Que cela provienne des guitares entreprenantes ou des quelques chœurs présents sur cet opus, tout semble être mis à disposition afin de rendre When Death Comes plus sauvage.

On pourra cependant reprocher une trop grande facilité d'approche musicale, par exemple « Not A Nightmare » sans être foncièrement mauvais agace un peu avec son refrain criard. Heureusement, d'autres chansons comme « Damned Religion » brille par ses riffs variés et son refrain aéré. « Delusion Of Grandeur » marque par sa constante catchy et met un point final aux préjugés sur le thrash. Non, ce genre n'est pas un registre outrancièrement technique, étouffant ou inaudible. Les Danois parviennent à démontrer que des mélanges sont toujours possibles comme sur « Uniform » et l'utilisation d'ajouts orientaux avant de se projeter dans une musique effrénée. Tout cela aide le groupe à ne pas tourner en rond et relance l'intérêt de cet opus, parce qu'il faut bien le dire, structurellement parlant les dix chansons sont relativement homogènes : cinq minutes en moyenne par piste et une composition identique comportant un passage lent, une accélération et cavalcades lancées par  des gratteux.

Je vous le dis en toute sincérité, cet album est honnête mais ne fera pas déchainer les foules. Il sera, à mon avis, une bonne mise en jambe dans un univers thrashisant, mais ne se constitue pas en tant que référence en la matière. When Death Comes pourra ravir les moins habitués du genre grâce à sa facilité d'approche, sa fraicheur ostentatoire et les refrains particulièrement entêtants.


- ĦƉ -

0 Comments 12 juillet 2009
Whysy

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