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Stigma est un jeune groupe d’origine italienne passionné par la musique extrême et les thèmes horrifiques. Récemment signé chez les américains de Pivotal Rockording, nos jeunes loups embrassent à pleine bouche un début de carrière en demi teinte. Ce 1er album « When Midnight Strikes ! » m’ayant plutôt fait l’effet d’un « pétard mouillé ». En effet, la campagne de promotion présentait nos héros comme un nouvel espoir de la vague deathcore européenne. Un groupe aux influences empruntant aussi bien au death mélodique qu’à d’autres formes extrêmes plus brutales. Comme il est difficile, de nos jours, de s’extirper de la masse, Stigma mit en évidence ses ambiances horrifiques et son inspiration éprise de films ou bouquins d’horreur. C’est d’ailleurs le thème autour duquel s’articule ce 1er album.

Il est toujours délicat d’évaluer un premier album. À vrai dire, le groupe existe depuis l’an 2000 et il est auteur de 2 démos : « Metamorphosis » en 2003 et « Epitaph Of Pain » en 2005 dont on ne retrouve aucune chanson sur ce 1er album (à part la piste bonus). N’ayant écouté que distraitement ces 1ers efforts, je ne saurais oser la comparaison avec leur travail actuel. Mais je dois avouer que Stigma possède des éléments qui pourraient légèrement faire pencher la balance en sa faveur. L’album possède une production claire et puissante à la hauteur de compositions rapides et énergiques basées sur une technique sans véritable faille : la seule critique à ce niveau provient du relatif manque de feeling des guitaristes tant les soli sont anecdotiques. Comme la plupart des albums modernes, il n’y a guère de reproches à formuler sur la forme, tout est bien en place… Le problème se situe ailleurs.

En effet, car Stigma ne pratique pas une musique que je considère comme intéressante. « When Midnight Strikes ! » s’annonce même comme un album de seconde zone à la durée de vie très limitée. Il s’agit d’un disque à usage unique tant on en fait rapidement le tour. Le groupe souffre de sa jeunesse, peut-être même d’une certaine naïveté tant riffs et mélodies manquent de mordant. Les chansons font pourtant preuve de structures alambiquées et parfois tordues. Si le squelette est acceptable, l’habillage révèle un véritable manque de cohérence et d’accroche. La 1ère chanson « I Am Dracula » donne le ton et trace la ligne de conduite de l’album. Nous naviguons en chemin balisé de la première à la dernière seconde. L’album ne referme aucune surprise ou innovation. Je conçois que cela n’est pas le plus important, mais bien d’autres défauts sont à déclarer. Les guitares manquent cruellement d’impact et en deviennent parfois même prévisibles. Malgré une performance vocale d’excellente qualité et un timbre plutôt inédit, Vlad ne parvient pas à éclipser des lignes de cri qui ne décollent jamais et des refrains que l’on ne remarque quasiment pas. Il ne reste au final que la puissance des chansons et le dynamisme ambiant. Il est également regrettable que les influences « horrifiques » ne transparaissent jamais, car en jouant sur les contrastes , Stigma aurait gagné à enrichir ses chansons.

« When Midnight Strikes ! » montre un potentiel gâché. Non pas que le groupe s’enlise dans la facilité, mais les Italiens ne possèdent tout simplement pas encore cette oreille, ce sens de la composition qui leur permettra de décoller. Les chansons sont encore trop sages et avares en initiatives. De nos jours il est primordial d’avoir des arguments inédits en sa faveur pour être remarqué, et Stigma propose une musique encore trop frileuse. Est – ce leur jeunesse ? Ont – ils les moyens de faire mieux ? Nous le saurons assez tôt. Quoi qu'il en soit, ce 1er album se hisse tout juste à la moyenne, car la spontanéité, l’énergie et l’envie de réussir sont autant de qualité qui se retrouvent tout au long du disque. Au final, ce 1er album laisse un arrière-goût d’inachevé et les moins téméraires risquent de vite se résigner, l’ennui allant grandissant.

…TeRyX…

0 Comments 07 mars 2008
Whysy

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