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Même si ma carrière en tant que chroniqueur est encore courte, je peux d’ores et déjà dire que la rédaction de cette critique musicale sera l’une des plus difficiles que l’on m’aura donnée à faire. En effet, après multiples écoutes, je n’arrive toujours pas à évaluer la vraie valeur du dernier cru de nos russes de Mechanical Poet. Et pour cause, fasciné par le charme, la folie et la puissance de « Woodland Pratters », l’album qui en avait suivi (« Creepy Tales For Freaky Children » sorti en 2007) m’avait littéralement déçu, faute à un changement de style musical dû en partie au changement de leur chanteur. Et ce sont quelques mois après la sortie de ce dixit album, que le groupe en sort un nouveau : « Who did it to Michelle Waters ! ». Annoncée comme la suite directe de « Creepy Tales For Freaky Children » et composée de douze morceaux, dont trois sortis tout droit de ce même album, cette sortie précoce ne me laissait rien présager de bon.

A l’écoute même de l’album, je n’arrivais pas à me séparer de cette mauvaise impression due à l’image « négative » que j’avais maintenant du groupe. Il m’est donc difficile de vous présenter une critique objective de cet album. Et pourtant, même si cela est délicat et pas toujours respecté, nous tenons à ce que chaque album présent sur votre cher site jouisse d’une critique faisant ressortir les vraies valeurs de celui-ci. C’est pourquoi, dans un premier temps j’analyserai ce nouvel opus de manière objective et dans un second temps je rédigerai une partie de façon totalement subjective (car ma conscience m’y oblige).

Critique objective : 6/10

Tous les fans de l’ancien Mechanical Poet devront s’y faire : le groupe a changé. Le heavy mélodique bien musclé composé d’orchestrations symphoniques créant des ambiances poétiques et féeriques, laisse place à un heavy métal assez simpliste migrant de temps en temps vers un punk/rock convenu mais plutôt prenant. L’idée de concept album est bien entendu gardée ainsi que les pochettes cartoon façon Tim Burton (malheureusement le seul élément cartoon qui reste au groupe).

L’album se divise en deux parties : un premier disque qui comprend douze titres, dont trois qui sont repris de « Creepy Tales For Freeky Children », et un second composé uniquement d’éléments orchestraux. Je ne vais pas m’éterniser sur l’opus instrumental car il ne comporte peu d’intérêt. En effet, les dix mélodies claviers/piano sont soporifiques et tiennent plus au disque d’ambiance qu’à une réelle bande originale de film. Le clavier est ultra poussif et aucune sonorité ne nous surprend et permet de relever la monotonie des mélodies (on est dans la partie objective si, si !).

Les orchestrations étant réservées à l’intégralité d’un disque, vous comprendrez que la première galette se veut plus directe et plus punchy. Suite de « Creepy Tales For Freeky Children », l’album surfe sur les mêmes éléments que ce dernier. Les rythmiques guitare/batterie sont efficaces et agrémentées d’un clavier maintenant propre à l’univers du groupe. Même si certains refrains sont prenants (« A Rose for Michelle », « Snow White »), la plupart du temps ceux-ci restent convenus et peu percutants. Ce qui constitue un problème car vu la durée assez courte de chaque composition (3.30 min en moyenne), les refrains constituent la véritable force de chaque titre. Trois interludes (« Your hate is like a poison apple », « You’re gone with my heart », « Someday we’ll meet... I hope”) parsèment l’album et nous permettent de souffler au bon moment. Ces trois instrumentales reprennent la même recette que la deuxième partie mais mélangées aux titres punchy, celles-ci passent plutôt bien. Niveau vocal, le chanteur manque de puissance et par bien des aspects apporte une touche punk aux compositions et aux refrains (« Sonny on his way », « Red Road In Purple Haze », « Snow white »). Irritante au départ, on s’habitue tout de même à ce timbre si particulier.

Même si le tout reste sympathique, le fait d’avoir trois pistes du précédent album (« Bubble Bath », « A Rose for Michelle » et The Afterguide ») et que « Who did it to Michelle Waters ! » sortent uniquement quelques mois après « Creepy Tales For Freeky Children », nous donne vite une impression de déjà vu et rend l’écoute un peu moins appréciable que l’album sorti en début d’année.

Partie Subjective : 4/10

Frustration, déception, incompréhension, tous ces mots me sont venus à l’écoute de leur album « Creepy Tales for Freeky Children » et vu l’aspect identique de « Who did it to Michelle Waters ! » je ne peux que ressortir ces mêmes propos.

Où est donc passé le côté fou de « Woodland Pratters », le côté déjanté de certaines mélodies, le côté progressif de leur musique, les orchestrations à la Danny Elfman, la grosse voix heavy si particulière de Max Samosvat. Où, où, où mais ……….où ? snif snif.

Certes je dois m’y résigner Mechanical Poet a changé mais au vu de tels changements (changement presque complet du line up), pourquoi le groupe n’a-t-il pas changé de nom ? Tobias Sammet serait là, il nous dirait : « … Je ne voyais pas vraiment l’intérêt de changer de nom, Avantasia a acquis une certaine renommée, un certain prestige, il aurait été bête de devoir tout recommencer à zéro ! ». Voilà donc la raison, privilégier l’aspect commercial et donc, en quelque sorte, renier le travail qui fût réalisé par le passé. Que c’est dommage !

Au final, je dois avouer avoir apprécié une ou deux pistes et l’écoute des autres n’était pas insupportable mais quand je vois comment le groupe a gâché le potentiel développé sur « Woodland Pratters » j’en ai les larmes aux yeux…

Une chronique sans partie subjective n’est pas vraiment une chronique donc pour équilibrer le tout, la note de cet album sera la parfaite moyenne des deux analyses. Docteur Jekyll et Mr Hyde en quelque sorte…

Doryan.

0 Comments 26 janvier 2008
Whysy

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