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Chaque art connaît ses génies et ses chefs-d’œuvre. Aujourd’hui on ne les explique plus par la divine inspiration mais ce n’est pas pour autant que les génies ne sont plus. Ici point question de quelconque théorie de l’art ni de la musique en tant qu’art. Tout cela pour dire que l’on connaît dans le monde du métal, au même titre qu’un quelconque style de peinture, nos génies. A n’en point douter, Dan Swanö est de ceux-là. Multi-instrumentiste, et musicien prolixe, Dan fournit depuis quelques années au monde du métal des œuvres aussi intéressantes que diverses. Aujourd’hui il délaisse Edge Of Sanity, son autre groupe de Death Prog, pour se consacrer pleinement à Nightingale, groupe Prog Rock/Metal, avec qui il a déjà signé cinq albums.

White Darkness, titre fruit de paradoxes, rien de plus prog non ? Nouvel album doté d’une pochette très épurée, d’un blanc immaculé, laissant planer le mystère sur la nouvelle production du scandinave. Dix titres, quelques quarante-sept minutes, vous l’aurez compris ici on fait dans la chanson courte et efficace.
Il est alors temps pour moi de plonger dans ces ténèbres blancs que les connaisseurs s’accordent pour le qualifier de typiquement Swanö. On remarque tout de suite un gros travail sur les ambiances, avec des nappes de claviers discrètes qui viennent enchanter et animer cet album d’une aura paisible difficilement catégorisable entre plénitude et mélancolique.
Quoiqu’il en soit, l’album, très homogène, se révèle tout comme son titre, bâti sur de paradoxes. C’est submergé par un calme puissant, créé de ces nappes, de tempos lents, mais brisé de sons électriques, que l’auditeur réalise son entrée dans les ténèbres blancs. Plénitude mélancolique je disais donc, recueillie dans la voix de mister Swanö qui n’a rien à envier au gros des chanteurs du milieu. Voix profonde, chaude – qui contraste avec les ambiances assez froides soit dit en passant - et un peu rugueuse lorsqu’il monte en puissance.
L’atmosphère de composition en partie acoustique comme Wounded Soul nous rappellera ce qu’a pu faire un Mikael Akerfeldt avec son album, désormais devenu institution, Damnation. C’est donc la voix de Dan qui tranche définitivement pour le côté mélancolique de cet album, d’autant plus que le chant peut devenir très respiratoire comme sur Hideaway renforçant ainsi l’intimité entre chanteur et auditeur. Intimité réellement à son paroxysme avec la merveilleuse ballade To My Inspiration.

La composition est solide, j’entends par là que pas une de ces quarante-sept minutes ne vous laissera indifférent, et ce, au prix d’un grand travail sur les mélodies. Au niveau du chant bien entendu, mais aussi de la guitare et du clavier même si ce dernier ne donne pas systématiquement de la voix. On le remarquera cependant sur Reasons, nous délivrant une belle envolée de sonorités assez électroniques ou bien encore avec White Darkness où il mène la danse, alternant entre sons électroniques et piano.
On appréciera également Trial And Error avec son duo vocal et sa guitare groovy.
S’il y a autant à dire sur cet album c’est que son homogénéité réside en fait davantage dans ses structures que dans la musique en elle-même. On passe donc aisément de parties cleans à des parties saturées, d’un son de clavier à un autre, et tout cela avec facilité et cohérence, forçant inévitablement le respect.

Inutile de se livrer à un excès d’exhaustivité en mentionnant tous les bons points de cet album, vous l’aurez compris cet album est bon et mérite largement d’être écouté pour s’en faire une idée, ce qui est en fin de compte assez rapide. Sans réelles faiblesses puisque bénéficiant d’une production parfaite et très léchée mettant l’accent sur le chant, l’auditeur prog pourra à la limite reprocher un manque de folie instrumentale. Les autres seront ravis et pourront tout au plus reprocher de ne pas en avoir plus.

Dreamer


0 Comments 29 septembre 2007
Whysy

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