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Paysage morne, mais paradoxalement d’un silence charmant, telles sont les premières impressions qui se dégagent de la jolie cover du second album d’Ebony ArkWhen The City Is Quiet. Cette formation espagnole a été détectée par le label Ascendance Records qui, si vous ne le savez pas encore, s’est spécialisé dans le métal à chanteuse. Sur Heavylaw, ce label est surtout connu pour nous avoir fait découvrir Whyzdom. Aujourd’hui, c’est au tour de Ebony Ark de séduire les lecteurs du webzine au design écolo.

Je vous avoue n’être pas très friand des productions métal à chanteuses. Et si j’ai choisi de vous parler d’Ebony Ark sans qu’on ne m’y oblige, c’est qu’ils ont des arguments pour faire la différence. L’argument le plus manifeste étant leur chanteuse Beatriz Albert que les fans de Dark Moor reconnaitront peut-être, au souvenir du single From Hell et l’album éponyme, sortis en 2003.
Sa voix est suffisamment versatile pour avoir attiré mon intérêt. La demoiselle joue dans plusieurs registres, allant d’un chant puissant où le best reste quand même une Floor Jansen d’After Forever, jusqu’à des parties plus écorchées comme aime le faire Magali Luyten de Beautiful Sin. La chanteuse parvient à marier ces styles vocaux avec brio et y rajoute quelques touches opéra-like. Eh oui, personne ne sera épargné du phénomène, ou presque. Le groupe ne tombera heureusement pas dans la surenchère, évitant soigneusement de garnir à l’excès son album de chœurs infâmes et de samples symphoniques contrairement à ce que le premier titre, If Only et à moindre raisons Ecstasy, auraient pu faire penser par leur caractère Easy Listenning, car je ne dirais pas commercial.

Mais loin de se résumer à une seule personne, Ebony Ark c’est aussi cinq musiciens venant abaisser le nouvel atout de la formation. Le groupe se plait à nous servir des rythmiques clairement orientées prog par leur caractère saccadé. Les ambiances, dont la cover était présage, sont assez sombres et se parent même par moment d’une violence voilée comme sur Where Here Now avec des vocaux peu réussis et avec Out In The Cold au niveau instrumental. Cette dernière relève de la prouesse, car en à peine trois minutes, elle parvient à nous offrir une chanson cohérente et pourvue de parties instrumentales furieusement efficaces.
On pourra regretter que la guitare ne soit pas davantage mise en avant dans le mixage, car l’on voit l’effet que pourraient produire quelques décibels de plus. Notamment avec la title track When The City Is Quiet qui ne manquera pas de satisfaire de métal à chanteuse classique, mais qui arrive à satisfaire les autres par quelques riffs dévastateurs. Les compositions semblent tiraillées entre l’aspect très propre et léché du style incarné par la chanteuse, et les guitares de Ruben Villanueva et Javier Jimenez qui s’efforcent de tisser ce voile névrosé par le biais d’éléments extrêmes et de rythmiques prog.

L’intérêt de cet album résulte donc de ce mariage entre deux éléments d’apparence antinomique, soit une voix féminine soutenant la comparaison avec les pointures, et une musique qu’on qualifierait de Gothique/Prog, mais que ma chronique définit mieux que l’appellation elle-même. Même si nous n’avons pas là un sommet pour ce qui est de l’originalité et de la composition, je tiens à affirmer l’identité musicale indéniable de cette formation qui nous délivre là un album plus que plaisant, qui vient secouer un monde musical qui semble stagner depuis un moment.

Dreamer

0 Comments 15 avril 2008
Whysy

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