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Au sein d’un jardin secret, recelant milles merveilles captives, figées, défiant le temps et l’imagination, où les statues, aux tristes visages oubliés se laissent doucement envahir par la végétation, recouvrir par le lierre, est gravé dans la roche le logo d’Empyrium. Il est là, à jamais, sur les murs du domaine, scellé sur la lourde porte du jardin, en attendant que d’autres âmes mélancoliques en proie à la rêverie viennent pénétrer cet intimiste domaine de magie et de mystère…. Où se côtoient lumière et ténèbres, douceur et chagrin… Refuge des cœurs !


Quelles nouvelles depuis « Songs of Moors and Misty Fields », premier immortel chef d’œuvre du duo allemand ? Andreas Bach, claviériste et compagnon du grand Markus Stock s’en est allé explorer d’autres horizons, et Thomas Helm, chanteur au registre très lyrique, s’en est venu le remplacer… Peu de photos, aucune information précise, seule compte la musique, et l’anonymat de ses membres renforce le statut culte et le charme mystique de l’œuvre d’Empyrium

Cet album est vraiment le plus doux de leur discographie. Trois éléments seuls nous accompagnent durant ce voyage : guitare, chant (murmuré la plupart du temps, ou proposant des chœurs à la fois austères et magnifiques), et enfin flûte ; délicate, enchanteresse, légère… sublime. Une pureté profonde et sincère, un sentiment d’apaisement se dégagent de ces quelques instruments, pourtant si simples…

Chant black et batterie sont ici proscrits, car rien ne doit troubler le calme de ces odes forestières, rien ne doit pouvoir émousser la quiétude de ces douces émotions, de ces chants discrets, de ces murmures de légendes oubliées. La forêt silencieuse nous révèle ses merveilles et ses mystères dans cette promenade nocturne de toute beauté. Chatoyantes, caressantes, les guitares acoustiques, omniprésentes, nous font rêver, nous étreignent le cœur de leur douceur et nous laissent empreints d’une délicieuse nostalgie… Mais ce n’est pas tragique et poignant, ici, c’est doux et beau, une aura romantique délicate autant que savoureuse se répandant partout… Sans la violence des sentiments de « Weiland », sans la mélancolie à pleurer de « Songs of Moors ».

On s’incline devant la montée de batterie et les chœurs résonnants du chef d’œuvre qu’est le morceau titre, où Markus chante mieux que jamais, soutenu par Thomas sur la magnifique conclusion. On frissonne de plaisir à l’écoute des accords géniaux de « Dying brokenhearted » et « A pastoral theme ». Et on se laisse porter par les chœurs à chaque instant, on tend l’oreille pour écouter les belles et tristes histoires, appartenant désormais au folklore, contées par ses fantômes qui murmurent (« The Shepherd and the maiden ghost », et sa voix féminine), ou encore on se retrouve transporté au moyen âge en un rien de temps (la géniale « Many moons ago », aux superbes paroles, où Thomas fait réellement entendre sa voix lyrique, forte et belle).


Pléthore de sentiments, oui, mais nimbés de douceur, sans connotation ténébreuse. Le pagan/folk dans son état le plus dépouillé, le plus pur en quelque sorte… Un album de transition, qui n’égale pas les deux monstres sacrés qui l’entourent, mais s’avère néanmoins un premier pas très habile et assuré dans la seconde période du groupe, et une promenade champêtre éthérée, rêveuse, magnifique, qui vous laissera béat d’admiration. Nul doute que s’il n’avait été plus long... Nous aurions tenu là un nouveau chef d’œuvre. En attendant, cet album reste indispensable, et cette demi-heure d’émotions... Inoubliable.


Gounouman

0 Comments 28 mars 2007
Whysy

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