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L'éternel dilemme du chroniqueur, quand arrive sa terrible mission de transcrire ses opinions sur un album, est de trouver LA bonne accroche, l'introduction originale qui vous fera rester jusqu'au bout de la chronique... Pour ma part, je vous aurais volontiers servi le célèbre refrain "un petit peu de douceur dans un monde de brute" tant il sied à merveille au premier opus des suédois d'Elevener. Mais c'était avant de me rappeler que cette même accroche avais déjà été utilisée par mes soins dans une chronique précédente (une bière offerte à celui qui trouve laquelle). Donc voilà... aucune idée d'intro ! Ce qui, finalement, n'est plus nécessaire puisque cette dernière vient de se réaliser par elle-même... Quel talent !

Mais revenons-en à nos moutons, en occurrence "When Kaleidoscopes Collide", premier album d'Elevener. Il s'agit en fait d'un projet né de l'imagination de deux amis d'enfance, Johan Bergquist (chant, claviers et basse) et Andreas Brodén (guitare et batterie), dont l'âme musicale est à jamais restée ancrée dans les années 80. Deux compères qui ont déjà roulé leur bosse dans le milieu du Rock depuis plus d'une dizaine d'années déjà, ce que l'on ressent d'entrée vu la maturité et la qualité d'écriture des morceaux...

La musique d'Elevener est un hommage au Rock mélodique des années 80, celui-la même qui passait en boucle sur les ondes radios à cette époque bénie des dieux... Qui n'a jamais entendu "Africa", "Rosanna" ou "Hold The Line" de Toto, "The Eyes Of The Tiger" de Survivor ou "Dust In The Wind" de Kansas ? (je m'en vais coller une taloche à ceux qui répondent par la négative...) Le duo suédois nous offre avec "When Kaleidoscopes Collide" un véritable travail d'archéologie musicale : des mélodies aux textes, en passant par la production, on jurerait tenir entre ces mains une galette enregistrée il y a 20 ou 25 ans ; c'en est troublant... *petit moment de nostalgie de la part de votre serviteur*

Dès les premières notes de "This Heart Of Mine" c'est donc un bond dans le passé que l'on effectue, au moment où le rock mélodique connaissait son apogée avec des groupes comme Toto, Magnum, Journey, Europe,... Marque de fabrique de cette vague musicale, on retrouve un travail minutieux effectué au niveau du chant et notamment des harmonies vocales. Le timbre de Johan Bergquist est doux, sucré, mélodique et quelque part envoutant... En outre, il se retrouve généralement doublé sur les refrains et accompagné de chœurs tout aussi doucereux ( "A Thousand Girls", "All I Did" ) avec leurs "hooouhouhooou" caractéristiques ! Dans le même ordre d'idées, les compos baignent dans une atmosphère ultra-melodique avec l'apport de nappes de claviers omniprésentes. En témoignent les intros de "Shooting Star" ou "All I Did" avec leurs sonorités directement échappées des vieux Toto !

Quant aux guitares, leur jeu aérien et épuré confère une trame mélodique efficace et les quelques soli se montrent bienvenus ( "Say If You Want", "All I Did" ). Bien que trop souvent en retrait par rapport au chant ou aux claviers, elles se font heureusement parfois plus présentes et plus incisives, nous rappelant, du même coup, que l'on parle bien ici de Rock ( "This Heart Of Mine", "Say If You Want", "Her Eyes" ). Niveau textes, enfin, prenez simplement le temps de lire les titres de la tracklist, et vous comprendrez de suite qu'il ne s'agit pas d'un opus voué à la revendication sociale, aux combats idéologiques ou à l'expression d'une rage profonde ! Non, une fois encore, on reste solidement ancré dans les années 80 et le mouvement FM, avec des paroles qui déclinent à l'infini le romantisme quelque peu naïf (avouons-le) propre à cette période...

A moins que vous ne soyez particulièrement allergique au style proposé et à sa prod' sucrée, il faut bien reconnaître qu'il n'y a pas de défauts majeurs sur cet opus. On regrettera tout de même une certaine linéarité entre les morceaux, qui peut nous amener à décrocher de temps à autre... Car  malgré quelques titres assez rythmés, plus 'Rock', le reste navigue entre mid-tempo FM et ballades gentillettes.

Avis, donc, aux amateurs de douces mélodies... et aux nostalgiques des 80's !

0 Comments 22 septembre 2008
Whysy

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