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Falloch, dans le nom, ça fait penser à une contraction entre Falkenbach et Agalloch. Du moins, pour moi, c'est le cas. Peu importe. Le groupe nous vient d’Écosse et est encore assez récent, puisqu'il est né en … 2010. Un laps de temps suffisant pour que le duo ponde «Where Distant Spirits Remain» et se fasse déjà repérer par le label Candlelight Records, pas le plus petit en gros.

Pourtant, Falloch n'a pas encore la maturité nécessaire pour prétendre à être grand. Il en est encore loin, et l'album reste souvent bien maladroit dans son mélange pourtant audacieux entre shoegaze et un metal plus agressif (coucou Agalloch). Tout aurait été beaucoup plus prenant si les sonorités n'étaient pas si «kitsch» et redondantes. Le chant, principalement clair, est encore trop peu maîtrisés et n'évitera pas d'écorcher l'oreille de temps à autre. De plus, il n'a pas encore assez de profondeur pour émouvoir, ce qui, ainsi, se superpose mal sur une musique aux ambiances pourtant intéressantes. On regrette aussi que les écossais n'aillent pas au bout de leur démarche, dans le sens où, au lieu de toucher directement, ils ne se contentent que de mettre une atmosphère en place, parfois trop superficielle, ce qui manque immédiatement de quelque chose de captivant. Une jolie flûte par-ci, un hurlement lointain par-là, mais c'est tout. Le groupe se repose encore bien trop sur l'aspect shoegaze et ne travaille pas assez le côté metal pour insuffler de l'émotion.

C'est bête car le black atmo shoegaze-like de Falloch nous offre aussi ses bons moments. Là où on peut commencer par les féliciter, c'est qu'aucun morceau ne soit mauvais ou en dessous du lot, et chacun se laisse écouter sans ronchonner, tout comme l'opus dans son ensemble qui passe d'une traite sans mal. On peut même retrouver de magnifiques petites pièces comme «To Walk Amongst the Dead» qui est de loin la meilleure, mais on espérerait que le duo nous offre plus d'idées de génie comme celle-ci plutôt que de se reposer sur ses lauriers et ne donner à manger que le minimum syndical. Comme si, en gros, ils avaient lus le guide du «parfait album Alcest-like» et s'étaient mis à la musique (je caricature un peu, mais vous comprenez l'idée). Parfois, il y a de l'émotion, et parfois elle disparaît, on ne sait pas trop où se situer là-dedans. De même, l'identité du groupe est si marquée par ses influences qu'elle est fortement en péril. Il va falloir trouver un peu plus de personnalité pour survivre même si un petit buzz semble être fait autour de Falloch. Faut croire que le nom attire. Mais paradoxalement, le côté «naif» du groupe est attachant, ce qui donne quand même envie de se plonger dans «Where Distant Spirits Remain».

Une palette musicale assez vaste et variée est proposée ici, mais de nombreuses erreurs viennent cependant ponctuer cet album qui, pourtant, aurait pu être plus réussi. Mais c'est leur premier album, on ne va pas en vouloir à Falloch et, personnellement, je préfère ici voir l’œuvre de deux passionnés de musique, très influencés, plutôt que d'opportunistes qui surfent sur la vague. En clair, «Where Distant Spirit Remain» est attachant et agréable, mais se doit de gagner en maturité. S'il parvient à combiner naïveté, professionnalisme et maturité, là, ce sera tout bénef. Et à avoir une identité plus affirmée, aussi, ce serait pas du luxe. Parce que l'impression d'écouter un nouvel album d'Alcest gâche un peu le plaisir.

0 Comments 09 novembre 2011
Whysy

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