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En voilà un nom difficile à prononcer, Karkamanic, Karmakanic. Ce nom curieux a trotté dans un coin de ma tête un certain temps jusqu’à ce que vienne atterrir la promo de ce quintet suédois dans ma boite aux lettres. Comment vous dire ? La réception de promo de chez Inside Out c’est à chaque fois un grand moment de plaisir, car à chaque fois on a soit affaire à un groupe incontournable, une légende du prog ou bien une découverte incroyable.

Tout amateur de Prog Rock, un minimum informé a déjà entendu parler de près ou de loin de Karmakanic ou du moins, de ses musiciens. Car quiconque parcourt les terres progressives de la Suède rencontre, inévitablement, à un moment ou un autre, une personne gravitant autour de Roine Stolt. Parler de Roine Stolt c’est parler aussi de Kaipa et des Flower Kings. On remonte de fil en aiguille la chaine, ou l’arbre généalogique, jusqu’au Père. Soyons clair, Karmakanic est formé de membres qui officient, parfois en solo, parfois dans les Flower Kings, ou dans The Tangent. A ce titre on retrouve d’ailleurs Andy Tillison en guest, derrière son clavier hammond.

On a ici, rien de moins que la fine fleur du prog rock suédois réuni sur cette galette, avec Jonas Reingold en maitre d’œuvre et bassiste, Zoltan Csorsz à la batterie, Lalle Larsson aux claviers et Kristofer Jonsson à la guitare. On retrouve également au chant l’incroyable Goran Edman, chanteur de renom, dans son pays, mais à la performance parfois inégale suivant le projet dans lequel il est impliqué. On gardera en mémoire les instants magiques qu’il nous a fait vivre dans Ayreon, on relèguera aux oubliettes sa dernière tentative avec Vindictiv.

Mais pour en venir à l’œuvre en elle-même ? Qu’en est-il ? Rahlala les enfants, je me demande parfois… Mais comment diantre, ces musiciens font pour composer des morceaux si prenants ? Derrière un titre et une cover pas forcément très attrayante, Who’s The Boss In The Factory cache de bien belles merveilles. On entame l’album avec rien de moins qu’un morceau fleuve de dix-neuf minutes où s’enchainent, avec une grâce et une volupté digne d’un Flower Kings, mélodies harmonieuses, breaks succulents, et chant au sommet de son interprétation. Les mélodies sont chaudes, colorées et peace and love à souhait, comme le titre le suggérait, Send a Message From The Heart.
Mais Karmakanic a décidé de combler ses fans d’un album varié, puisque chacune des chansons a été dotée d’une identité propre.
La très courte Let In Hollywood met l’accent sur le rythme. C’est entrainant ; ça groove et tranche radicalement avec le morceau précédent.

Mais trêve de break énergique, nous voilà replongés dans la création artistique dans tout ce qu’elle a de plus foisonnante, abondante. Who’s The Boss In The Factory s’ouvre sur une ambiance sombre et mystérieuse, encore une fois magistralement assumée par le chanteur, et mise en scène par le reste des musiciens. De mesure en mesure, on constate qu’on est là, bien loin de la teneur du premier titre. Force est de constater que Karmakanic a su composer une musique différente de Flower Kings. On passe de manière étonnante de passages groovies, rythmés, sympathiques à des passages instrumentaux privilégiant piano/claviers et solos de guitare. On saluera tout particulièrement Kristofer Jonsson et son doigté incroyable. Le guitariste n’a de cesse de faire pleurer sa guitare, jouant avec notre corde sensible (me voilà poète).

Pour agrémenter un ensemble déjà garni de plein de bonnes choses, Reingold a démarché le saxophoniste Theo Travis qui vient donner un côté jazzy délectable à Two Blocks From The Edge. Cette dernière étant déjà savamment construite et dotée d’influences blues, le saxo n’est que la cerise sur le gâteau. On se réjouira également de la sublime intervention de l’accordéoniste Lelo Nika qui viendra littéralement enchanter la fin de l’album. C’est bien autour de cet instrument que se cristallise toute la mélancolie de l’ouverture d’Eternally pt.2, ouverture que n’aurait certainement pas renié l’éminent Nick Barrett de Pendragon.

Eh oui, le point d’orgue de cet album, c’est certainement ce doublet final que forment Eternally pt I et II. L’ouverture est instrumentale, bouleversante de sensibilité, avec ce duo basse, piano d’une mélancolie à couper le souffle, tirant son inspiration dans un registre classique. Puis, montée de violon, plein de grâce, d’émotions, véritable élévation vers Eternally Pt II. Cette dernière piste achève l’auditeur. On démarre avec un chant très intimiste, très prenant, en parfait duo avec l’accordéon, avant que le tout s’élève avant de s’achever en apothéose.

Tout s’achève, l’auditeur est comblé. Si l’on ne prend pas de recul, on ne rechignerait pas à avancer un 9 à cette œuvre. Le doublet final le mériterait, mais certains passages de l’album sont un poil moins passionnés. Let In Hollywood, même si elle s’avère parfaitement construite, ne parvient pas à me transmettre la même passion que le reste des pistes et particulièrement ce final. On atteint véritablement des moments très intenses de manière ponctuelle au cours de l’écoute, mais c’est véritablement le final… Voilà quoi c’est le final jvoussssssss dis djudju.

Dreamer

0 Comments 30 novembre 2008
Whysy

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