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Battlelore est un groupe finlandais composé de 7 membres. Formé en 1999, il est le projet du guitariste Jyri Vahvanen, adorateur du seigneur des anneaux et grand amateur d’héroic fantasy devant l’Eternel. Il est l’auteur de l’essentiel des paroles et musiques du groupe.

Contrairement à ce que l’univers présenté par les paroles et la pochette du disque pourrait évoquer, nous ne nous trouvons point dans un album de metal atmosphérique ou de heavy metal pur et dur. Curieusement, nous pourrions même davantage parler de gothic metal, même si le groupe distille subtilement quelques passages épiques, et possède la puissance typique de la scène metal finlandaise, autrement dit cette merveilleuse touche de mélodie en plus qui fait la différence.

Le morceau introductif, l’excellent « Swordmaster » aux rythmiques très efficaces, présente ce que sera l’album : un metal gothique, gorgé d’influences plus extrêmes ou au contraire plus tendres, avec des bases heavy et une bonne touche d’héroic fantasy pour donner de la couleur et de la personnalité à l’ensemble !! Car même si je trouve ce premier effort assez hésitant à plusieurs niveaux, on peut dire que nos petits finnois témoignent malgré tout d’une vraie personnalité, les musiciens du groupe possèdant des influences musicales très variées. Cette forte identité est déjà révélatrice d’un bon niveau d’inspiration et de créativité.

Cette personnalité du groupe s’affirme surtout par le chant : trois types de chant sont représentés, très utiles pour nous plonger dans l’ambiance, chant clair masculin, death ou féminin. On est donc davantage pris dans la musique, avec ce sentiment que les personnages s’unissent, s’aiment ou se combattent. Précisons que la voix de notre jolie Kaisa est belle et reposante, ni lyrique ni typée « cantatrice » comme tant d’autres, simplement douce, claire, chaleureuse. Celle de Patrik, quant à elle, est typée gothique en clair, juste et douce, soutenant merveilleusement le chant féminin. En death elle est en revanche très puissante. On note d’ailleurs une excellente utilisation des voix extrêmes, mixées en retrait pour donner cœur aux ambiances sans se montrer trop agressives (excepté bien sûr dans l’énervé « Raging goblins »).

Au niveau du contenu musical à proprement parler, l’album est très hétérogène. Le groupe propose des titres bien atypiques et démontre son originalité. J’en veux pour exemple le très brutal « Raging goblins » bien plus proche du death metal que du gothic présenté dans le reste de l’album. Placer un titre tel que celui-ci en troisième position pour un premier album, s’apparente à mon avis au suicide commercial !! Si ce morceau est loin d'être mauvais, avec son accalmie ténébreuse au piano et son break doomesque, son final très brutal pourra en rebuter plus d’un. Très surprenant aussi, « Shadow’s gate » possède une atmosphère froide, mystérieuse, ainsi que des couleurs… industrielles. Car oui, la rythmique de ce morceau ainsi que certains passages l’apparentent à du metal froid et mécanique. C’est très surprenant, mais cela ne parait pas extrêmement abouti, l’inspiration n’étant pas aussi brillante qu’elle le devrait, pour un morceau aussi étrange…

A côté de cela, les deux premiers titres sont très bons, on se surprendrait presque à headbanguer. « Khazad dum » est également fort sympathique, avec son atmosphère sombre et belle.

Mais c’est lorsque les deux interprètes chantent ensemble que Battlelore est le meilleur. Je fais bien sûr allusion à l’extraordinaire « Journey to undying lands ». Ce morceau est tout bonnement sublime, une de mes chansons préférées au monde toutes catégories confondues, illustré par un clip épique et excellent, d’une qualité irréprochable. Tout dans ce titre est parfait, l’introduction glaciale avec la basse et cette ambiance de mystère et de magie, les voix se répondant, s’affrontant ou s’unissant, les parties de claviers très accrocheuses et le jeu très heavy des guitares. Une chanson culte et exceptionnelle à mon goût, qui coupe avec le reste de l’album par son excellence ! On se laisse rêver…

Après, il est possible d’attribuer quelques reproches à notre sympathique formation finlandaise... Un morceau comme « Fangorn », par exemple, aurait été bien plus ultime s’il avait eu un tempo plus enlevé au lieu de rester dans le mid. Quand on voit la qualité des mélodies qui le compose, on se dit que cela aurait pu être 200 fois plus efficace !! Les duos y sont encore une fois terribles, en revanche !
De même la ligne de chant doublée de Kaisa dans la ballade « The green maid » sonne un peu pauvre et ne dessert pas vraiment le morceau, joli mais pas transcendantal soit dit en passant. Pour une ballade, le manque d’émotions y est décevant, le groupe n’étant pas encore prêt pour cet exercice de style…

Enfin, le dernier titre, « Ride with the dragons » est une nouvelle preuve de l’originalité du groupe et de sa volonté d’émancipation. En effet, la moitié du titre s’avère être un morceau rapide, dans la lignée de « Swordmaster ». Mais alors que le morceau semble se finir débutent quelques bruits étranges, soutenus par des voix chantantes et lointaines et une véritable pièce variée, magique et folklorique se met en place. Le passage final à la guitare acoustique, par exemple, rapide et très doux à la fois, est excellent et permet de terminer l’album sur une note d’ambiance épique irrésistible.

Au final, que dire de cet album ? Je suis un peu déçu. Sa production n’est pas terrible, l’univers évoqué (les membres du groupes ont chacun des costumes élaborés, avec lesquels ils s’affichent en live, correspondant à leurs personnages) est vraiment tout sauf innovant (il y en a des groupes qui ne parlent que de Tolkien…et surtout en metal !!), et certains morceaux sont décevants et immatures. L’hétérogénéité de l’ensemble me laisse assez froid… Et pourtant, par moments, la magie prend. Nous voici avec un premier essai assez innovant. De toute façon, rien que pour le beau design, et la pièce maîtresse « Journey to undying lands » et son clip fantastique, cet album vaut le coup !

Gounouman

0 Comments 26 juin 2006
Whysy

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